Symboles utilisés
o : naissance,
x : mariage (x : 1er mariage, xx : 2ème mariage... , + : décès, ca : environ, ? : date évaluée
exemple : (oca1584) signifie "
naissance en 1584 environ"

Joseph Marie Anne
SEGUIN
08 05 1752
1752
SEGUIN :: Jean Marie.1
GRINSART :: Jeanne Louise
ROY (Le) :: Marie Jacquette (x?)
HUET :: Perrine (x?)
HUET :: Perrine
 - Joseph Jean Martin (o1779)
ROY (Le) :: Marie Jacquette
 - Prosper Marie (o1815)
Justice
 - Juge de paix 1793 | Ville :: LA GACILLY
Administration
 - Notaire
Administration
 - Notaire
LA GACILLY :: Bouère (La) en ?
LES FOUGERÊTS :: Launay en 1793

Né le 8 mai 1752 à La Gacilly, il est le fils de Jean-Marie Seguin et de Jeanne-Louise Grinsart. La famille Seguin, à cette époque, était très connue dans la région de La Gacilly, Carentoir et la Chapelle-Gaceline, une branche était devenue notable au XVIII° siècle. Joseph Seguin, le grand-père de notre personnalité gacilienne, fut notaire de plusieurs seigneuries et en particulier du marquisat de la Bourdonnaye à sa création. Le prénom de Joseph sera une tradition dans cette famille ; c’est pourquoi, par la suite, les Seguin ajouteront un second prénom pour se reconnaître les uns des autres. Jean-Marie Seguin, le père de notre personnalité, devient notaire et procureur du marquisat de la Bourdonnaye à la suite de son père qui fut également sénéchal de plusieurs juridictions. Il épousa le 14 octobre 1750 à La Gacilly Jeanne-Louise Grinsart, une autre famille très connue à La Gacilly. L’un de ses beaux-frères, Joseph-Marie Grinsart, sieur de la Salle, sénéchal du marquisat de la Bourdonnaye, résidait à La Gacilly ; il fut aussi procureur de plusieurs juridictions et régisseur de la famille Yviquel de Laily. Joseph-René Seguin, sieur de Portaubeau, époux de Marie-Anne Sero, est l’oncle de notre personnalité. Il fut notaire des marquisats de la Bourdonnaye et de Sourdéac. Joseph-Marie-Anne Seguin, notre personnalité, eut cinq frères et trois sœurs, l’une d’elles étant l’aînée de la famille et Joseph-Marie étant le second enfant et donc le premier garçon, c’est pourquoi, par la suite, il signera parfois Seguin aîné Après avoir fréquenté les « petites écoles », il devient apprenti-clerc à l’étude de son père et/ou à celle de son oncle Joseph-René. En 1779, il réside à La Gacilly tout en étant notaire du marquisat de la Bourdonnaye, des juridictions de Castellan, du prieuré de Ruffiac ; en 1786, il a en plus des fonctions de procureur. Il épouse Perrine Huet née à Nantes en 1753 ; de ce mariage, il eut un seul fils, Joseph-Jean-Martin né le 11 novembre 1779. Le 26 mai 1790, il est déclaré électeur pour la formation du département du Morbihan et membre du Directoire du district de Rochefort. Au début du mois de décembre 1790, il devient juge de paix du canton de La Gacilly, élection confirmée le 30 décembre 1790 par le Directoire du district suite à l’enquête provoquée par un notable de Saint-Martin-sur-Oust (voir ci-après Création du Canton). En plus de toutes ses fonctions publiques, il continue son activité notariale. En 1768, il est notaire à la Bouère en compagnie de Rigaud puis, en 1776, en compagnie de Mathurin-Marie Thomas, l’époux de Gillette Éon la fille de René ancien notaire à la Bouère La loi du 22 juillet 1792, relative au renforcement de l’armée, appelle particulièrement les gardes nationaux à s’engager pour servir aux frontières. Pour ce faire, des commissaires recruteurs sont nommés et des bureaux ouverts dans toutes les communes. Pour La Gacilly, c’est J.M. Seguin qui devient commissaire mais, malgré une attente de quatre heures dans le bureau, aucun candidat à l’enrôlement ne s’est présenté. A la fin de 1792, le personnel des justices de paix, y compris les greffiers, est soumis à réélection. La région étant toujours parcourue par les Chouans, les électeurs sont moins nombreux que la première fois ; les juges de paix sont confrontés à la vindicte populaire parce qu’ils représentent le pouvoir républicain. Joseph-Marie Seguin est réélu avec une majorité flatteuse : 55 voix sur 61 votants. Suivant les règles de la loi du 15 août 1792 qui prévoyait que les conseils municipaux, de districts et les fonctionnaires doivent désormais prêter serment, le juge de paix gacilien fait sa prestation de serment à La Gacilly le 23 septembre 1792 avec un « certain cérémonial ». Le rapport de cette cérémonie précise « qu’après le serment des municipaux, se présentent François Clémenceau, enregistrateur des actes, Joseph-Marie Seguin, juge de paix, Louis Thomas, son greffier, Jacques Janvier, homme de loi, commis par la municipalité à la poursuite des délits de police criminelle, lesquels ayant la main levée, ont prêté le serment d’être fidèles à la Nation et de maintenir de tout leur pouvoir la liberté et l’égalité ou de mourir à leur poste ». En bon républicain, et pour ne pas déplaire à ses amis révolutionnaires, Joseph-Marie Seguin achète des biens nationaux, il fut même parmi les premiers acquéreurs : ? 