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exemple : (oca1584) signifie "
naissance en 1584 environ"

Louis Charles René
SOL de GRISOLLES (de)
29 12 1761
1761
GUÉRANDE (44)
SOL de GRISOLLES (de) :: Louis Athanase
SÉCILLION (de) :: Marie Jeanne
 - sans postérité
Armée > Terre
 - Lieutenant
Armée > Terre
 - Lieutenant-général

Résumé Louis Charles René de Sol de Grisolles, né le 29 décembre 1761 à Guérande, mort le 13 avril 1836 à Bordeaux était un officier de la Chouannerie. Destiné au métier des armes, de Sol de Grisolles s'engagea dans La Royale, le 14 avril 1782 en tant qu'enseigne de vaisseau, il passa ensuite au grade de Lieutenant le 1er mai 1786. Après la Révolution française, il prit la tête des Chouans des environs de Rochefort-en-Terre, Redon et Muzillac. Lors du soulèvement de mars 1793, il s'empara de Rochefort-en-Terre. En 1795 il reçut de Georges Cadoudal le grade de colonel et en 1797, le commandement de la 4e légion dans l'Armée des Chouans du Morbihan. En 1800, il participa à la bataille du pont du Loc'h. Arrêté en 1800, de Sol de Grisolles fut emprisonné jusqu'en 1803. Après sa libération, il rejoignit Georges Cadoudal qui complotait contre le premier consul Napoléon Bonaparte. Mais il fut de nouveau arrêté en octobre 1804, au moment de son arrivée à Paris. Torturé (on lui arracha les ongles) par la police de Fouché afin de dénoncer ses complices, il ne parla pas et fut emprisonné dans des conditions sévères durant tout l'Empire. Libéré en 1814, lors de la Restauration française. Très affaibli par sa longue détention il tenta, sans succès, de dénoncer ses anciens geôliers. De Sol de Grisolles reçut par la suite le commandement militaire de Belle-Île-en-Mer. À la suite du retour de Napoléon Ier durant les Cent-Jours, de Sol de Grisolles prit la direction des Chouans du Morbihan qui s'étaient soulevés de nouveau et rassembla une armée de 3 000 à 4 000 hommes. Secondé par ses lieutenants de Floirac et de La Boissière-Lannurie il lança une première attaque sur Redon qui échoua. Mais les Chouans et les collégiens de Vannes remportèrent par la suite une victoire contre les Impériaux du général Rousseau le 10 juin 1815 à Muzillac. Toutefois de Sol de Grisolles fut battu de nouveau à Auray le 21 juin par le général Bigarré. Mais la victoire des Impériaux resta sans lendemain car 3 jours plus tôt Napoléon avait été battu à Waterloo. Le 22 juillet, à la suite de la seconde Restauration les Chouans victorieux défilèrent à Vannes. En récompense de ses services de Sol de Grisolles reçut le grade de Maréchal de camp le 13 novembre 1816 puis celui de lieutenant-général à titre honoraire, le 3 février 1822, il reçut également la distinction de Grand-croix de Saint-Louis, puis fut nommé commandant du Château de Pau, il le resta jusqu'en 1830. À la suite de la Révolution de Juillet, il se retira à Bordeaux et mourut le 13 avril 1836. Une plaque commémorative a été érigée en son honneur à Guérande en 2007 LOUIS DE SOL AVANT SON ENTRÉE DANS LA CHOUANNERIE I. — Son pays natal : Guérande. Guérande est une pittoresque cité bretonne occupant le centre de la presqu’'ile comprise entre la baie de Merquet, les marais de la Grande Brière, l'estuaire de la Loire et l'Océan. Ses ruelles étroites et sinueuses, ses maisons blotties les unes contre les autres, ses jardinets intérieurs bien enclos, sont à la taille des korrigans des vieilles légendes de Bretagne Dominant ces arabesques, se dresse l'Imposante collégiale Saint-Aubin harmonieux mélange de roman et d’ogival. Quinze cents mètres de courtines crénelées, renforcées de dix poivrières massives ceinturent l'ensemble de la ville. Aux quatre points cardinaux une porte cintrée percée dans les remparts permet de s'évader de la forteresse et de prendre contact avec les aspects variés de la presqu'ile. A l'Ouest la porte Bizienne