Symboles utilisés
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x : mariage (x : 1er mariage, xx : 2ème mariage... , + : décès, ca : environ, ? : date évaluée
exemple : (oca1584) signifie "
naissance en 1584 environ"

Sébastien
ROSMADEC (de)
01 01 1566
1566
Seigneur de Pont-Croix, de Montafilant, de Penhoët, de Sérent, de Trebrimel, de La Chapelle, de Quintin-à-Malestroit, de Sérent, de Coëtniel et de Coëtmenec'h en ?
Chevalier des Ordres du roi (Saint-Michel et Saint-Esprit) en 1576
Comte de La Chapel
ROSMADEC (de) :: Tanguy
BEAUMANOIR :: Marguerite
MOTTE (de La) :: Jeanne.2 (x?)
MONTMORENCY (de) :: Françoise (x?)
MONTMORENCY (de) :: Françoise
 - Sébastien.2 (o?)
 - Marguerite (o?)
 - Magdeleine (o?)
 - François (o?)
MOTTE (de La) :: Jeanne.2
 - Marguerite (o?)
 - François (o?)
 - Louise (o?)
 - Toussaint (o?)
 - Taunguy (o?)
 - Catherine Madeleine (o?)
 - Sébastien (o1600)
Armée > Terre
 - Colonel
Royauté
 - Gouverneur
Royauté
 - Gentilhomme de la chambre du roi

Enfants du mariage avec Françoise MONTMORENCY (DE) Sébastien II ROSMADEC (DE), Chevalier † marié le 1er mai 1616 avec Renée KERC'HOËNT (DE), Dame de Kergounadec'h 1601-1643 François ROSMADEC (DE) Magdeleine ROSMADEC (DE) Marguerite ROSMADEC (DE) Enfants du mariage avec Jeanne de La Motte-Vauclerc Sébastien II de ROSMADEC ca 1600-1652 Catherine Madeleine de ROSMADEC †1647 Tanguy de ROSMADEC †1640 Toussaint de ROSMADEC †1636 Louise de ROSMADEC François de ROSMADEC Marguerite de ROSMADEC Sous le nom de marquis de Molac, il se distingua pendant la Ligue comme colonel-général de l'infanterie royale et allait recevoir le bâton de maréchal de France, lorsqu'il mourut en 1613 Colonel Général de l'infanterie, Gouverneur du château de Dinan,Maréchal de France, était considéré par le roi Henri IV " comme l'un des hommes les plus vaillants et les plus braves de son temps ". Brisé par l'affliction causée par la mort de son souverain, épuisé par les fatigues et les blessures de guerre, il mourut le 14.09.1613 à Rennes. La capitale lui fit de magnifiques funérailles : son corps " embaumé et mis en plomb " reposa 40 jours en l'église des Carmes de Rennes. Puis déposé dans un carrosse aux portes de la ville, le cortège, précédé de toute la Maison en deuil à cheval, se dirigea vers PONT-CROIX, salué à tour de rôle par toutes les paroisses le long du parcours. (http://www.bretagnenet.com/pont_croix/rosmadec.htm) Il fut gentilhomme de la Chambre du Roi et colonel et mestre de camp de l'infanterie de Bretagne. Il présida plusieurs fois les Etats de la province. Il s'était illustré sous le nom de marquis de Molac. Il avait assiégé et pris Dinan sur la Ligue, et Henri IV lui avait donné le gouvernement de cette importante place . Le roi le nommait un de ses plus vaillants officiers, et le donna pour conseil au duc de Vendôme dans la guerre qu'il préparait au moment de sa mort. Il l'avait nommé à l'ordre du Saint-Esprit et lui destinait le bâton de maréchal de France. Il mourut à Rennes le 1er septembre 1613. Il n'avait pas encore 47 ans. Après des obsèques presque royales, quarante jours après le décès, le corps fut "mis en un carosse tiré par six chevaux et suivi de toute la maison du défunt à cheval et en deuil" pour être conduit à Pont-Croix, escorté de la "procession de chaque paroisse" sur le long du parcours. Biographie universelle, ancienne et moderne (vol 74) - Article Molac - D'une famille distinguée de Bretagne, il embrassa le parti de Henri IV, du temps de la