11 avril 1792, il achète, pour 300 livres, le pré du Vaugleu à La Gacilly, bien ecclésiastique provenant de la fondation Jean Garel et femme Grimaud, suivant acte du 20 avril 1722. ? 5 avril 1793, notre juge de paix continue à acheter des biens nationaux puisque d’après le registre de l’enregistrement et des domaines, il acquiert des meubles à la vente de la Gaudinais en Glénac pour la somme de 18 livres et 3 sols. ? 18 mai 1793, il continue à acheter des meubles à la Gaudinais conjointement avec un nommé Ricaud pour la somme de 80 livres et 8 sols appartenant au sire de Quélo, émigré. Le même jour, toujours avec le dénommé Ricaud, il acquiert, pour la somme de 110 livres et 16 sols, des meubles lors de la vente de la Forêt-Neuve appartenant au sire de Rieux, émigré. ? 17 juin 1794, il achète, pour 5650 livres, la métairie de Launay aux Fougerêts appartenant à Guillard de Launay. ? 29 juin 1798, il achète, toujours aux Fougerêts, une maison et un jardin appartenant à l’émigré Boscouart pour la somme de 3700 francs. A remarquer, au passage, que cette dernière acquisition est évaluée en francs et non plus en livres et sols. Si notre juge de paix a bien profité de la situation, il n’est pas le seul, un autre notaire du nom de Cheval est surtout acquéreur de meubles dans les mêmes conditions, c’est à dire meubles vendus après saisie, à la Bourdonnaye pour 4380 livres, des meubles du recteur de Glénac, P. Fleury, déporté, pour 837 livres, du vicaire de Glénac, déporté, pour 222 livres, du prêtre Robin, déporté, pour 320 livres et enfin du recteur de Cournon, J. Robert, déporté, pour 518 livres. ? Le 8 avril 1793, le Directoire du district de Rochefort décide de compléter son effectif pour siéger au complet. Joseph-Marie Seguin qui est le second suppléant, le premier étant en prison, est convoqué à Rochefort et sollicité d’entrer au Directoire comme administrateur ; il conserve cependant la liberté de choix. Il répond que ce serait un vrai plaisir pour lui de partager les travaux pénibles de l’administration du district mais que, remplissant des fonctions également nécessaires et pénibles surtout dans les circonstances actuelles, il restait à son poste de juge de paix du canton de La Gacilly. Fin octobre 1793, il est nommé membre de la commission administrative du département (le conseil général actuel) par le représentant en mission Prieur de la Marne. C’est ainsi qu’à l’assemblée du 1° novembre 1793, les citoyens Perron, Seguin et Jean, administrateurs convoqués par le citoyen Prieur, représentant du peuple, entrés à l’assemblée, ont remis sur le bureau leurs lettres de convocation et, sur les conclusions du procureur général-syndic, ont pris place au bureau. Mais Joseph-Marie Seguin comprit très vite qu’il valait mieux se tenir éloigné de Prieur et, le 8 novembre, il adresse une missive au district de Rochefort qui la transmet au département ; les arguments invoqués devaient être crédibles car, le 20 novembre, il appose sa dernière signature sur le registre du département et retrouve son étude notariale à La Gacilly. Pas pour longtemps car une nouvelle loi va interdire aux juges de paix d’être également notaire ; par lettre du 4 avril 1794, il démissionne de ses fonctions de notaire en précisant qu’il avait devancé la loi en s’abstenant d’exercer les dites fonctions à partir de son élection de juge de paix. Vers la fin de 1793, les Chouans firent émettre de faux assignats et les juges de paix avaient été priés de détecter ces faux papiers. C’est ainsi que, le 2 janvier 1795, ayant trouvé un faux assignat de 250 livres, il demande au district de Rochefort ce qu’il doit en faire. La réponse l’invite à consulter le bulletin n° 4 des lois et à suivre les instructions