Symboles utilisés
o : naissance,
x : mariage (x : 1er mariage, xx : 2ème mariage... , + : décès, ca : environ, ? : date évaluée
exemple : (oca1584) signifie "
naissance en 1584 environ"

Jehan.2
BASTARD (Le)
GUER (56)
Porte-au-Bastard (La)
Seigneur de Villeneuve et de Kerbiquet en ?
BASTARD (Le) :: Guillaume.1
MAHAUT :: N
PORCARO (de) :: Gillette (x?)
 - Marie.1 (o?)
 - Guillaume.3 (o?)
 - Guillaume.2 (o1400)
Armée > Terre
 - Écuyer
Administration
 - Conseiller

JEHAN BASTARD, le Bastard cl le Bastart, IIe du nom de sa branche, noble écuyer, ainsi qualifié dans un inventaire imprimé des titres produits, en 1764, devant le parlement de Bretagne, seigneur de la Porte-au-Bastard, en Guer, et de Kerbouleven, en Elven, dut naître au manoir de la Porte vers la fin du XIV siècle (1575-80). • A partir de Jehan, la filiation est constatée par arrêt du parlement de Bretagne, et repose sur une suite d'actes produits en 1730 devant l'intendant, et en 1764 devant le parlement, titres encore conservés de nos jours, et que nous ferons successivement connaître. Quant à Jehan lui-même, quoique nous n'ayons pu donner avec certitude le nom de son père, il semble difficile de révoquer en doute sa descendance des seigneurs de Bois-Glé et de la Porte-au-Bastard, nommés ci-dessus, et notamment d'Alain, de Pierre et de Jehan Bastard, que nous avons vu posséder, successivement et sans interruption pendant les XIII et XIV siècles, ce même fief de la Porte-au-Bastard que nous retrouvons entre les mains de Jehan Bastard, IP du nom. • On n'a aucun détail sur sa jeunesse, qui s'écoula vers le temps des expéditions du comte de Bichemont, auxquelles la noblesse bretonne prit une part glorieuse ; et la position dans laquelle nous allons retrouver Jehan Bastard permet de croire qu'il n'y resta pas étranger. • La première pièce dans laquelle Jehan est rappelé est une copie collationnée de l'acte de baptême de son (fils aîné en date du 10 mai 1400).Dans cette copie, collationnée, est-il dit, en 1018, et encore conservée, Jehan est qualifié de conseiller du duc notre souverain seigneur. En quoi consistaient ces fonctions? Etaient-elles judiciaires? Étaient-elles administratives? On l'ignore. Nous devons vivement regretter que cette circonstance importante dans la vie du seigneur de la Porte ne soit pas mieux éclaircie, et ne repose que sur une traduction de l'acte original écrit en latin, et dont nous ne pouvons plus vérifier le texte, les registres des anciennes églises de Bretagne, antérieurs au xvi siècle, étant aujourd'hui perdus dans presque toutes les paroisses. Cependant, pour un travail historique autant que généalogique tel que le nôtre, nous ne craignons pas d'admettre des copies collationnées ou des actes connus seulement par extraits, tout en n'ignorant pas que la crainte des erreurs si fréquentes dans ces copies les faisait en général repousser par les parlements et par les juges d'armes, ce qui explique pourquoi la copie de 1018, dont nous aurons encore à parler au degré suivant, ne figure pas, dans l'inventaire de 1764, au nombre des pièces produites devant le parlement de Bretagne. • Jehan prit une part active aux commissions de réformation instituées par le duc Jehan V pour répondre aux plaintes des communes surchargées de fouages par suite de la quantité des nouveaux anoblis, et de ceux qui se prétendaient exempts de ce genre d'impôts. • Jehan fut envoyé en l'année 1427, en qualité de commissaire, dans les paroisses de Baulon, de Bréal, de Gouen, de Guichen, de Guipry, de Lassay, de Lohéac, de Passy, de Réminiac, de Saint-Malo de Bégnon, de Saint-Malo de Filly, de Saint-Sénour, de