GUILLAUME BASTARD , ou Bastart, ou Guilliem, noble écuyer, ainsi qualifié dans l'inventaire imprimé en 1764, seigneur de la Porte-au-Bastard, naquit le 10 mai 1400. Une copie collationnée au XVII siècle (1618) dit que Guillaume lui baptisé à Redon. Deux autres actes, collationnés en 1763, font naître et baptiser dans la même ville le fils et le petit-fils de Guillaume. Évidemment, c'est à Guer qu'il faut lire, en corrigeant ainsi les erreurs résultant sur les copies de quelque confusion d'actes et de paroisses. Le fait, au xv siècle, de s'être transporté, à trois reprises différentes, hors de son domicile, dans une ville étrangère, et dont aucun acte intéressant les seigneurs de la Porte ne fait alors mention, et seulement pour y accoucher et pour y faire baptiser ses enfants, est trop contraire aux anciens usages parmi les simples gentilshommes, pour pouvoir être adopté par nous ; ce fait étant en opposition avec l'ensemble de notre travail, et en contradiction avec les réformations de 1426, 1442 et 1444, qui nous montrent la branche de la Porte établie, en la juridiction de Ploêrmel, et en la ville de Guer, où nous la retrouvons en 1505, en 1515, en 1550, et dans tous les actes qui suivent jusqu'à son extinction. Guillaume est rappelé, dès 1444, dans les registres de la commission de la réformation de la noblesse existant (1750) aux archives de la chambre des comptes de Bretagne, en même temps que Jehan, son père, qu'il remplaçait comme commissaire, pour la juridiction de Ploêrmel, en 1452 el 1455, suivant l'inventaire des titres existants au château de Nantes, dressé, en 1566, par M. du Bourgneuf. Cette même année 1453, Guillaume avait ratifié, comme frère aîné, le partage provisionnel fait par son père à Marie de la Porte, sa soeur, dans la succession de Gillette de Porcaro, leur mère commune, et avait reçu quittance, le 23 août de la même année, de Jehan Lescouble, son beau-frère. Guillaume s'était attaché à un des plus braves officiers de l'armée du connétable, messire Olivier de Broon, chevalier banneret, et assista à la bataille de Formigné et au siège d'Avranches, et se trouva aux revues de sa compagnie passées les 21 avril 1460 et 19 juin 1461. Guillaume devait être à l'armée lors de la revue des nobles de Guer passée en 1479, car il y est porté comme défaillant. Il était mort avant le 19 janvier 1480. Guillaume Bastard épousa (vers 1430) Jehanne de Bourgon, nommée avec son mari dans la ratification du 10 janvier 1453 précitée, et encore à l'occasion d'une donation faite par elle il l'église de Saint-Sulpice de Fougères, et que ses enfants acquittèrent au mois d'avril 1478. Une copie de cet acte existe au château des Métairies. Un ancien travail, dont nous n'avons pu en ce point constater l'exactitude, dit que Jeanne mourut le 14 du même mois, et qu'elle fut inhumée le lendemain en l'église de Saint-Sulpice de Fougères. Elle était fille de Jehan de Bourgon, lequel descendait d'Alain, un des signataires du traité de 1579, par lequel les gentilshommes bretons s'opposèrent à l'invasion du duché de Bretagne Cette maison de Bourgon, qui possédait la seigneurie de la Motte-Taloux, appartenait à l'évêché de Bennes. Elle a été maintenue dans sa noblesse par la chambre de réformation de 1068, et existait encore en Bretagne à la fin du XVII siècle. Elle ne doit pas être confondue avec celle Martin de Bourgon, qui a donné, de nos jours, un officier général. Guillaume Bastard eut de Jehanne de Bourgon : En plus de Guillaume Bastard et Jehanne Bastard 2" Jehan Bastard, ou le Bastard (4° du nom), commissaire à la réformation de 1487 pour l'évêché de Saint-Malo comme l'avait été son père et son grand-père, paraît comme archer à la revue du 30 août 1495 ; 3-Michié Bastard, ou le Bastard, comparaît comme juzarmier en brigandine, bien monté et armé, et avec lui un page, les 5 et 6 juin 1480, parmi les nobles et sujets aux armes de l'archidiaconé de Porrhoët, pour la paroisse de Bruc, à la revue passée cedit jour en la ville de Ploêrmel ; 4" Bertraine Bastard, ou le Bastard, rappelée, le 25 février 1491, à l'occasion d'une quittance de 60 livres, qu'elle devait à dame Françoise de Becdelièvre de la Voilais; Jehanne Bastard, ou le Bastart de la Porte-au-Bastard, acquitte, au mois d'avril 1478, le don fait par sa mère à l'église de Saint-Sulpice de Fougères. Elle est rappelée dans une déclaration donnée en 1729 par Julien de Bellouan, seigneur de Vauneil, alors chef de nom et d'armes de sa maison. Jehanne Bastard épousa (vers 1450-60) Grégoire de Bellouan, seigneur de Minière et de Boerman, fils de Benoît et de Marie de l'Estang, et petit-fils de Pierre, aussi conseiller à la réformation de la noblesse de Bretagne, lieutenant de Ploêrmel et commandant l'artillerie de la noblesse de Bretagne au siège de Châteauceaux. Grégoire de Bellouan avait eu de Jehanne de Bastard de la Porte une fille nommée Françoise, qui épousa Jean Huchet de la Bédoyère, ancêtre de toutes les branches de la maison Huchet. Celle de Bellouan remontait au XII siècle. Elle avait fourni plusieurs branches, dont une avait relevé les noms et armes des Avaugour par suite de trois alliances avec cette illustre maison. Elle était aussi alliée aux Coetquen.