donne sur l'anse de la Turballe et la pointe de Piriac qui plonge comme un coutelas dans le flanc de l'Océan •. La porte Vannetaise mène, vers le nord, à la butte de Crémeur et aux rives si pittoresques de la Vilaine. A l'Est la porte Saint-Michel qui débouche entre deux grosses poivrières, permet de prendre contact avec les abords de la Grande Brière et la région de Saint-Nazaire. Enfin, au midi la porte de Sailli domine le vaste diamant des marais salants qui s'étendent à perte de vue jusqu'au Croisic et Saint-Guénolé de Batz où s'amorce la baie merveilleuse du Pouliguen ; ensemble féerique en plein été quand le soleil miroite sur l'argent des salines, l'or des plages et l'azur de l'Océan. — Famille de Louis de De Sol. C'est dans une maison touchant la porte de Sailli que naquit le 29 décembre 1761, Louis-Charles-René de Sol de Grisolles, fils de Messire Louis-Athanase de de Sol seigneur de Grisolles et dame Marie-Jeanne de Sécillon, son épouse. Il fut baptisé le même jour par Messire Houssard Recteur de Guérande et tenu sur les fonts par son parrain Messire René de Secillon chevalier Seigneur de Villeneuve et sa marraine demoiselle Charlotte-Marthe Lefeubvre de Laubinière. Grisolles est un chef-lieu de canton situé au sud du département actuel du Tarn-et-Garonne. C'est là qu'était né François de de Sol, grand-père de notre héros. Devenu capitaine au régiment de Mende, puis Rouergue-Infanterie, il tenait garnison à Vannes depuis deux ans, lorsqu'il épousa à Guérande le 28 juillet 1713, Catherine Begaud fille de René Begaud, seigneur de Kervoyer en Arradon, et de Jeanne Rochereul fille d'un procureur au siège royal de Guérande. De ce mariage naquirent quatre enfants, dont Louis-Athanase, père de Louis-Charles, le futur général Louis-Athanase qui ne semble pas avoir suivi la carrière des armes épousa, le 16 Janvier 1747. Marie-Gabrielle Lefeubvre de Laubinière, née à Guérande, le 10 novembre 1719. Il eut de ce mariage cinq enfants qui décédèrent en bas lige. Marie-Gabrielle étant morte en 1753, Louis-Athanase épousa en secondes noces, le 30 Janvier 1758, en la chapelle de l'Hôtel-Dieu de Guérande Marie-Jeanne de Sécillon. Cette dernière appartenait à une famille noble d’ancienne extraction dont certains membres avaient occupé des postes distingués : soit en Bretagne où Jean de Sécillon fut secrétaire du duc Jean V en 1407 et autre Jean de Sécillon connétable de Dinan en 1457 soit en France où Louis de Sécillon fut capitaine au régiment de Roi-Infanterie sous Louis XV ; soit à l'étranger où Pierre de Sécillon, chevalier de Malte en 1670, fut ensuite gouverneur de la place de Boure en Ille de Malte. Aussi, quand le 27 décembre 1761, naquit Louis-Charles, second fis de Louis-Athanase de Sol et de Marie-Jeanne de Sécillon, l'ascendance militaire qu'il trouva dans les deux branches de sa famille, le prépara sans doute à l'importante carrière que les armes devaient lui réserver. Comment s'écoulèrent les jeunes années du futur lieutenant-général Quelle éducation et quelle instruction reçut-il ? Autant de questions intéressantes auxquelles l'absence de documents ne permet pas de répondre d'une façon certaine. En tous cas, la mer si proche dut l'attirer de bonne heure. Il est également probable que les promenades familiales le conduisirent de temps à autre sur les bords de la Vilaine, au château de Trégoêt en Béganne habité par son oncle le capitaine Louis de Sécillon. Il ne se doutait pas encore qu'il y reviendrait bien souvent par la suite, au temps de la chouannerie. — De Sol, officier de marine. Il émigre à l'armée de Condé. En 1779, à l'âge de 18 ans. Louis de Sol est garde-marine à Brest. La même année, Il embarque successivement sur le Protée et le Bretagne. Le 1er avril 1780 le trouve à bord du Provence. Ce navire, un mois plus tard fait partie de l'escadre de l'amiral de