Symboles utilisés
o : naissance,
x : mariage (x : 1er mariage, xx : 2ème mariage... , + : décès, ca : environ, ? : date évaluée
exemple : (oca1584) signifie "
naissance en 1584 environ"

Louis Charles Marie
RIEUX-d'ASSERAC
11 09 1768
1768
RIEUX-d'ASSERAC :: Louis François
SAULX-TAVANNES (de) :: Marie Anne
 - sans postérité
GLÉNAC :: Sourdéac en 1768

Le dernier des Rieux comme les chroniqueurs qualifient le jeune Louis de Rieux, va être appelé par le destin à signer de son sang l'une des plus tristes pages de l'histoire bretonne. Agé de 22 ans à la Révolution, il avait émigré avec son père en Suisse d'où il s'engagea comme lieutenant du corps expéditionnaire de Quiberon. Prisonnier, mis d'abord en sursis par une première commission militaire, il fut repris par une seconde, siégeant à Auray et condamné à mort le 28 avril 1795. On a dit, sans certitude aucune, que l'intervalle entre les deux procédures correspondait à une tentative occulte de sauver l'infortuné jeune homme contre une forte rançon proposée à l'intendant de la Forêt-Neuve, Auguste Joyaut de Couesnongle qui avait réussi, en quelques jours, à réunir les 20 000 livres en or fixées pour le succès du projet. Alors qu'il se hâtait vers Auray, Joyaut fut délesté de son trésor et Rieux passé par les armes. Joyaut, traînant son cheval fourbu , arrivait à Auray ; il faillit devenir fou et dès ce moment fut un chouan extrême. Un extraordinaire hasard faillit néanmoins le sauver. Au moment précis de l'exécution dans le marais de Kerso, une seconde avant la salve meurtrière, il s'élançait dans les roseaux et il allait atteindre le Loch lorsqu'en se dégageant de la vase, il fut atteint du coup mortel qui l'avait épargné l'instant auparavant. Coup de feu, peut-être, mais une tradition constante affirme coup de faux asséné par un garçon meunier qui passait là, par une autre malchance tout aussi extraordinaire qui annulait le sort invraisemblable dont il venait de bénéficier. Invraisemblable, pas absolument unique : il arriva que des émigrés fussent seulement blessés, laissés pour morts dans les marécages où, la nuit tombée, s'aventuraient les femmes du manoir de Kerso : les filles de Philippe Lauzer, dont les maris pourvoyaient l'Ankou de la Révolution : Lucas Bourgerel, accusateur public près du tribunal criminel et Pierre Boullé, procureur général du département. Leurs épouses avaient déjà sauvé François de Lancour-Lanjégu qui s'était évadé de la chapelle de la Congrégation et, dans une cachette de Kerso, il avait attendu le moment de fuir. Pareillement étaient-elles prêtes à secourir Louis de Rieux dont elles avaient suivi la tentative. Tout ce qu'elles purent, c'est recueillir son corps et lui donner dans leur jardin une sépulture décente, complétée plus tard d'un petit monument, tertre et colonne que le temps, néanmoins, a flétri. Mais le souvenir de la tragique journée du 28 août 1795 demeure vivace au pays de Brech, comme celui du 29 septembre 1364 qui vit, en cette même vallée marécageuse, la défaite et la mort de Charles de Blois. Un semblable destin d'infortune a réuni, à quatre siècles et plus de distance, deux très grands noms de l'histoire bretonne : elle les conserve plus fidèlement que les brumes dissipées par le soleil sur les dramatiques marais de Kerso