Ligue. Il commandait, au mois de mars 1589, la ville et le château de Josselin ou il s'était fortifié. Étant venu dans la ville pour y faire ses dévotions du Vendredi-Saint, il y fut presque surpris par Saint-Laurent , maréchal-de- camp du duc de Mercceur, et il n'eut que le temps de rentrer au château qui fut immédiatement investi. Molac s'y défendit jusqu'au mois de juillet suivant, que le manque de vivres le força de capituler. Deux ans après, Saint-Laurent mit le siège devant le château de Moncontour, dont la prise lui semblait d'autant plus facile que la Tremblaye, gouverneur de la place, en était sorti pour faire une entreprise sur Concarneau. A la nouvelle du siège, le marquis de Coètquen, beau-père de Saint-Laurent, mais du parti opposé, marcha au secours de la place et s'avança jusqu'à Loudéac. Saint- Laurent marcha à sa rencontre , à la tête de 1,500 hommes de pied et de 300 chevaux, laissant seulement 500 hommes devant le château de Moncontour où la Tremblaye, revenu de son expédition, avait réussi à se jeter. Lorsque Saint-Laurent parut, à la pointe du jour, devant Loudéac, Molac, qui commandait l'infanterie qu'il avait reçue l'année précédente de Henri IV, le repoussa rigoureusement ; et pendant qu'il lui tenait tête, Coetquen fit sortir sa cavalerie et tomba sur l'ennemi assez à temps pour dégager Molac menacé, malgré sa bravoure , de succomber sous le nombre. Ceux qui étaient restés devant Moncontour n'eurent pas plutôt appris la défaite et la fuite de leur chef, qu'ils abandonnèrent précipitamment leurs positions. La vaillance que Molac avait déployée au combat de Loudéac détermina le prince de Dombes à l'emmener avec lui devant Plimeu, qui ne tarda pas à être pris. Au siège de cette ville, comme à celui de Guingamp , où il fut blessé en montant à l'assaut, Molac fit des prodiges de valeur. Lorsqu'au mois d'octobre 1594 , le maréchal d'Aumont vint attaquer le fort de Crozon, construit par les Espagnols sur un rocher escarpé, à l'entrée du goulet de Brest, Molac y commanda un corps de 3,000 Français. Dans l'assaut qui fut livré le 2 novembre, il attaqua les Espagnols avec une vivacité qui eùt procuré la prise immédiate du fort si Ion eût employé toutes .les troupes de l'armée. A la mort de Liscoet, les ennemis pénétrèrent dans le camp du maréchal, comblèrent la tranchée et s'y seraient maintenus sans la vigueur déployée par Molac, qui parvint à les en chasser. Le 15 novembre, deux brèches ayant été faites au fort , après un feu de six heures, Molac monta le premier à l'assaut. Repoussé une première fois, il revint à la charge et contribua , en grande partie, à la prise du fort. Au mois de janvier 1596, il fut l'un des commissaires chargés de conclure, avec le duc de Mercœur , au nom de Henri IV, une trêve de quatre mois, prolongée successivement jusqu'à la fin du mois de mars 1597. La même année, cette trêve étant mal observée, le maréchal de Brissac, lieutenant-général, en Bretagne, rassembla tout ce qu'il avait de troupes pour réprimer les courses qu'y faisaient les ligueurs, II marcha vers Moncontour avec son armée dont Molac et Montbarot, autre capitaine breton, commandaient l'arrière-garde , et rencontra l 'ennemi près de Plancoèt. Après un léger engagement où Molac se distingua , les royalistes s'éloignèrent. Le brigand La Fontenelle s'étant retiré à Dourarnenez comme une bête fauve dans son antre, on résolut de l'y assiéger une seconde fois. Mais le siège trainant en longueur, Sourdéac, gouverneur