Ternay, chargée d'accompagner le corps expéditionnaire de Rochambeau destiné à prêter main forte ans insurgés américains. Ce fut, pour de Sol, la principale expédition à laquelle il devait participer sur mer. La traversée fut lente. L'escadre arriva cependant sans encombre il Newport et y jeta l'ancre le 2 juillet. Lorsque Washington prit contact avec Rochambeau, au mois de novembre suivant, la situation américaine se détériorait de plus en plus. Les Anglais établis solidement sur les côtes du sud risquaient d'acculer à la reddition les insurgés américains coincés entre l l'Hudson et le Canada. Rochambeau et Gicquel des Touches, successeurs de Ternay, décidèrent une expédition vers la Chesapeake. Mais cette affaire fut conduite avec trop peu d'effectifs. Gicquel des Touches contrarié par la flotte anglaise, ne put faire parvenir les renforts prévus et l'amiral anglais Arbuthnot vint bloquer l'entrée de la Chesapeake. Le vaisseau portant La Fayette et Charles faillit alors être capturé, mais une intervention rapide de Gicquel les dégagea le 14 avril 1781 et produisit grand effet. Le congrès adressa au commandement français la lettre suivante qui fut lue aux équipages : « Le Président transmet les remerciements des Etats assemblés en Congrès au comte de Rochambeau et au chevalier des Touches commandant l'armée et l'escadre envoyées par S.M.T.C. au secours de ses alliés pour le zèle et la vigilance qu'ils ont montrés en toute occasion... il présente leurs remerciements au chevalier des Touches et aux officiers et équipages des vaisseaux sous son commandement. On peut penser que cette première grande expédition à laquelle participa de Sol, dut enrichir considérablement son expérience de jeune garde-marine. Il était alors loin de se douter qu'il aurait plus tard à commander de nombreux insurgés soutenus cette fois par la flotte anglaise. Le 14 avril 1782 de Sol fut nommé enseigne de vaisseau et embarqua successivement sur l’Eveillé, Le Terrible, Le Saumon et Le Sincère. En 1786, 111 est lieutenant de vaisseau et attaché à la 2eme escadre de Brest. Les états de la marine en 1788, nous le présentent dans la même situation Par contre, en 1791 coupure brutale dans sa vie : il quitte la marine, émigre à l'armée de Condé et participe aux opérations militaires qui se déroulent en Champagne en 1792. Ainsi, à l'expérience des expéditions sur mer, va s'ajouter celle des opérations sur terre ; enrichissement des plus importants pour lui, si l'on songe, un Instant, aux nombreuses expéditions amphibies qu'il aura à diriger pendant son commandement dans la chouannerie bretonne. Après cette campagne sa piste disparait quelque peu. On retrouve ensuite sa trace à Jersey au début de 1795• lorsque se forme, à destination de la Bretagne, un corps expéditionnaire demandé à Londres par le comte de Puisaye, alors généralissime de la chouannerie. Le soir même d'Andigné et ses hommes, parmi lesquels de Sol, embarquent sur le Daphné, le plus fin voilier de la flotte de Jersey avec mission de tout préparer pour le débarquement des vaisseaux de la Vieuville. A une heure du matin, le lougre n'est plus qu'à deux lieues et demie de la cote ; un léger vent de terre agite à peine la surface de la mer. Avec quinze hommes parmi lesquels de Sol, les frères La Béraudière et les Gouyon Thomas, Pipi agent de la correspondance servant de guide, quatre matelots anglais et un midchip, d'Andigné prend place dans un canot. Mais les reflets dangereux de la lune peuvent dévoiler leur présence aux républicains. En effet les trois canonnières de l'amiral Garnie croisant près de Saint-Quay, découvrent le Daphné et lui donnent la chasse avec vigueur. Le voisinage des canonnières et la disparition du lougre mettant le canot des émigrés dans la quasi-impossibilité de rejoindre Jersey d’ Andigné décide de gagner la côte au plus vite. Tandis