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Jean Mathurin
CHANTREAU
 - sans postérité
Culte
 - Sub-curé 1786-1792 | Paroisse :: LA GACILLY
Culte
 - Curé | Paroisse :: LA GACILLY
LA GACILLY :: Ville en ?

sub-curé de La Gacilly du 14-2-1786 en 1791 ; il devient alors curé de La Gacilly jusqu’au 18-9-1792 avec Y. Doudard comme sub-curé. Ensuite, il se cacha sans doute à Carentoir pendant le reste de la Révolution Il est né à Carentoir de Jean Chantreau et d’Anne Moulin. Il est ordonné prêtre au Mené par Mgr de Bertin le 19 septembre 1772. Vicaire à La Gacilly de 1786 à 1791, puis curé, il refuse de prêter serment à la constitution civile du clergé en octobre 1791. Insermenté, des plaintes s’élèvent alors contre lui. Il reste pourtant courageusement à son poste pendant la tourmente, tant qu’il peut le faire, sans manquer à sa conscience malgré qu’il soit l’objet de poursuites, d’attaques, de dénonciations et même de persécutions par les révolutionnaires du pays. Les archives du district de Rochefort-en-Terre, dont dépend alors le canton de La Gacilly, en fournissent une preuve qu’il est peut-être utile de rapporter pour se faire une idée de la situation triste et pénible faite aux prêtres fidèles à cette époque de notre histoire. Le fait se passe au mois d’octobre 1791. L’Assemblée Nationale vient d’achever la rédaction de la constitution française dont elle a arraché l’approbation à la faiblesse du roi Louis XVI, le 14 septembre. Le moins qu’on puisse dire de cette fameuse constitution, c’est qu’elle bouleverse tout en France, ébranle et renverse presque la royauté, introduit le schisme dans notre pays, établit la division et la haine entre les Français, confisque les biens de l’église et des pauvres. L’Assemblée, avant de se séparer le 30 septembre, décide qu’on chante un Te Deum dans toutes les églises et qu’on allume un feu de joie dans toutes les localités pour fêter cet événement mémorable. L’évêque constitutionnel du Morbihan ne manque pas l’occasion d’adresser une lettre pastorale dans ce sens. Le Directoire du département, de son côté, envoie des ordres à toutes les municipalités. Que va faire l’abbé Chantreau dans ce cas ? Il ne peut obéir aux ordres de l’évêque schismatique dont il n’a pas le droit de reconnaître l’autorité. Il ne peut non plus adhérer par un acte public à une constitution que sa conscience réprouve. Il prend donc le parti de se taire, de faire le mort pour laisser passer l’orage et rester ainsi quelque temps encore au service de ses fidèles désemparés par la persécution violente qui commence à sévir. Cette conduite sage et prudente met en fureur les « purs » de La Gacilly qui se hâtent de dénoncer leur curé au district. François-Michel Clémenceau, le deuxième maire de La Gacilly, venu de la Loire-Inférieure et arrivé peu de temps avant la Révolution comme enregistrateur des actes publics, quelque chose comme receveur d’enregistrement et, malgré qu’il fut un ancien fonctionnaire de la royauté, rédige un rapport le 9 octobre 1791 : « Nous, François-Michel Clémenceau, maire, Mathurin Bizeul, Joseph Guéhenneuc, officiers municipaux, Joseph Danard, Jean Plet, Pierre Soulaine, René Guéhenneuc et Jean-Marie Tatard, notables de la municipalité de La Gacilly, certifions, qu’étant aux vêpres pour être présents au Te Deum annoncé dimanche dernier et qui devait être chanté à l’issue des dites vêpres de ce jour, le sieur Chantreau, vicaire de cette trève, a refusé de l’entonner, quoique sommé de ce, de la part de nous dit maire, en présence du public, donnant pour excuse qu’il était fatigué, ce que prenant pour refus nous avons pris le parti de nous transporter à la butte du château près de cette ville pour mettre le feu au bûcher destiné pour le feu de joie ordonné par arrêté du Directoire du département du Morbihan du 28 septembre dernier, et voyant le refus manifeste du dit sieur Chantreau, lui avons sur le champ déclaré procès-verbal. » Le citoyen