de Brest, et commandant de l'expédition, quitta le camp sous prétexte d'affaires qui l'appelaient à morlaix et laissa le commandement à Molac, en lui promettant de revenir bientôt avec de nouvelles forces. Toutefois, au lieu d'envoyer du renfort, il écrivit, à quelque temps de là, qu'il était d'avis qu'on levat le siège. Lorsque ces lettres arrivèrent au camp, on y recevait la nouvelle que Quinipily, gouverneur de Hennebond, envoyait des secours aux assiégés sous la conduite de La Grandville, le plus jeune de ses frères. Cette circonstance entraina les capitaines à adopter l'avis de Sourdéac. En conséquence, Molac leva le siège, et ramena ses troupes et son artillerie à Quimper. Mais La Granville n'était déjà plus à Quimperlé et il se dirigeait vers le Faoüet. Molac le suivit et l'atteignit près de Kimerch, dont le seigneur, malgré son penchant secret pour les ligueurs, se borna à être, du haut de son donjon, simple spectateur du combat. La Granville rangea ses troupes dans une grande garenne entre le chemin et le château. Il avait choisi ce poste dans l'espérance de tirer quelques secours du château, et même , au besoin, d'y trouver une retraite. Molac, à la tête de ses troupes et des Suisses commandés par le colonel d'Erlach, fit une charge terrible contre les ligueurs qui la soutinrent avec intrépidité. On se mêla de part et d'autre, et l'on se battit avec tant .d'opiniâtreté qu'après six heures d'un combat sanglant et tel , dit le chanoine Moreau, qu'on n'en avait pas vu de semblable depuis la bataille des Trente, la victoire ne s'était encore déclarée d'aucun des deux côtés.MoIac, qui remplissait les fonctions de capitaine et de soldat, combattit avec sa bravoure ordinaire. Il fut parfaitement secondé par le colonel d'Erlach ; mais les Suisses ne témoignèrent pas la même ardeur que leur commandant. Molac, ne pouvant, quoique blessé, se résoudre à laisser la victoire indécise , se saisit de la cornette suisse , aux approches de la nuit, et se tournant vers les soldats de cette nation : « Souffrirez-vous, « s'écria-t-il, qu'on puisse vous reprocher d'avoir abandonné votre enseigne ?« A ces mots, les Suisses, honteux de ce reproche, reprennent la cornette des mains de Molac, et le combat recommence avec une nouvelle fureur. La Granville , voulant s'opposer à la charge des Suisses, fut renversé de cheval et tué. La nuit mit fin au combat dont l'avantage resta à Molac. En 1598, le roi le nomma gouverneur de Dinan pour le récompenser d'avoir secondé Monmartin dans la prise de cette ville. La même année, la Bretagne étant pacifiée, il se rendit aux États de Rennes, où il présida l'ordre de la noblesse jusqu'à l'arrivée du baron d'Avaujour. Il continua de servir fidèlement Henri IV, puis Louis X?, et mourut en 1629 au moment où il allait recevoir le bâton de maréchal de France. Histoire Bretonne (B. Yeurch) Sébastien Marquis de Rosmadec, Baron de Molac, de Tyvarlan, de Pontecroix, de Rostrenan, de La Hunaudaye, de Montafilant, de Penhoët, de Serent, du Mesnil-garnier, Vicomte de Trebrimel, & de Pleharel, Comte des Chapelles, Seigneur de plusieurs autres lieux, Chevalier de l'Ordre du roi, Gentilhomme de sa Chambre, Capitaine de 100 hommes d'armes, Colonel Général de l'Infanterie en Bretaigne, Gouverneur des Villes, & Château de Dinan, nommé à l'Ordre du Saint-esprit, & désigné Maréchal de France. Ce Seigneur demeura à l'âge de 7 ans sans la tutelle de ladite Dame Marguerite de Beaumanoir sa mère, laquelle étant