que de Sol veille sur le gouvernail aux mains du midship à demi ivre, les autres doublent les rameurs et le canot s'avance rapidement vers la côte. En passant près des rochers de Saint-Quay, la lune par bonheur est cachée par un brouillard assez dense qui permet aux émigrés d'aborder sans être inquiétés sous la pointe de Bilfaon eu Plouézec, tout près de la baie de Paimpol. Dans le premier village qu'ils rencontrent une heure environ avant le Jour, Ils entendent parler breton. Pipi reconnait alors qu'ils traversent un canton non encore gagné à l'insurrection, mais voisin d'un autre aux mains des insurgés. Un paysan, chez qui ils entrent, feint de ne pas les comprendre. Le canon d'un pistolet l'amène à de meilleurs sentiments ; il consent à les conduire jusqu'à Lanloup. De là, un domestique de Mme de Laz les dirige jusqu'au manoir de la Villehélio, entre Plouha et Plourhan. Par précaution, ils disparaissent dans les genets voisina tandis que Pipi prévient Mlle de Courson, la propriétaire. Celle-ci leur fait passer des vivres en attendant de pouvoir leur ouvrir sa demeure à la faveur de la nuit. La conversation les mit tout de suite en confiance, car les frères de Mlle de Courson, officiers de marine, étaient bien connus de d'Andigné et de de Sol. Cependant étant donné l'état de trouble où vivait la contrée et les nombreuses perquisitions opérées par les républicains chez les particuliers depuis les derniers combats, ils quittèrent leur hôtesse avant l'aube. Passant près de l'endroit où de Jouette se tenait caché après avoir été blessé au combat de la Villemario, d'Andigné voulut le voir, mais de peur d'attirer les républicains vers sa cachette, Il préféra patienter jusqu'à la nuit. En attendant, les émigrés s'installèrent dans une chambre ménagée parmi les décombres d'une maison abandonnée qui avait servi de refuge sous la Terreur. D'Andigné, la nuit venue, se rendit alors chez de Jouette avec lequel il conversa deux heures. Pendant ce temps, les autres émigrés se reposaient dans leur réduit gardés par trois sentinelles parmi lesquelles un certain Delmas, élève d'artillerie avant la Révolution. Sous le feu des chaloupes, pendant la traversée il avait montré une grande frayeur et avait voulu tout jeter à la mer, armes et assignats. Démoralisé par les nouveaux dangers qu'il ne cessait de courir et les fatigues croissantes, il quitta en pleine nuit le réduit sur lequel il était chargé de veiller et alla se constituer prisonnier à Saint-Brieuc. Dès que les émigrés s'aperçurent de son départ, ils craignirent une trahison de sa part et se firent promptement conduire par leurs guides dans une des maisons habituelles de la correspondance où ils devaient se rendre après le retour de d'Andigné. Tinténiac, ayant eu vent de leur débarquement, les rencontra à cet endroit où arriva également d'Andigné qui les avait cherchés en vain dans l'ancien réduit. Tous prirent le chemin de Bréhand, quartier général de Boishardy, où ils trouvèrent Cormatin, de Silz, chef du Morbihan, et d'autres officiera attendant le moment de se rendre à la Prévalaye pour les préliminaires d'une paix éventuelle. De Sol pressé, semble-t-il de gagner Guérande, dut emprunter la ligne de correspondance la plus sûre passant par la Mirlitautouille, de la lande immense qui commence à cet endroit... la vue s'étend au loin sur les deux versants de la montagne... Au sud vers le Morbihan, pas un hameau, pas une maison n'apparaissent, rien que des bois et des landes. Trace parmi les ajoncs et les genêts d'or, les bruyères rousses et les robustes blocs de granit qui çà et là percent le sol, le chemin des chouans gagne les sommets du Mené, le Bel-Air, puis la Butte à l'Anguille. De cette hauteur, la piste descend sur Saint-Gilles-du-Mené... passe au manoir du Bosseni, elle se dirige ensuite vers la hutte d'un sabotier de Saint-Vran... pour