Clémenceau, en adressant le procès-verbal au district, y joint une lettre particulière où il s’efforce de charger encore davantage son curé. « La municipalité me charge de vous faire passer un procès-verbal rapporté contre M. Chantreau faute d’avoir entonné le Te Deum sous différents prétextes. Le seul que je crois qu’il ait, c’est que Monsieur le doyen de Carentoir lui avait défendu. En vertu de la lettre pastorale, on avait préparé l’église à l’effet d’avoir la bénédiction ; il a refusé d’exposer le Saint-Sacrement sous le prétexte qu’il n’avait pas d’hostie consacrée. Tout cela n’est que subterfuge ou défaite… » Là-dessus, les membres du district se réunissent et élaborent la délibération suivante : « Vu le procès-verbal, le directoire, ouï le procureur syndic, considérant que le refus du Sieur Chantreau de se conformer à la lettre pastorale de Monseigneur l’évêque du Morbihan, particulièrement dans une circonstance où il s’agissait de cérémonie religieuse, de témoigner sa reconnaissance à la divinité sur l’heureux événement de la Constitution française en chantant le Te Deum, est un acte de désobéissance au premier pasteur du Morbihan, et le trait le plus marqué d’incivisme ; est d’avis quoiqu’il n’y ait pas de la loi positive sur un pareil délit, que le dit Chantreau doit être extrait pour deux ans de la liste des citoïens actifs et réprimandé ; même que l’ordonnance qui interviendra soit affichée un jour de dimanche ou fête à l’issue de la grand’messe à la porte de l’église de La Gacilly… ». La peine pour une fois était légère à cette époque troublée où l’accusation d’incivisme menait le plus souvent en prison et même devant le peloton d’exécution et l’abbé Chantreau dut au moins sourire de se voir menacé d’être rayé pendant deux ans de la liste des citoyens actifs alors qu’il serait condamné par une série de décrets, d’ordonnances et de lois, à l’exil ou à la prison pour n’avoir pas prêté le serment schismatique. On peut aussi penser charitablement que le directoire de Rochefort-en-Terre, composé à ce moment en grande partie de Gaciliens (anciens officiers du marquisat de la Bourdonnaye ou anciens fonctionnaires royaux), ayant encore à La Gacilly leurs femmes et leurs enfants, n’avait pas voulu user de sévérité vis-à-vis d’un prêtre sur lequel il avait des éléments plus sains et plus précis d’appréciation que les rapports haineux et intéressés des Clémenceau et consorts. Il semble que l’affaire n’eut pas de suite et que le directoire du Morbihan intervint pour ordonner « d’extraire le sieur Chantreau de la liste des citoïens actifs ». En tout cas, ces dénonciations et ces préventions n’empêchèrent en aucune façon son activité pastorale. Il continue à baptiser, instruire les enfants, prêcher, visiter les malades et leur porter les consolations religieuses, il remplit courageusement toutes les fonctions de son ministère malgré les terribles menaces suspendues sur sa tête. Il reste au milieu de sa population fidèle jusqu’à la dernière minute où il put y rester. Un nouveau coup dur attend le clergé réfractaire avec les décrets du 26 août 1792 : « Tous les ecclésiastiques qui n’ont pas prêté le serment ou qui, après l’avoir prêté, l’ont rétracté et ont persisté dans leur rétractation, seront tenus de sortir sous huit jours hors des limites du district et du département de leur résidence, et dans quinzaine hors du royaume. Passé le délai de quinze jours,…. les ecclésiastiques non-sermentés qui n’auraient pas obéi aux dispositions précédentes, seront déportés à la Guyane française. ». Ainsi M. Chantreau qui a toujours refusé le serment n’a plus qu’à choisir entre l’exil ou la relégation dans le pays lointain et insalubre de la Guyane. Ces décrets reçus à Vannes le 1° septembre 1792, furent notifiés les jours suivants aux districts. Or le 18 septembre, M. Chantreau est toujours à son poste et rédige ce jour-là un acte de sépulture et signe au registre. Le lendemain, c’est