vertueuse & généreuse, l'éleva, non comme fils unique qu'il était, mais comme une personne de sa naissance, & condition, le jetant aussitôt hors de sa maison et de son pays, aussi étant venu faire la révérence au Roi Henry III, il le voulut honorer de titres & qualités convenables à sa maison & grands biens, & par ses Lettres Parentes du mois de Novembre 1576, le créa Marquis de Tyvarlan, & Comte des Chapelles, mais depuis sous Henry IV, il prit nouvelles Lettres pour mettre son Marquisat sous le nom de Rosmadec. En Bretaigne le titre de Baron est avantageux, comme celui seul qui donne rang, séance, & lieu de présider dans l'Ordre de la Noblesse aux États Généraux de ladites Province ; il se fit donc connaître sous le nom de Baron de Molac, & y a acquis tant dedans que dehors le Royaume, la réputation et l'estime de l'un des plus vaillants, & braves hommes de son temps, éloge qui lui a été donné plusieurs fois par la bouche de maître Henry le Grand, notamment à al venue de toute la Cour, lorsque le Duc de Savoie le vint trouver en l'an [blanc] le roi lui montra le Maréchal de Biron, & ledit Baron de Molac, leur donnant à tous deux les mêmes louanges. Après avoir demeuré 3 ans en Italie, à son retour de France, il la trouva en armes, & eut l'honneur d'avoir la cornette blanche de l'armée Royale que commandait Monsieur le Prince de Conty. L'an 1588, il épousa Françoise de Montmorency, fille aînée héritière de François de Montmorency, Chevalier de l'Ordre de Roi, Gentilhomme ordinaire de sa Chambre, Capitaine de 50 hommes d'armes de ses Ordonnances, & Cornette général de feu Monseigneur Frère du Roi Baron de Hallot, de Hauteville, de la Rochemillet, & du Mesnil Garnier, Chatelain d'Aubigny, Cymiers, Monteilles, Bourguenolles, La Trinité, & autres lieux, & de Dame Claude d'Aussonvilliers Dame de Pléville, & Saint-Igny, sœur & depuis héritière du Baron de Courcy, ledit Seigneur de Hallot fut depuis Maréchal de Camps & Armées du Roi, Ballif et Gouverneur de Rouan & de Gisors, & l'un des Lieutenant Généraux de sa Majesté du Pays & Duché de Normandie ; & ayant eu la cuisse froissée d'un coup de canon au siège de Rouen, où il commandait une des batteries, & quartiers de l'armée du roi, s'étant retiré à Vernon pour tacher de revenir en santé, il fut malheureusement assassiné à la veille d'être Maréchal de France, & de recueillir les fruits & les récompenses de ses longs services, et dans lesquels il s'était en telle sorte engagé & ruiné, que sa succession fut abandonnée par ses deux filles héritières. Je ne fais point l'Éloge touchant cette alliance puisqu'il faudrait âtre venu du nouveau monde pour ne reconnaître la Grandeur, & excellence du Nom & Maison de Montmorency. Ledit seigneur de Molac eu commandement de mettre sur pied une Compagnie de gens d'armes par Commission du Roi, donnée à Blois le 27 février 1589, ce qu'il fit, & la commanda en l'armée du Roi, & ailleurs, jusqu'au mois de mars 1590 que le Roi Henry IV, ayant appris le mouvais état où était la Bretaigne pour son service, & l'avantage que le Duc de Mercœur, l'un des principaux Chefs de la Ligue, y avait, augmenté par la mort de Toussaincts de Beaumanoir Baron du Pont, qui commandait l'Infanterie en ladite Province comme premier Maître de Camp, & son Régiment ayant seul de Drapeau blanc, sa Majesté jugea à propos d'y envoyer ledit Seigneur Baron de Molac neveu dudit défunt ; & pour de plus en plus l'obliger à bien servir, l'institua Colonel général de l'Infanterie