contenues dans celle du 2 messidor où il trouvera la marche à suivre. Le 26 frimaire an III (16 décembre 1794), le district de Rochefort décide de créer une vingtaine d’écoles sur son territoire à raison d’une école pour mille habitants. Une étude concernant l’instruction à la veille de la Révolution montre qu’à défaut d’école proprement dite, beaucoup de petites paroisses rurales, de trèves et même de villages comme la Haute Bardaie possédaient un local où les enfants recevaient un minimum d’instruction. C’est la raison pour laquelle beaucoup de personnes savaient au moins signer leur nom ; ainsi 30% des gens de La Gacilly signaient les actes de baptême ; à Quelneuc, il y en avait 37% mais à Glénac, ce pourcentage n’était que de 15 à 20 %. Pour lancer son programme d’instruction publique, le directoire du district de Rochefort met en place des jurys d’instruction dans chaque commune ou groupe de communes. Ces jurys sont composés de trois membres nommés par le directoire du district et les personnes désignées reçoivent la lettre suivante : « Nous t’avons nommé pour exercer dans la commune cette mission honorable … patriote vertueux et éclairé, tu ne placeras à la tête de cette jeunesse si précieuse à l’Etat, ni ces hommes avilis par la crapule, ni ces êtres immoraux plus capables par leurs discours et leurs exemples de corrompre son cœur encore tendre et flexible que d’orner son esprit par des connaissances utiles… ». Pour La Gacilly, les membres de ce jury sont Joseph-Marie Seguin, François Clémenceau, percepteur de La Gacilly, et Joseph-Marie Grinsart, cousin germain de Augustin Grinsart La Salle, le maire actuel de La Gacilly ; ce Joseph-Marie Grinsart est aussi oncle de J.M. Seguin, et ancien sénéchal du marquisat de la Bourdonnaye. Le jeune frère de Seguin, Charles-Florentin, né en 1764, est membre de la municipalité et commissaire chargé de l’enlèvement des fers et plombs des maisons nationales dans le canton de La Gacilly. Par maisons nationales, il faut entendre les immeubles saisis sur les émigrés ou les condamnés. Les trois personnes composant le jury gacilien se connaissent très bien ; elles doivent commencer par trouver, avec l’aide de la municipalité, un local scolaire. Elles décident de prendre la demeure du citoyen François Clésio et rendent compte de leur choix à la municipalité de La Gacilly, laquelle approuve le projet le 17 janvier 1795 et décide de réquisitionner le logement du sieur Clésio qui « est prié de partir de chez lui pour le 1er mars prochain. S’il ne trouve pas de logement pour cette date, il devra se présenter huit jours avant à la municipalité qui lui en procurera un ». Le jury est aussi chargé d’équiper en mobilier le local scolaire, de recruter et de surveiller les instituteurs et institutrices. C’est pourquoi, à la demande de Seguin, la municipalité lance un appel d’offres pour la fourniture de bancs et de tables pour la dite école primaire. Pour ce qui est de trouver un instituteur la difficulté est plus grande car un décret de la Convention du 28 octobre 1793 interdisait aux ecclésiastiques, aux nobles et aux religieuses d’exercer cette profession. Cette situation a dû perdurer quelques mois car le directoire du district écrivait au département, fin novembre 1793, que « seuls Missiriac, Questembert, Carentoir, Tréal, Caden et Vincent (l’appellation « Saint » est interdite) ont réussi à nommer des instituteurs ». Pour La Gacilly, le poste d’instituteur fut pourvu le 14 nivôse an III (3 janvier 1795), les membres du jury gacilien ayant proposé la candidature de Mathurin Robert, le district de Rochefort l’accepta avec empressement. Malheureusement, il devait être tué lors de l’attaque de La Gacilly par les Chouans le 9 mai suivant (voir à ce chapitre). Ayant toujours des difficultés à trouver des instituteurs, la loi interdisant aux ecclésiastiques de s’occuper d’instruction est assouplie en mars 1795 mais il ne restait pas beaucoup de prêtres et, en 1796, le district avait toujours très peu de candidats et en arriva à recruter des militaires. En février 1795, un cousin de Joseph-Marie Seguin, Joseph Seguin, qualifié de patriote des Fougerêts, est fusillé par les Chouans ; Joseph-Marie Seguin participe au conseil de famille concernant Françoise, la fille du patriote. En juin 1795, le district de Rochefort se plaint de ne plus trouver