Symboles utilisés
o : naissance,
x : mariage (x : 1er mariage, xx : 2ème mariage... , + : décès, ca : environ, ? : date évaluée
exemple : (oca1584) signifie "
naissance en 1584 environ"

Léopold
CACQUERAY (de)
26 06 1774
1774
NOTRE-DAME-D'ALIERMONT (76)
 - sans postérité

Parents • Charles Ferdinand de CAQUERAY de BOISGRISEL 1726-1791/ o Marie Marguerite Thérèse CAVELIER d'ESCLAVELLES Frères et sœurs • Marie Thérèse Nicole de CAQUERAY de BOISGRISEL 1768-1842 • Marie-Madeleine de CAQUERAY de BOISGRISEL 1770 Inhumation 6. Calvaire Sainte Anne : Emplacement de l'un des cimetières de la ville, utilisé jusqu’en 1850. "Les premières inhumations dans ce nouveau cimetière situé sur les fossés qui bordent les remparts, au vis à vis de la chapelle Sainte-Anne" commencent en 1758. Léopold de Cacqueray, chef chouan, y fut inhumé, le 25 ventôse de l'an III (25 février 1794) Vers la fin de 1792 ou au commencement de 1793, un jeune homme de 22 à 23 ans, M. de Caqueray, gentilhomme manceau, ancien page du roi, homme d'un caractère résolu, vint s'établir dans le pays pour y organiser une chouannerie. Il s'aboucha d'abord avec le propriétaire du Grand-Clos, en Glénac, et lui fit part de ses projets. M. de Foucher les combattit vivement, non sans quelque raison, alléguant qu'on était trop près des garnisons de la Gacilly, Peillac et Redon. M. de Caqueray essaya de lui prouver qu'une chouannerie bien organisée serait le porte-respect » des nobles et des honnêtes gens. Pendant quelques jours, M. de Caqueray battit la campagne avec deux chouans qu'il avait amenés de son pays, et au bout d'une semaine il comptait une trentaine d'hommes des paroisses environnantes. Glénac lui fournit ses trois principaux lieutenants, les deux frères Boutemy et Jouvance. Il partit avec eux de Glénac et vint établir son quartier-général à la Bourdonnaye. Aussitôt arrivé, il se mit à recruter des hommes dans les campagnes environnantes, à Carentoir, Tréal et Ruffiac. Il ne se livrait à des entreprises de quelque importance que quand il recevait des ordres pour une expédition lointaine. Alors il faisait prévenir ses hommes à domicile, leur assignait un rendez-vous général et se mettait à leur tête. L'expédition finie, chacun rentrait chez soi jusqu'à nouvel ordre. Il occupa ainsi le pays pendant un an. Dans ce château, les chouans transforment l’une des tours en atelier de fausse monnaie ; quelques-uns de leurs outils seront découverts, plus tard, enterrés dans le potager, entre autres une imprimante mobile et un peu d’or. Léopold de Cacqueray , sous les ordres du marquis de la Rouërie, commence par créer une poste clandestine dont les étapes principales sont la Minière en Réminiac, la Noë Cado aux Fougerêts, Port-de-Roche sur la Vilaine. M. de Caqueray se trouvait depuis un an dans le pays et sa bande grossissait sensiblement et promettait de s'augmenter encore, quand sa mort la dispersa. Il avait donné rendez-vous à une quarantaine de ses hommes au Bois-des-Clos, en Saint-Nicolas-du-Tertre, pour quelque coup de main dont il ne leur avait pas parlé d'avance. Il se dirigea sur Ruffiac qui fut laissé un peu à droite. Il pouvait être 8 heures du matin. C'était en été, et il faisait déjà chaud. M. de Caqueray, voyant une maison isolée, à peu de distance, dit à ses hommes de continuer sans s'arrêter, que pour lui il allait se rafraîchir et qu'il les aurait bientôt rejoints, attendu qu'il était à cheval. Son lieutenant Boutemy lui fit observer qu'il dérogeait à ses habitudes, qu'il n'était pas prudent d'aller seul, et le supplia de prendre au moins deux hommes avec lui. Caqueray ne tint pas compte de ce conseil qui était sage. Il persista à aller seul. Cet acte de témérité fut sa perte. A peine sa petite colonne avait-elle fait quatre ou cinq cents pas que l'on entendit plusieurs détonations. Les chouans commandés par Boutemy revinrent sur leurs pas, en longeant les fossés, suivant leur tactique habituelle. Ils aperçurent un gendarme tenant en main cinq chevaux dans la cruère d'un champ, et à quelques pas de là, sur le labour, un cheval de gendarme renversé, deux gendarmes soutenant un de leurs camarades ; enfin, un peu plus loin, sous un pommier, deux autres gendarmes penchés sur le cheval renversé, qui paraissaient occupés à lui enlever ses harnachements. Alors les chouans firent feu sur les gendarmes ; ceux-ci abandonnèrent M. de Caqueray et celui des leurs qu'il avait renversé en se défendant, remontèrent à cheval et partirent au galop. Les chouans s'approchèrent de leur chef : il était mort, ainsi que le gendarme ; tous deux avaient la tête traversée par une balle. Les chouans s'occupaient à enlever le cadavre de leur chef regretté, pour le faire enterrer dans quelque cimetière voisin, lorsqu'ils furent attaqués, à leur tour, par les mêmes gendarmes, suivis, cette fois, d'une forte colonne d'infanterie. Ils battirent lentement en retraite et se dispersèrent. Comment cette colonne, dont les six gendarmes à cheval étaient les éclaireurs, s'était-elle trouvée là? Était-ce fortuitement, ou connaissait-elle la marche de Caqueray et le poursuivait-elle ? On ne l'a jamais su. Sa troupe se dirigea alors vers la Gacilly et Glénac : elle avait à. punir plusieurs dénonciateurs de prêtres et de chouans ; elle voulait aussi jeter la terreur dans le pays, afin d'inspirer une crainte salutaire à ceux qui seraient tentés de servir de guides aux colonnes républicaines. Ils commencèrent par former le projet de faire expier au citoyen Séguin-Beauval ses dénonciations ; malheureusement, un innocent paya pour lui. Voici comment la chose se passa. Beauval habitait la maison qu'occupe aujourd'hui M. Duval. Sa maison fut cernée et les chouans firent feu sur le premier individu qu'ils virent sortir de cet endroit. Il tomba raide mort. Ce n'était pas Beauval, mais M. Robert, homme fort inoffensif, auquel les chouans n'en voulaient nullement. Quant à Beauval, il avait été prévenu et les chouans eux-mêmes venaient de le croiser, déguisé en paysan, comme ils entraient à la Gacilly. On a présumé qu'il devait ce service à Jouvance, à qui il avait rendu un service de ce genre, dans une visite domiciliaire. La maison de Beauval fut fouillée et mise à contribution ; puis le détachement se dirigea sur Cournon. En passant au village de la Vallée, où demeurait Triguet, un des conducteurs des colonnes bleues, ils s'emparèrent de lui, et il fut fusillé séance tenante. Un autre, nommé Trémoureux, échappa à la mort, soit qu'il fût absent, soit que le bruit des coups de fusil l'eût prévenu à temps. Nous devons nommer parmi les instigateurs de la chouannerie, en Carentoir, Alexandre Dupuy-Montbrun de Montinéjan dont la tête fut mise à prix par le directoire du Morbihan. Nous ignorons malheureusement le détail de ses exploits. Nous savons seulement que la prime était de 600 livres