Française audit Pays, en laquelle charge il servit très dignement tout le temps de la guerre, & particulièrement eu siège de Moncontour, Guingamp, Lamballe, Morlaix, Douarnenez, Crozon, Le Plessis-Bertrand, Comper, à tous lesquels y eut de rudes combats dans les tranchées, des assauts où il était toujours à la tête, plusieurs fois renversé, blessé, enfin toujours emportait. Mais le combat de Loudéac, la retraite du Guilledo, Furent deux belles actons de guerre que jamais Capitaine n'ait fait, le combat de Kerimerch, auquel il commandait en Chef, & auquel le Chef des ennemis fut tué, & le champ de bataille lui demeura, quoi que blessé, & où il fit cette généreuse action : voyant les Suisses lâcher le pied de prendre leur Drapeau d'entre les main de celui qui le portait, & au même temps le porter dans le milieu des ennemis pour les obliger à le dégager, ce qui lui succéda heureusement ; comme aussi l'attaque & défaite des ennemis qu'il fit au bourg d'Audierne, attaquant beaucoup plus faible des gens logés, & les emportant dans leur barricades & logements, & gagnant tous leurs drapeaux ; enfin pour dernière main voyant la paix faite par toute la France, mais non encore en Bretaigne, il attaqua Dinan une des meilleurs Places de la Province, & qui avait toujours été la Retraite & l'Arsenal du Lieutenant Général du Partie contraire, & la réduisit au service du Roy, qui lui en donna le Gouvernement, & lui fit honneur de lui écrire une lettre toute écrite de sa main dedans & dessus, dans une feuille de papier doré, é fermée d'un piquet, sans aucun Secrétaire. Au mois de janvier 1599 mourut dans le Château de Dinan ladite Dame Françoise de Montmorency sa femme, laquelle ayant été mère de 8 enfants, lui en laissa seulement 4, que nous nommera ci-après ; son corps fut transporté en l'Église de Notre Dame de Lermain à Molac, & son cœur enterre aux Cordeliers de Dinan. Lui s'étant rendu à la Cour, le Roi lui fit l'honneur de le nommer à l'Ordre du Saint-Esprit, lequel il n'a jamais reçu, le Roy n'en ayant jamais fait depuis. L'an suivat 1600, il prit pour seconde femme Dame Jeanne de La Motte, fille aînée héritière de Joseph de La Motte, & de Catherine Tournemine, Seigneur & Dame du Vauoler, Vauclerc, L'Orfeil, Hac, La Houssaye, Saint-Tual, & autres lieux : laquelle Dame était veuve de 2 maris, savoir, de François de Colliny Baron de Rieux, frère puîné du Comte de Laval, duquel elle n'avait enfants, & de Jean de Rieux Marquis d'Acerac, duquel elle avait un fils nommé René de Rieux Marquis d'Acerac, lequel étant en grand estime, & fort considéré, quoi que fort jeune, se noya dans le Tibre à Rome le 13 août 1609 en laquelle année aussi dès le dernier jour de février, était décédé à Paris René Tournemine Baron de La Hunaudaye, de Montafilant, Plancoët, & autre lieux, Cousin Germain de ladite Dame, & auquel elle succéda. L'estime que le Roi faisait dudit Seigneur Baron, & la connaissance qu'il avait de ses services & de la fidélité parurent assez lors qu'après la prise du Maréchal de Biron en l'an 1602 sur l'apparence de troubles dans l'État, & sur les proposition du voyage de Sedan, le Roi lui commanda de la bouche de sa bouche de lever un Régiment de 20 Compagnies de 100 hommes chacune, lui donnant pour premier Capitaine Monsieur le Chevalier de Saint-Luc. Le dit Seigneur Baron de Molac étant à la Cour, le Roi lui fit honneur de lui demander son fils aîné pour être nourri auprès de Monseigneur le Dauphin ; & voulant honorer