Symboles utilisés
o : naissance,
x : mariage (x : 1er mariage, xx : 2ème mariage... , + : décès, ca : environ, ? : date évaluée
exemple : (oca1584) signifie "
naissance en 1584 environ"

Jeanne Marie
TRANVAUX
12 10 1841
1841
LOYAT (56)
 - sans postérité
Culte
 - Sœur | Paroisse :: LA GACILLY

Parents Jean Baptiste TRANVAUX cultivateur Marie Anne THOMAS Mot du Recteur MES CHERS PAROISSIENS. Je profite de ce Bulletin pour rappeler à votre pieux souvenir et à vos charitables prières le repos de l'âme de Jeanne-Marie Tranvaux, en religion Soeur Rogatien des filles du Saint-Esprit décédée le 2 juillet dernier. Née à Loyat, le 12 octobre 1841, arrivée à La Gacilly en octobre 1861, maitresse de classe pendant 20 ans, sacristine pendant 18 ans, supérieure pendant 24 ans, de la maison dont elle fut une des fondatrices, elle a été appelée à Dieu dans la 88• année de son âge et la 63 de sa vie religieuse. Telle fut la ligne unie et régulière de la longue vie de celle dont nous pleurons aujourd'hui le départ. Depuis deux ans, il nous avait été annoncé si souvent que nous avions pris l'habitude de n'y pas croire et d'espérer que le bon Dieu nous garderait encore longtemps, celle dont nous fêtions dans la joie, il y aura bientôt trois ans, les noces de diamant de sa vie religieuse. Nous avions raison alors de nous réjouir car La Gacilly a eu toute entière cette longue vie religieuse faite de modestie, de discrétion, de charité et de dévouement depuis la fraicheur et le parfum au sortir du noviciat, jusqu'aux fleurs de l'âge mûr et aux fruits des dernières années, lorsque le temps, les épreuves et la persécution les eurent faits s'épanouir et murir Soixante-trois ans sa coiffe et sa robe blanche furent le symbole d'union autour desquels se ralliaient les femmes, les jeunes filles et les petits enfants de la Gacilly. Soixante-trois ans, elle se dévoua ici à son rôle de bonté et de charité qu'elle avait commencé avec les grand'mères et les mûres et qu'elle continuait avec leurs enfants et leurs petits-enfants. Vous seules, femmes de la Gacilly pourriez nous dire les ardeurs et les enthousiasmes d'un début pauvre et pénible le courage joyeux devant les attaques et les contradictions, l'énergie et la générosité devant la persécution, la patience et la sérénité dans l'épreuve et dans la maladie. Vous seules aussi, pourriez nous donner les raisons de la respectueuse sympathie de la confiante affection dont vous entouriez l'humble religieuse qui vient de nous quitter. Moi qui ne l'ai connue que lorsque déjà la souffrance commençait à l'atteindre et à tarir les sources de la vie pleine d'activité qu'elle avait toujours menée, je crois pourtant deviner que ce qui lui mérita cette sympathie et cette affection, ce fut d'abord sa digitale et exquise charité qui la faisait se mêler à vos douleurs comme à vos joies, essuyer vos larmes, calmer vos peines en y prenant part, adoucir vos deuils, en s'y associant, ensuite sa bonté accueillante qui ouvrait le cœur et aidait aux confidences, se traduisait si bien au dehors par la bonté de son regard. Car sans le vouloir même on a sur le visage, Quand on est juste et bon la beauté de son cœur fut encore son dévouement inlassable à toutes les nobles causes et en particulier à l'éducation chrétienne de l'enfance et de la jeunesse et surtout sa piété ardente et entrainante qui était pour tous un exemple meilleur que la leçon même la plus parfaite. Je m'arrête, car si Sœur Rogatien était, au milieu de nous elle prendrait pour des éloges immérités les faits que je vous cite et son humilité en serait alarmée, elle qui craignait au milieu des souffrances cruelles supportées avec tant de patience, de n'être pas assez courageuse à souffrir pour son Dieu et les âmes qu'elle aimait, elle qui se plaignait que la vivacité de la douleur l'empêchait de prier pour ses filles et les pécheurs de la paroisse. Si je me suis permis d'y insister un instant, c'est que je savais répondre aux désirs de vos cœurs et qu'il y a pour nous tous une leçon à tirer des exemples que le bon Dieu a voulu mettre sous nos yeux pendant si longtemps. La louange qu'eut aimée Sœur Rogatien eut été celle que nous lui aurions donné en imitant ce qu'elle faisait généreusement et silencieusement pour que celui à qui elle avait donné son cœur et sa vie en 1861, soit mieux servi. Nous ne pourrons donc mieux lui marquer notre reconnaissance que nous lui devons qu'en imitant sa piété, sa charité, son humilité, son dévouement, sa patience dans les épreuves et la souffrance. Cependant vous qui avez bénéficié de ses exemples et de ses leçons, vous avez encore, un autre devoir à remplir et en vous le rappelant, je ne fais que vous exprimer le dernier désir de Soeur Rogatien, c'est de prier pour elle, afin que si quelque imperfection l'empêchait encore d'approcher le Dieu qu'elle a tant prié, tant aimé et si fidèlement servi, cet obstacle disparaisse au plus tôt et qu'elle aille recevoir là-haut la couronne du bon et fidèle serviteur, afin de pouvoir encore remplir son rôle de guide et d'ange gardien vis-à-vis des enfants de la Gacilly.