pour lui l’arrestation et la déportation. C’est alors qu’il disparaît. Que devint-il ? On n’a aucun renseignement sur sa vie depuis cette date jusqu’en 1800. Il dut comme beaucoup de ses confrères rester caché dans le pays pour continuer secrètement son ministère auprès de ses paroissiens. Son nom ne figure ni parmi les exilés, ni parmi les prisonniers, ni parmi ceux qui furent envoyés à l’île de Ré à destination de la Guyane. Et cependant, huit ans après, lorsque sous le Consulat, l’amnistie permet aux prêtres non assermentés de rentrer chez eux, il réapparaît à Carentoir pour dire qu’il y fera désormais sa résidence. Il était donc resté dans le pays, caché par ses parents, ses amis et ses paroissiens et le secret de sa cachette fut si bien gardé qu’il put échapper à la prison, à la relégation et à la guillotine où montèrent de si nombreux prêtres pendant cette période sanglante. L’abbé Chantreau avait des parents du côté de sa mère née Anne Moulin à la Haute Bardaie et il était d’autre part titulaire de la chapellenie de Maupas en Carentoir dont il avait été pourvu par l’évêque de Vannes, le 7 août 1771. C’est peut-être sur ces deux points que des recherches sur sa retraite pourraient être tentées. En tout cas, il est à noter qu’à Maupas existe une cachette parfaitement aménagée dans l’épaisseur d’un mur qui, d’après la tradition du pays, aurait servi de refuge à des prêtres pendant la Révolution. Dans cette cachette éventuelle, l’abbé Chantreau passa sans doute dix ans et son cœur de prêtre fidèle dût être douloureusement attristé des évènements qui allaient se dérouler dans la paroisse et autour de l’église. Il avait déjà assisté impuissant à la vente d’une partie des biens de l’église en janvier et avril 1792. Ce vol du bien des pauvres et des défunts allait se continuer et s’étendre au mois d’octobre de la même année. Les acquéreurs dans ces premières adjudications furent surtout, il faut le reconnaître à l’honneur des Gaciliens, des étrangers à la paroisse et des fonctionnaires de passage. Un grand nombre de fondations ne trouvèrent pas preneurs malgré la modicité de la mise à prix et la facilité de se libérer par paiement en assignats au bout de six ans. Enfin il faut se rappeler qu’à cette époque, un certain nombre d’héritiers des donateurs et de tenanciers de fabriques achetèrent les biens d’église pour les sauver et les restituer ensuite à leurs propriétaires. Voici quelques titres, quelques chiffres et quelques noms : ? fondation de Julien Epaillart octroyée le 19 messidor an III à Yves-Jean Mancel 80 livres, le même était acquéreur du moulin de Marette le 2 floréal an III pour 1100 livres. ? fondation du prêtre Jean Gorel en 1722 : pré du Vaugleu, terre en pré, acheté 300 livres par Charles-Florentin Seguin. ? fondation de Jeanne Macé : maison et jardin, rue Saint-Vincent, achetés par François-Michel Clémenceau, 400 livres. ? fondation de Julien Caris en 1682 et Laurent Lévêque : maison, jardin et terre en labour de la chapellenie de la Bergerie, achetée par Julien Texier de la Ville-Chaplet en Carentoir pour 610 livres. ? fondation de la chapellenie de Laurent Audran et Julien Tastard : deux pièces en pré et une en labour (clos et pré des Closeaux- pré de Brohéas) adjugés à Joseph Cheval de Carentoir pour 466 livres. ? fondation de la chapellenie de Zacharie : maison et étable achetées par Julien Morice de La Gacilly. ? fondation : maison, jardin et terre situés à la Bergerie de La Gacilly vendus à Julien Tastart de la Gacilly pour 616 livres. ? fondation : la terre des Barres vendue le 21 mai 1791 à Seguin pour 300 livres. Plusieurs autres fondations non vendues en 1792 furent adjugées plus tard sans connaître les nouveaux acquéreurs : ? fondation de René Chesnais : labour estimé 100 livres. ? fondation de Jean Goupil : labour estimé 80 livres. ? fondation de Pierre Epaillard : terre en pré estimée 64 livres. ? fondation de René Tastard : labour estimé 