gagner Ménéac et la sombre forêt de Lanouée... la dernière station de la route est Camezon, à quelques cent toises du Pont du Loc). Quand de Sol atteignit Guérande, les siens ne s'y trouvaient plus. Il se rendit alors à Trégoët, en Béganne domaine de sa tante Louise de Sécillon. Celle-ci avait quitté la terre pour un monde meilleur. Accusée d'avoir envoyé ses fermiers aux rassemblements de mars 93, elle avait été condamnée à mort et exécutée le 24 février 94. Le nouvel acquéreur du château vendu nationalement venait d'être surpris par les chouans et cloué sur sa table d'un coup de talonnette Général Louis de Sol et La Gacilly Source= livre Général Louis de Sol par ERLANNING Page 66 De Sol arrivait à Béganne au moment où Cacqueray, chef chouan des alentours, venait d'être tué par les républicains tandis qu'il se rendait à la Mabilais„ aux conférences de la paix. Le commandement de Cacqueray s'étendait sur une vaste région englobant aujourd'hui les cantons de Questembert, Rochefort, Allaire, La Gacilly: vieilles terres dégringolant à travers les rochers, les bois, les landes, les sentiers et chemins creux, les champs et prés enclos, depuis les hauteurs de Lanvaux jusqu'à l'aber de la Vilaine (autrefois Viemonia. c'est-à-dire l'irrégulière). A la veille de la Révolution, ces régions du Broc-Erec oriental se divisaient en deux parties assez différentes, séparées suivant une ligne partant de l'Etiers en Béganne et remontant vers Limerzel, Pluherlin, Molac. A l'est de cette ligne, les campagnes galaises, de langue française des pays de Rochefort, Allaite. Carentoir étaient assez peu fertiles et comportaient surtout des cultures de seigle et de blé noir. Les régions de Saint-Perreux. Rien, Redon, étaient en outre souvent inondées l'hiver par les débordements de la Vilaine et de l'Oust. Les paysans possédaient la plus grande partie des terres et semblent avoir entretenu dans l'ensemble d'assez bons rapports avec la noblesse chargés d'ailleurs de les représenter aux Etats de Bretagne Les Journaliers constituaient la catégorie la moins avantagée et la moins satisfaite de son sort. Les régisseurs particulièrement exécrés des paysans, fournirent dès le début de la Révolution, des troupes au parti Républicain surtout autour de Carentoir, La Gacilly, Glénac, Rieux, où auront lieu des pillages A l'ouest de la ligne partant de l’Etier les campagnes parlaient la langue bretonne Source=livre Général Louis de Sol par ERLANNING Page 88-89 Sol prévoyant la reprise prochaine de la guerre, a presque terminé l'inspection des paroisses de son ressort. La situation pour lui est satisfaisante si l'on en croit les administrateurs de Rochefort-en-Terre : Les municipaux de campagne ne s'assemblent plus, il y va, disent-ils de leur vie s'ils correspondent avec nous. Si par hasard nous réussissons à leur faire parvenir quelques lettres, elles restent sans être décachetées et nous ne recevons pas de réponse. Ces brigands s'emparent de toutes les communications de toutes les subsistances, ils ont empêché jusqu'à ce jour l'approvisionnement des marchés. Il reste cependant à de Sol à mettre au point et organiser La Gacilly, la commune la plus jacobine de son commandement. Pour ce il ne va pas par quatre chemins, si on en juge par les lignes suivantes d'une raideur et d’une intransigeante qui dépeignent bien leur auteur : · De par le Roi Il est ordonné à Joseph Fichet demeurant à la Pescelaie de travailler avec Jean-Marie du Hirel à prendre les noms et la demeure de tous les requis de la Gacilly, de la frairie de St-Jacques et de celle de St-Julien : de signifier aux requis que rien ne peut les dispenser de marcher aux ordres qui leur seront donnés, sans égard aux exemptés par la république et ceux mariés depuis la réquisition, ni de ceux qui ont atteint depuis l'âge de la réquisition. On n'exigera point