le nom qu'il portait, érigea la terre & seigneurie de Rosmadec en Marquisat par Lettres Patentes données à Paris au mois d'août 1608 Signées Henry & sur le repli, l'otier Scellées du grand Sceau de sire verre sur lacs de soie, lesquelles Lettres furent vérifiées & enregistrées l'année suivante au mois de Juillet au Parlement de Bretaigne, & depuis en la Chambre des Comptes dudit pays à Nantes. Le Roi ayant projeté le grand dessein de la guerre, & faisant l'appareil de la plus belle & puissante armée qui eut jamais en ce siècle dans l'Europe, & de laquelle il voulait donner le commandement général à Monseigneur le Duc de Vendôme son fils, qu'il chérissait parfaitement, il commanda audit sieur Baron de Molac de mettre sur pied sa Compagnie de gens d'armes, & y mit pour Enseigne Charles de Cambour Baron de Pont-Château, & pour Guidon Jean d'Avaugour Baron du Bois de La Motte, & pour Maréchal des Logis le Capitaine Martin. A quoi ledit Seigneur se porta avec tout d'affection et de diligence, & son crédit fut tel qu'elle fut sur pied en moins de 3 semaines, & toute complète de Gentilshommes, & beaucoup qualifiés & riches, qui avaient fort grand équipage, & ceux qui en étaient ont assuré, qu'à peine s'en est il jamais vu une plus belle. Mais comme elle commençait à marcher, étant hors de Bretaigne, entrant dans le Maine, arriva ce malheureux accident qui priva la France de son bon Roi, l'Europe de son plus grand Monarque, & ledit Seigneur Baron de Molac d'un Maître très affectionné, & qui lui préparait des honneurs & récompenses dignes de ses services, de ses mérites, & de sa condition ; car outre qu'il lui avait promis de le faire Maréchal de France au Rendez-vous général de l'armée, il le destinait pour un des 4, par l'avis desquels ledit Duc de Vendôme se gouvernerait les autres étaient Messieurs de Boüillon, & de L'Esdignières déjà Maréchaux de France, & Monsieur de ... [sic] Coup qui toucha si sensiblement notre Baron qu'il ne voulu jamais revenir à la Cour, qui que convié par la Reine Mère du jeune Roi, & Régente avec des affres très avantageuses ; il se jeta dans une profonde tristesse, & une très particulière & exemplaire dévotion, dans laquelle ayant passé 3 ans & quelques mois ; enfin abattu de son déplaisir, des fatigues, & blessures qu'il avait eues à la guerre, il mourut d'une mort très Chrétienne après avoir donné bénédiction à ses 7 enfants là présents leur commandant 3 choses : la crainte de Dieu, le service du Roi & l'union & amitié entre eux en la Ville de Rennes le 14 septembre 1613 en sa 47ème année, laissant un regret indicible de lui dans cette Province, qui le considérait comme son Père, avec une mémoire de sa valeur, & de sa piété qui ne mourra jamais. Son corps fut 24 heures dans sa chambre, où il fut visité d'une foule incroyable de personnes de toutes qualités, sexes & condition, & après fut embaumé, mis en plomb, & porté la nuit sans pompe en l'Église des Pères Carmes de ladite Ville ; où il reposa 40 jours en une Chapelle toute tendue haut et bas de farge noire, à 5 lez de velours garnis d'Écussons qui se voyaient en bannière, chargés au premier quartier de Molac, au second de Tyvarlan, au troisième de La Chapelle, au quatrième de Pontecroix, sur le tout de Rosmadec, ci-devant blasonnés, la Couronne de Marquis, & les Ordres à l'entour soutenus par des Anges. Au bout des 40 jours son service lui fut solennellement fait en ladite Église, laquelle fut entièrement tendue, Chœur, Nef & Chapelles