40 livres. ? fondation de Julien Chesnais : maison en ruines, jardin et labour estimés 373 livres. Le curé Chantreau quitte donc son église le 19 (ou le 20) septembre 1792. Dès le 23, le conseil municipal se réunit sous la présidence de Joseph Guéhenneuc, officier municipal faisant fonction de maire, (François-Michel Clémenceau ayant abandonné la mairie après avoir repris ses fonctions d’enregistrateur), le sieur Jean Guillotin, chirurgien, officier municipal faisant fonction de procureur de la commune. Un procès-verbal sommaire est dressé en présence du dit Guillotin et contradictoirement avec le sieur Jean Cheval du Lieuvix, fabrique en exercice de l’église de La Gacilly, des registres de baptêmes, mariages et sépultures puis un inventaire des vases sacrés, argenterie, livres, ornements et autres objets appartenant à la dite église ; les doubles des dits procès-verbaux sont envoyés au directoire du district de Rochefort-en-Terre. Le 20 janvier 1793, nouvelle réunion du conseil et nouvel arrêté : « Vu la loi du 10 septembre 1792 relative à l’inventaire des effets et ustensiles d’or et d’argent employés au service du culte et sur ce ouï le procureur de la commune, le conseil considérant qu’il est urgent de mettre la dite loi en exécution, nomme pour procéder à l’inventaire et envoi des effets et ustensiles en or et en argent dans l’église de La Gacilly, les citoyens Grinsart, maire et Jean Hersart, conseiller municipal ». Remarquons en passant la différence de style entre les deux compte-rendus des deux séances du conseil : ce qui est désigné correctement et respectueusement dans le premier, ornements et vases sacrés devient dans le second, effets et ustensiles. Le nouveau maire, le troisième depuis 1789, est Joseph-Marie-Augustin Grinsart. Agé de trente-quatre ans, il vient de s’installer comme tanneur au Bout-du-Pont dans les anciens locaux de l’hôpital Saint-Jean achetés en 1785 par son père Joseph-Marie Grinsart dit La Salle, notaire sénéchal du comté de Rieux au siège de Peillac, procureur fiscal du marquisat de Sourdéac, époux de Marie-Elisabeth Simonnet de la Saint-Aubin de Rennes. Son adjoint pour l’inventaire, Jean Hersart, est aubergiste à l’enseigne du Lion d’Or dans la première maison de la rue du Pont à gauche en partant du Cas-Rouge (emplacement de l’ancienne maison Lejout, n° 3 de la rue La Fayette de maintenant). Si l’inventaire est bien réalisé par les citoyens Grinsart et Hersart, la seconde partie de l’arrêté, l’envoi des effets à Rochefort-en-Terre, ne s’effectuera que bien plus tard. Le 13 mars 1794, notre vieille église se voit dépouillée de tous ses objets précieux. Voici la délibération du conseil municipal à cette date : « Le conseil arrête que toute l’argenterie existante dans l’église de cette commune sera envoyée sous délai de huitaine à l’administration du district de Rochefort pour faire passer à la Monnaie et nomme en conséquence le citoyen Pierre Roussel notable (il est marchand dans la troisième maison de la rue Saint-Vincent) de porter dans le dit délai les dites argenteries après les avoir fait passer par le Conseil, lui enjoignant d’en faire tirer un reçu de l’administration du district ». Aussitôt après le départ forcé de l’abbé Chantreau, le Conseil municipal appelle pour le remplacer un prêtre jureur, un « intrus » comme on disait alors, c’est à dire un prêtre qui, malgré les avis et les ordres formels de son évêque et du Pape, avait prêté le serment schismatique relatif à la constitution civile du clergé et qui, par conséquent, s’était mis ainsi volontairement hors de l’église catholique oubliant ses promesses sacrées et son devoir. Le rapport de l’agent national Jean Cheval et la délibération du Conseil général du 24 février 1793 dit : « Citoyens, plusieurs habitants de cette ville et un grand nombre de ceux de la campagne privés depuis longtemps de messes et des autres secours spirituels ou forcés d’aller, souvent inutilement, les