des requis qu'ils sortent pour aller combattre loin de leur pays, mais simplement pour sa défense. Toutes les paroisses voisines sont déjà organisées ; aujourd'hui il faut opter entre le roi et la république. Si contre notre attente, il s'en trouvait qui refusent de s’inscrire et d'obéir aux ordres qui leur seraient donnés et qui préférassent de garder une neutralité coupable, ils seraient regardés comme rebelles aux ordres du roi et traités comme tels. Fait à Carentoir, le 8 mai 1795. DE SOL DE GRISOLLES Chef du canton de Rochefort Devant l'organisation méthodique de de Sol et l'importance croissante de ses forces, les républicains du secteur sont de plus en plus inquiets et prêtent aux insurgés des desseins d'importance : • Divers avis, écrit le 7 mai l'administration de Rochefort, nous apprennent que les brigands qui compriment depuis longtemps les campagnes sous le nom d'armée royale et catholique, méditent un plan général d'insurrection... ils attaqueront d'abord, dit-on une ville principale pour se saisir de l’artillerie et munitions qui pourraient s'y trouver, et ils s'imaginent qu'alors les petites garnisons disséminées dans les différents districts à deuil tortillés ne feront pas grande résistance- A cette époque, les troupes de de Sol de plus en plus nombreuses circulent librement à travers les campagnes, comme le témoignage cette lettre de la municipalité républicaine de Questembert adressée à Rochefort probablement le 8 ou 9 mai : Nous apprenons à l’instant par le rapport de bons citoyens, qu'Il est passé dans notre commune à une lieue de la cité une troupe de quatre à cinq cents chouans armés, venant de la commune de Caden ou ils ont leur quartier général et marchent par Noyal vers Muzillac., pour réclamer un de leurs chef qui a dû être arrêté hier près de Keraillo en la commune de Noyal Source = Général Louis de sol par ERLANNING Page-103-104 Avec une maitrise machiavélique de Sol trouve le moyen de disposer des grains réquisitionnés par les républicains eux-mêmes. A l'improviste. Il attaque les détachements chargés de grains et emmène son butin, dont il remplit ses magasins. La nation faute de sécurité et de moyens de transports, est parfois réduite à entreposer le grain réquisitionné dans un grenier de fortune, proie tentante pour les chouans. En avril 95, les insurgés pillent ainsi les magasins républicains de Peillac et du Brossais, en Saint-Gravé. Le 2 mai suivant. Constant Cadio accompagné de 25 chouans de Carentoir, fait main basse sur le magasin de la Chohannière en Quelneuc dont était chargé Le Blanc, ancien intendant des Castellan Les enlèvements de grains opérés par les chouans à cette époque sont tels que, à la mi-mai, le Directoire de Rochefort est acculé à supprimer les magasins nationaux de Lieusel, Questembert, Le Bignon, Le Brossais, La Morlaye, La Touche, La Gacilly. Pendant ce temps, les soldats de de Sol entreposent leurs grains à Castellan, en Saint-Martin, chez Launay entre Peillac et Saint-Vincent, aux Ailiers, en Allaire, au Brossais, à la Berraye et à Trégoët. Enfin les insurgés gênent de plus en plus l'approvisionnement des marchés où se ravitaillent les républicains et occupent les nœuds de communication. C'est pourquoi l'armée républicaine est souvent réduite à voler pour se nourrir et souffre d’une indiscipline extrême. Source = Général Louis de sol par ERLANNING Page-112 En conséquence, le 9 juin de Sol, sur du succès, attaque la cité républicaine de La Gacilly, qu'il veut avoir en main pour n'être pas gêné sur ses arrières pendant le débarquement. Voici comment, deux jours plus tard, les administrateurs du Directoire du district de Roche-des-Trois content la chose au département : Dans la nuit du 20 au 21 de ce mois (prairial) la malheureuse commune de La Gacilly a été attaquée par les chouans. Quelques habitants ont soutenu le feu