de drap & Farge noire à 3 lés de velours pat toute l'Église, & 5 lés dans le Chœur, tous garnis d'Écussons grands et petit au nombre de plus de 2000. La Chapelle ardente qui était au dessus du Corps, était ornée de 7 ou 800 cierges fort hauts élevés en Pyramide ; le service fut fait en musique par Messieurs de l'Église Cathédrale dudit Rennes, y assistant toutes les dignités, Chanoines, Ministres & Suppôts du Chœur d'icelle, & la Messe célébrée par Monsieur l'Évêque de Saint-malo, qui fut prié parce que celui de Rennes était hors la Province ; après ladite Messe & service le corps fut conduit de ladite Église à une des portes de ladite Ville nommée Toussaincts, en cet ordre : Premièrement marchaient 80 pauvres 2 à 2, vêtus de casques noires & capuchons portant chacune une torche de cire allumée garnie de 2 Écussons des armes dudit Seigneur ; après venaient les Prêtres de 9 Paroisses de la Ville & Faubourgs dudit Rennes, suivis des Religieux Ordres Mendiants de ladite Ville, Cordeliers, Jacobins, Carmes, & les Religieux de Saint-Benoît de l'Abbaye Saint-Melaine, après lesquels marchaient la Musique de l'Église Cathédrale, & ledit Seigneur Évêque de Saint-Malo, que suivaient immédiatement près de 300 Gentilshommes tous vêtus de noir, & derrière eux ceux de la maison du défunt, le Corps d'un poifle de velours noir, à la Croix de satin blanc, cantonnée d'Écusson en broderie des Armes dudit défunt, porté par 6 Religieux Cares, & les 4 coins dudit poifle ou drap mortuaire porté par 4 Seigneurs proches parents dudit défunt : savoir Thomas Baron de Guemadeuc, Mathurin de Rosmadec, Baron de Saint-Jouan, René de Birague Baron d'Entrames, & Jean de Rosmadec Seigneur de l'Espinay ; après marchait le Parlement, le Siège Présidial, Messieurs de la Maison de Ville, le tout suivit d'une foule & multitude incroyable de peuple qui témoignaient de leurs pleurs & gémissements le regret qu'ils avaient d'avoir perdu leur Conservateur & Bienfaiteur ordinaire. Redus à la porte de la Ville, le Corps fut mis en un carrosse tiré de 6 chevaux ; le carrosse & chevaux tous couverts & caparaçonnés de noir avec des Croix blanches semée d'Écussons, toute sa maison en deuil à cheval, & conduisirent le coprs en cet équipage de ladite Ville de Rennes à Pontecroix, distant de 40 lieues, qui est une Ville qui appartenait au défunt, où il y a une très belle et superbe Église de Notre Dame, où sont des voutes, enfeux & tombeaux de ses prédécesseurs Seigneurs de Rosmadec, Tyvarlan & Pontecroix, l'ordre fut tel, que par toute les paroisses où il passait, la Procession de chacune venait recevoir le corps, & le conduisait depuis qu'il entrait dons la Paroisse jusqu'à l'autre bout, où la Procession de celle où il entrait se trouvait pour l'accueillir ; semblablement partout où il couchait la Noblesse se rendait de 2 ou 3 lieues à la ronde pour lui faire au matin célèbrer des services, & de là le convoyer fort loin ; enfin il arriva audit lieux de Pontecroix, où il fut enterré avec les même magnificences observées à Rennes à son service. Son cœur mis en plomb, fut par mon dit Seigneur Évêque de Saint-Malo porté à Dinan, & avec grande cérémonies accueilli de tous les habitants, & Ordre de ladite Ville, qui avec tout l'honneur à eux possible, le portèrent en la même Église des Frère Mineurs, dits Cordeliers, où repose celui de feue Madame de Molac sa première femme, & depuis aussi celui de sa seconde, décédée dans son Château de La Hunaudaye le 22 décembre 1629