Symboles utilisés
o : naissance,
x : mariage (x : 1er mariage, xx : 2ème mariage... , + : décès, ca : environ, ? : date évaluée
exemple : (oca1584) signifie "
naissance en 1584 environ"

Hélène
BEAUMANOIR (de)
22 08 1590
1590
REDON (35)
BEAUMANOIR (de) :: Toussaint
GUÉMADEUC :: Anne
COSSÉ (de) :: Charles.3 (x?)
TOURNEMINE (de) :: René.3 (xx1599)
COSSÉ (de) :: Charles.3
 - sans postérité
TOURNEMINE (de) :: René.3
 - sans postérité

Fut baptisée à l'église St-Sauveur le 22 août 1590, cinq mois après la mort de son père, Sa tutelle fut confiée naturellement à sa mère Anne de Guémadeuc, mais cette tutrice était bien jeune et bien belle encore pour ne pas susciter des convoitises. Un de ses soupirants. de la Vallée Plumaudan, tenta un enlèvement qui échoua et il fut décapité en effigie en 1592. Deux ans après, le 17 juillet 1594, elle épousa M. de la Marzelière, chevalier du roi et capitaine de 50 hommes d'armes, lequel fut tué en duel, le 9 mars 1604, par Montgommery, gouverneur de Pontorson. La mère d'Hélène, en convolant en secondes noces, perdait une partie de ses droits de tutelle. On lui adjoignit, le 31 mars 1595, le baron de Molac comme curateur. L'enfant avait alors 4 ans. Le marquis Tanguy de Rosmadec, baron de Molac, était, nous l'avons vu, oncle par alliance de l'enfant, ayant épousé Marguerite de Beaumanoir, soeur du premier lit de Toussaint. Le baron de Molac ne garda pas longtemps la curatelle; il fut remplacé, le 25 juin 1599, par Jean de Quellenec, le grand-père de Toussaint. Déjà le 16 janvier 1599, Hélène de Beaumanoir, qui n'avait alors que 8 ans 1, avait été fiancée, par contrat, avec René de Tournemine, baron de la Hunaudaye, fils de René Ier et de Marie de Coëtlogon. Le fiancé, dit-on, n'avait que 16 ou 17 ans. Le mariage évidemment ne pouvait être consommé. Cependant le compte de tutelle fut rendu vers 1601 ; sans doute que dès ce moment la vie commune commença. Que pouvait être ce mariage d'une enfant de onze ans avec un jeune homme qui n'en avait pas vingt? L'amour n'en pouvait être le lien. René chercha ailleurs des plaisirs plus faciles, et Hélène, dès qu'elle fut nubile, chercha de son côté aussi peut-être de quoi compenser l'abandon de son mari. De là des troubles terribles dans le ménage, troubles qui durèrent cinq ans. Cette guerre commença en 1604. Hélène, qui avait 14 ans, prétendit que son mari la battait. Elle s'enfuit dans son domaine du Pont où son mari vint l'assiéger. Elle implora le secours de son cousin le baron de Molac, gouverneur de Dinan, qui accourut; mais déjà la place était forcée, et Hélène était aux mains de son mari. Elle réclama la protection de Molac et s'enferma à Dinan sous la garde du gouverneur. Dinan, menacé d'un coup de main par Tournemine, fut obligé de s'entourer d'une garde permanente. Hélène intenta contre son mari une action en dissolution de mariage, et le Parlement ordonna que la jeune femme se retirerait à Rennes pour y être plus en sûreté. En 1606, le baron de la Hunaudaye se rencontra en campagne, près de Rhuys, avec M. Toussaint de Guémadeuc, un cousin d'Hélène. Les luttes de famille avait naturellement indisposé les deux cousins l'un contre l'autre. Une collision eut lieu; les serviteurs prirent fait et cause pour leurs maîtres ; M. de Guémadeuc fut tué dans le combat, et Tournemine reçut un coup de pistolet au genou et mourut en languissant en 1609. Toussaint de Guémadeuc, la victime précédente, fut inhumé à Québriac, dont il était le seigneur, le 4 décembre 1606. Hélène était donc débarrassée de son mari. Elle avait alors 19 ans et était sans enfants. Elle convola bientôt en secondes noces et épousa Charles de Cossé, marquis d'Acigné, frère du duc de Brissac. Le contrat de mariage eut lieu le 12 août 1609. Hélène ne fut pas plus heureuse avec ce nouvel époux volage et tracassier. Il se livra à une telle vie de folles prodigalités que le maréchal de Brissac, son frère, dut faire interdire les deux époux par arrêté du Parlement en 1615, pour éviter leur ruine commune. Malgré l'arrêt du Parlement, le marquis dépensait son argent en folies, et comme sa femme était un obstacle à ses débordements, il fit séquestrer Hélène dans un de ses châteaux. Il alla même, pour pouvoir se débarrasser de sa femme sans perdre ses droits à sa fortune, jusqu'à lui faire reconnaître un enfant supposé. Hélène parvint à faire prévenir le Roi de tous ces méfaits, et le marquis fut mis à la Bastille en août 1626. Hélène demanda l'annulation de son mariage, ce qu'elle obtint par arrêt du 25 janvier 1528. M. d'Acigné fut banni du royaume, condamné à 24 mille livres de dommages-intérêts, 12 mille livres d'amende et la confiscation du reste de ses biens. Hélène de Beaumanoir avait alors 38 ans. Elle était relativement jeune encore, mais ces luttes l'avaient usée et des infirmités précoces minaient sa vie. Elle s'enferma dans son manoir de Dinan qu'elle affectionnait tout particulièrement. Le 28 avril 1612, nous la voyons marraine à St-Sauveur au baptême de Tanneguy du Breil de Pontbriànd dont Tanneguy de Rosmadec, gouverneur de Dinan, était le parrain. Nous la retrouvons encore marraine à St-Sauveur le 11 novembre 1631. Elle avait alors près d'elle une de ses nièces, Françoise de Guémadeuc, épouse de Messire François de Vignerot, marquis de Pontcourlay, à laquelle elle avait fait don d'une partie de ses biens par acte du 16 janvier 1629. Cette donation irrita les Rosmadec, qui se sentaient frustrés, et qui, après la mort d'Hélène, intentèrent un long procès aux Vignerot