de ces scélérats pendant trois quarts d'heure: un patriote est tombé sous leurs coups. Le brave républicain est un nommé Robert, instituteur à La Gacilly. Les autres patriotes et quelques femmes se sont sauvés presqu'en chemise et se sont retirés sur le cantonnement de la Bourdonnaye en Tréal. Les brigands ont eu le temps de piller cette infortunée cité et d'enlever dix fusils. Le voilà donc arrivé ce malheur que nous avions craint par le défaut de troupes à La Gacilly. Les troupes en cantonnement à la Bourdonnaye se sont de suite portées dans La Gacilly ; elles vont y rester avec notre commissaire pour faire encore rentrer quelques grains des communes environnantes. Signé : LASNIER-LE CLAINCHE. Un instant les républicains voulurent se ressaisir. Dans la nuit du 16 juin, des détachements « bleus » partirent à la fois de Rochefort, Questembert, La Gacilly, La Roche-Bernard, pour fouiller les principaux repaires chouans. Ils opérèrent leur Jonction vers minuit, au manoir de la Berraye, dans le plus grand silence Source=livre Général Louis de Sol par ERLANNING PAGE 122-123 Les Brigands se sont montrés au nombre d'environ 500 sur la lande du Moulin à 1/4 de lieue de Carentoir. Une partie se porta à Carentoir et l'autre à la Gacilly où ils apposèrent sur la porte de l'église le placard sommant tous les hommes de 16 à 40 ans de se joindre à eux le lendemain à 10 heures sous peine d'être fusillés. Ils ont fait défense sous peine de mort de faire la récolte avant 3 semaines. En effet, malgré les efforts réitérés de de Sol, La Gacilly était resté un des principaux centres républicains de la région. Pour les chouans, cette cité avait un passé assez chargé et de nombreux comptes à rendre. Une mise au point s'imposait. Le placard dont il est question ci-dessus avait été affiché à La Gacilly par le chevalier Dubot de Villeneuve. Un autre apposé les jours suivants, était ainsi libellé : Au nom du Roi Il est accordé grâce à ceux qui à cette époque rentreront dans le devoir, leur promettant, au nom du Roi, d'oublier le passé ; ordonné à eux de rejoindre leurs foyers sous huit jours et d'abandonner la cause des ennemis de l'état connus sous le nom de patriotes. Les deniers moyens de rigueur vont être employés contre eux s'ils refusent. Gacilly le 2 Août 1195. Au 1er du règne de Louis 18. Panhaleux prêtre — Chevalier Dubot. Dubreuil dit Belamour — M. Perio capitaine général. J. Pério capitaine des chasseurs. fait lui-même afficher un troisième placard pour justifier l'attitude de ses hommes vis-à-vis d'un républicain abattu. Habitants de La Gacilly. D'après la promesse que nous vous avons faite d'oublier le passé pour vous rassurer contre tous les soupçons qu'aurait pu occasionner l'évènement que vous avez appris, nous jugeons à propos de vous faire savoir la manière dont il est arrivé. Revenant dimanche de chez vous, on rencontra un de vos concitoyens trois fois on lui cria : Qui vive, trois fois il répond : « républicain s. On le prend, on le fait prisonnier. Dimanche soir on charge quelques soldats de le conduire dans un village pour y passer la nuit et de le reconduire au quartier le lendemain afin qu'on l'interroge sur les sentiments qu'il avait manifesté ; chemin faisant il s'échappe, il fuit, on lui lâche quelque coup de fusil, il tombe, victime de son imprudence. Fait au quartier général de l'armée catholique de Rochefort, ce 4 août 1795. De, Sol. DE GRISOLLES, chef du canton de Rochefort ; Panhaleux président et Caillet Quelques semaines plus tard, de Sol allait au moins avoir la consolation de trouver dans cette région de La Gacilly un partisan de choix dans la personne de Joyaut ancien régisseur des biens. Source=livre Général Louis de Sol par ERLANNING Page 130- Quoi qu'il en soit, Cadoudal, à cette époque, est investi de la confiance entière des campagnes morbihannaises qui vont lui