Saint-Trial, de Saint-Uriac et de Trémorel. Les Bellouan, les Coellogon, les Montigné, les Lescuyer, les du Breuil, les la Rivière, et autres gentilshommes appartenant aux maisons les plus qualifiées de Bretagne, furent ainsi commissaires avec Jehan le Bastard en 1427, ou dans les années qui suivirent. • Les registres de la réformation, dont les originaux sont perdus, mais dont il existe des copies aux manuscrits de la bibliothèque royale à Paris, aux bibliothèques des villes de Rennes, de Nantes, etc., ne donnent pas d'autre qualification à Jehan le Bastard, et aux personnages ci-dessus relatés, que celle de commissaire; et l'année 1427 est la seule en laquelle Jehan soit rappelé avec cette qualité. Cependant l'inventaire imprimé des titres produits en 1764 devant le parlement de Bretagne le dit président de la réformation de 1426, etc. Il cite à l'appui « le folio 1er d'un procès-verbal de la chambre des comptes de « 1426 et 1427, et le folio 5 dudit procès- verbal. » Cette pièce n'a pas passé sous nos yeux, mais on peut regarder comme certain que, dans chaque lieu, les deux commissaires (car il y en avait deux par paroisse) dressaient et signaient, soit seuls, soit collectivement, les procès-verbaux des assemblées, dits les rôles des paroisses, auxquels comparaissaient les seigneurs et les nobles qui se prétendaient affranchis de fouages ; nous en avons ainsi retrouvé plusieurs, et c'est là sans doute ce qui a fait qualifier Jehan Bastard de président de la commission, titre que les registres de la réformation ne lui attribuent nulle part, et qu'ils lui auraient certainement donné, si Jehan, comme on le supposait, avait présidé celte commission. Il y a plus, c'est que le titre de président ne se trouve donné dans les registres de la réformation à aucun des commissaires. • Jusque dans ces derniers temps, nous nous étions cru autorises par le témoignage de la Biographie universelle (lvii, 272), qui a servi de base a plusieurs publications modernes, à dire que Jehan Bastard, seigneur de la Porte, IIe du nom, avait été ministre et chef du conseil de • Jehan V, duc de Bretagne. Cette qualification lui était, au surplus, donnée, tant dans des déclarations de noblesse remontant à 1728 et 1729 (dont l'auteur de l'article de la Biographie a dû avoir connaissance, car le cabinet de feu M. le président d'Hozier en avait des expéditions), que dans un travail généalogique produit en 1750 à l'intendant de Bretagne, et enfin dans l'inventaire imprimé de 1764. Mais les lettres-patentes, portant affranchissement et exemptions de fouages, en faveur d'un certain Jean Norai, attaché à Gilles de Bretagne, en date du 5 novembre 1441 , relatées dans l'inventaire a l'appui de cette qualification, lettres que nous n'avions d'abord connues que par extraits, mais que nous sommes parvenus à retrouver en leur entier, nous paraissent avoir été mal interprétées par le comte de la Bédoyère et par les sieurs de Bellouan et de la Haye d'Andouillé, lors des déclarations de noblesse qu'ils ont signées. Ils ont confondu le seigneur de la Porte avec Tanguy le Bastard, fils naturel de Jean V, qui était alors en grande faveur auprès de son père, dont les historiens de Bretagne parlent à plusieurs reprises, et qui était connu sous le nom de monsieur le Bastard. C'est lui qui était présent à la signature de ces lettres-patentes, auxquelles assistent en même temps le sieur de Chàteillon, l'abbé de Bénis, le sieur de Ploeuc, Jean de Neusillac, Jean Audren, et dans lesquelles Jehan le Bastard, seigneur de la Porte, n'est pas même nommé. Tanguy le Bastard, qui vivait encore en 1451, avait épousé Jeanne de