chercher très loin, m’ont témoigné leur vœu d’avoir au moins un prêtre pour le service de cette commune. Plusieurs se sont présentés différentes fois à la municipalité et vous avez été témoins de leurs vœux, tous désirent le citoyen René-Noël Rubault qui, comme vous le savez, a été pendant douze ans vicaire de La Gacilly et qui a satisfait ici à la loi du serment exigé des fonctionnaires publics. Je me suis assuré de ses dispositions. Il déférera aux vœux des concitoyens s’il est appuyé, mais n’étant pas fortuné, il convient de lui assurer un traitement. Ce traitement ne pouvant être procuré par la municipalité qui n’a aucun revenu, me semble devoir être à la charge de la Nation qui perçoit les contributions des citoyens et s’est chargée de pourvoir aux dépenses du culte ». Après avoir entendu ce rapport, le Conseil rédige la délibération suivante : « Le Conseil général convaincu de la nécessité d’avoir au moins un prêtre à La Gacilly pour le service du culte dans l’étendue assez considérable de la commune cy-devant administrée par deux prêtres et considérant que ce ministère sera utile ne serait-ce que pour la messe non seulement aux habitants de la commune mais encore à ceux des paroisses voisines de Cournon et de Glénac absolument dépourvus de prêtres et qu’à en juger par les pétitions faites à la Municipalité par un grand nombre de citoyens et par l’affluence d’un peuple nombreux qui s’est rendu aux offices qu’a célébrés dans l’église de La Gacilly le citoyen Rubaud les deux dimanches derniers, ce citoyen paraît réunir le vœu des habitants ; arrête de se pourvoir tant vers l’administration que vers le citoyen évêque du Département pour obtenir le citoyen René-Noël Rubaud prêtre conformiste en qualité de vicaire, avec un traitement payable par la caisse nationale, ou tel autre ministre du culte qui sera jugé convenir et que pour servir de pétition la présente délibération sera, à la diligence du procureur de la commune envoyée au directoire du district de Rochefort et même au citoyen évêque, s’il est opportun. Fait et arrêté en délibération à la maison commune à La Gacilly sous les seings des membres qui le savent, les autres ayant déclaré ne le savoir faire, les dits jours et an que devant. Ont signé : Augustin Grinsart, maire, Soulaine, Petit-Hallet, Guehenneuc, J.M. Perrigue, Leroy, Maturin Boucher, Hersart, Jean Soulaine, Clémenceau ; Julien Tatard, Cheval, procureur de la commune, Deschamps, secrétaire ». En rédigeant cette délibération avec le plus grand soin, (ils s’y prirent à deux fois avant d’établir la forme définitive), les officiers municipaux et les notables de La Gacilly ont sans doute cru trouver un moyen habile d’assurer leur tranquillité et celle de leurs administrés, mais les évènements vont bientôt leur montrer qu’ils se sont trompés. En s’assurant seuls dans le canton et presque les seuls dans le district les services d’un prêtre ayant prêté le serment schismatique, ils pouvaient en effet espérer s’attirer les bonnes grâces des autorités en montrant ainsi leur civisme et leur patriotisme, comme on disait alors, pour caractériser l’esprit révolutionnaire. D’autre part, en appelant à La Gacilly un ancien vicaire ayant gardé de nombreuses et encore récentes relations avec les gens du pays, ils avaient chance d’éviter les troubles, les injures et les révoltes qui presque partout accompagnaient l’arrivée des prêtres intrus ou jureurs. L’abbé Chantreau, tout en étant caché, devait sortir quelquefois de sa cachette puisque le district de Carentoir dit de lui le 31 octobre 1797 : « Bon royaliste, n’ayant pas grande influence. » Il réapparaîtra au début de l’année 1800 car, le 13 mars, un permis de circuler lui est accordé et, après le Concordat, il est nommé, le 26 octobre 1802, recteur de La Gacilly. Effectivement, le curé est devenu recteur car La Gacilly a cessé d’être une trève de Carentoir et est devenue paroisse à part entière. Il meurt en 1836