obéir pendant plusieurs années comme un souverain. Aussitôt après son élection comme généralissime, les troupes insurgées vont être partagées en sept divisions : la première est confiée à Guillemot, la deuxième est réservée pour Georges lui-même, la troisième attribuée à de Sol, comprend non seulement let régions de Questembert. Rochefort, Allaire, La Gacilly (composant déjà son ancien commandement), mais aussi les campagnes de La Roche-Bernard et bientôt celles de Muzillac momentanément confiées au chevalier de Sis. Source=livre Général Louis de Sol par ERLANNING Page 154- Le 27 avril le commissaire Faverot en avise Paris d'une façon peu rassurée : Citoyen Ministre, Les troupes républicaines sont jour et nuit sur pied pour les (chouans) poursuivre, mais on ne les rencontre presque jamais que lorsqu'ils sont en force très supérieure. —Les chouans s'occupent d'une nouvelle épuration. Ils ont assassiné depuis peu divers particuliers dans les cantons du Faouët de La Gacilly et de Vannes. Le genre de mort qu'ils ont fait subir à une de leurs victimes dans le canton de La Gacilly porte un tel caractère de cruauté qu'un émigré seul peut l'avoir conçu et exécuté. Ils se sont rendus aux environs de dix heures du soir chez un nommé Jean Sorel, lui ont tiré dans la bouche un coup de feu, lui ont cassé l'épaule d'un coup de fusil et après l'avoir percé de sept coups de baïonnette dans le ventre, ont jeté son cadavre dans la rivière et l'ont couvert de pierres. Ce malheureux avait obtenu des chouans ce qu'ils appellent une carte de sûreté et elle lui coûtait plus de mille livres ; mais il avait acquis des domaines nationaux. Peut-être aussi avait-il dénoncé des paysans. On sait que sur ce chapitre les insurgés étaient intraitables. Source=livre Général Louis de Sol par ERLANNING Page-155 Les troupes de Louis de Sol, à cette époque, contrôlent encore d'assez près les campagnes dépendant de leur division et même de certains bourgs. C'est pourquoi, les fonctionnaires de Carentoir sont obligés de se réfugier à La Gacilly, pour se soustraire à la poursuite des insurgés ; le Juge de paix Le Roy se trouve, depuis le 28 germinal (17 avril), dans l'impossibilité d'y exercer ses fonctions ; quant à son greffier, il a été exécuté. A cette époque, en effet, de Sol avait défendu expressément aux magistrats et juges de paix, relevant de l'administration républicaine, d'exercer leurs fonctions : toute désobéissance sur ce point étant taxé de trahison pouvait entrainer la peine de mort. Source=livre Général Louis de Sol par ERLANNING Page =218 Prise de REDON par les Chouans Le surlendemain, 12 novembre, de Sol occupait toujours Redon, mais il n'avait pas l'intention de séjourner longtemps dans cette position stratégique, trop difficile à tenir avec son armée de paysans. Son seul but avait été de trouver des munitions, des subsistances, de l'argent et aussi des recrues. De lait, son armée allait sans cesse grossissant, au grand désespoir des commissaires de Carentoir et de La Gacilly, écrivant à Vannes le 20 Brumaire : Presque tous les habitants des campagnes ont l'esprit de révolte peint sur le visage beaucoup des habitants de Carentoir et La Gacilly sont liés à eux et nous ne doutons nullement qu'un bien plus grand nombre ne va s'y joindre, s'il n'y vient sous peu une force imposante. » De Sol, sans perdre de temps, s'était mis en devoir d'évacuer les munitions et approvisionnements républicains pour les diriger vers ses magasins de Rieux et Caden. Sans doute comptait-il rester encore quelques jours dans la cité de saint Convoïon et du Roi Nominoé, mais les Bleus se reprenant ne lui en laissèrent pas la possibilité. Dès le 11novembre, trois cents soldats républicains venus de Rennes s'approchèrent de Redon, mais ne se sentant pas de taille à affronter les paysans, se replièrent pour attendre du renfort