Turpin-Crissé, dont il n'eut pas d'enfants. • En 1426, un an avant qu'il ne fût désigné commissaire à la réformation, Jehan avait comparu lui-même en la ville de Guer, et son nom fut inscrit à l'article consacré aux nobles et lieux nobles de ladite ville : « Jehan le Bastard, en son manoir de la Porte, ancien et principal. » On le retrouve, au mois de mai 1442, parmi les nobles de Guer, et, au mois d'août 1444, on lit encore à la première ligne du rôle des nobles en la ville de Guer : « Jehan le Bastard, seigneur • de la Porte, audit lieu, près Guer. » Nous nous sommes cru autorisés à ne faire qu'un seul et même sujet de Jehan, seigneur de la Porte en 1426 et en 1444, et de Jehan, commissaire en la réformation de 1427, bien qu'aucune qualification seigneuriale ne suive dans les registres de la réformation le nom du commissaire. C'est encore lui qui est nommé comme possédant, en 1441, des fiefs en Pleslan, au diocèse de Saint-Brieuc, et, en 1448, le manoir de Kerboulen en (lisez Kcrbouleven), en Elven, au diocèse de Vannes. • Ici se termine ce que nous connaissons, par acte authentique, de l'existence de Jehan Bastard. Il vivait encore quand le duc Jehan V mourut (1452), et l'on peut admettre, plutôt par raisonnement que par preuves, qu'il conserva, sous le duc Pierre II, la situation qu'il avait eue sous son prédécesseur. Mais il avait quitté certainement toute fonction publique quelque temps avant sa mort, qui, au surplus, suivit de près celle de Jehan V. Aucune qualification ne lui est donnée par Guillaume le Bastard, son fils aîné, le 10 janvier 1453, dans l'acte de ratification, en juveignerie d'aîné, encore conservé de nos jours, du partage noble et provisionnel fait par ledit Jehan le Bastard à Marie le Bastard, soeur dudit Guillaume, pour la succession de Gillette de Porcaro, leur mère commune ; ratification qui donna lieu à la transaction en forme de quittance (relatée à l'inventaire imprimé de 1764), datée du 25 août 1453, pour reste du partage noble, suivant l'assise du comte Geffroy, et donnée à écuyer Jehan Lescouble, mari de Marie le Bastard, par ledit noble écuyer Guillaume le Bastard, son frère aîné. L'inventaire de 1764 donne, il est vrai, à Jehan la qualification de conseiller d'État du duc Pierre II, et cite des lettres-patentes en date du 24 juillet 1452; mais on a vu tout à l'heure, par ce que nous avons dit des lettres-patentes de 1441, ce que l'on doit penser de celles-là, en présence du silence gardé dans l'acte de ratification et dans la transaction précités. Plus le sujet est important au point de vue généalogique, plus nous avons dû, nous montrer scrupuleux sur l'appréciation des actes qui ont servi de base à notre travail. La ratification du 10 janvier 1455 ne parle pas du seigneur de la Porte comme étant alors décédé ; mais la nature même de l'acte indique que Jehan, qui aurait eu alors près de quatre-vingts ans, avait cessé d'exister. Il est probable qu'il fut inhumé en l'église de Guer, auprès de ses ancêtres, en l'enfeu de la Porte-au-Bastard, devant l'autel de Saint-Jacques. • Jehan Bastard épousa (vers 1398-9) Gillette de Porcaro, fille de Jean de Porcaro, écuyer, et de Marguerite Sorel. Sa succession fut réglée par la ratification du 10 janvier 1453, et par la transaction du 25 août suivant, ci-dessus relatées. • Gillette appartenait à une maison d'ancienne chevalerie en Bretagne, remontant au XIII siècle, et souvent maintenue dans sa noblesse. Elle s'est alliée aux maisons de Talhouet, de Quengo, de Boisdenan, des Timbrieux, de Bobelot, de Magon. Elle existe encore en la personne comte de Porcaro, habitant le château de la ville Hue, près Guer