de candidats pour assurer l’administration des communes, à l’exception de La Gacilly et Questembert. Il se trouve dans l’obligation de salarier des commissaires qui remplissent des fonctions municipales. C’est ainsi que Charles-Florentin Seguin est nommé commissaire provisoire pour le canton de Carentoir. Le 9 juillet 1795, il rend compte au district de l’entrée des Chouans dans la ville de La Gacilly et du meurtre du citoyen Le Gal un peut plus tard. Le 20 fructidor an VI (6 septembre 1798), l’épouse de Joseph-Marie Seguin décède et il reste seul pour élever son jeune et unique fils âgé de neuf ans. En frimaire an VII (novembre 1798), une affaire curieuse se déroule au domicile de Pierre Hervieux, cultivateur à la Croix en Cournon. S’étant absenté de son domicile, celui-ci y trouve à son retour un bébé que, d’après sa « sœur et domestique », Toussainte Hervieux, une certaine Jeanne Roquet, ancienne servante de la maison, domiciliée au village de Colomel en Bains-sur-Oust, est venue déposer sur la maie, près du lit, en déclarant « qu’elle l’avoit pris là et qu’elle le remettoit là ». Le juge de paix, Joseph-Marie Seguin, ayant été appelé, constate que l’enfant, une petite fille âgée d’une dizaine de jours, est bien vivante et correctement habillée ; il la laisse à la garde de Toussainte Hervieux en lui recommandant de lui fournir les soins et aliments nécessaires. Puis il écrit au directeur du jury de l’arrondissement de Vannes, en fait le Parquet, quelques jours après et, dans cette lettre, il déclare que l’enfant n’est pas abandonné, sa mère étant revenue le chercher ; le but de celle-ci était de déterminer le père à l’épouser mais Pierre Hervieux conteste la paternité et le magistrat conclut son rapport en écrivant : « la fille s’en tient à son pacquet ». Le 11 thermidor an IX (30 juillet 1801), notre juge de paix doit trancher une autre affaire entre deux personnalités de La Gacilly, Jacques Le Roy, chirurgien, le plaignant et Alexandre Orinel, surnuméraire au bureau de l’enregistrement, son adversaire. Le Roy déclare que, quelques jours auparavant, dans la soirée, étant à prendre le frais à sa porte, survient le citoyen Orinel qui, sans aucun doute et sans qu’on lui eut dit un mot, se met à l’injurier, le traitant de « coquin et de couillon, grinçant des dents en lui disant qu’il craignoit l’as de pique pour ce qu’il n’avoit pas l’as de cœur ». Cité à comparaître, Orinel, sans doute dégrisé, ne se présente pas à l’audience. Il est condamné par défaut à une amende de trois journées de travail, faisant une somme de trois francs. Le 3 brumaire an X (25 octobre 1801), un arrêté des consuls de la République fixe à 37 le nombre de justices de paix dans le département et celle de La Gacilly est supprimée, c’est Carentoir qui devient la seule pour le nouveau canton. Les maires des communes de Cournon, Les Fougerêts, La Gacilly, Glénac et Saint-Martin-sur-Oust protestent et Joseph-Marie Seguin se joint à eux. Pourtant aux élections du 3 mars 1802, il est réélu très correctement avec 1349 voix sur 2459 suffrages exprimés ; son concurrent direct, Hoëo-Lavallière de Carentoir, est nommé premier suppléant avec 1102 voix et un nommé Saulnier qui n’a obtenu que deux voix est nommé deuxième suppléant. Seguin installe la justice de paix à Carentoir mais continue d’habiter à La Gacilly, près des halles ; il y tient d’ailleurs ses audiences pour les justiciables habitant l’Ouest de la circonscription. En janvier 1803, le ministre demande aux préfets des renseignements sur les juges de paix. Le général Jullien, préfet du Morbihan, transmet les notes suivantes concernant J.M. Seguin : « Ancien jurisconsulte éclairé, digne en tout de la confiance publique, des mœurs les plus douces. Très conciliant, juge depuis le commencement de la Révolution ». Seguin est un personnage très bien considéré tant par ses supérieurs que par la population. Dans sa note, le préfet indique que la fortune personnelle de notre magistrat s’élève à 750 francs. Il est plus raisonnable de penser qu’il s’agit du montant de ses revenus annuels, environ deux francs par jour ; Seguin n’est pas un homme riche malgré l’acquisition de biens nationaux. Il faut dire que le travail de juge de paix n’est pas très accaparant avec une moyenne de 147 actes par an entre 1801 et 1814 bien qu’il soit difficile de juger par rapport à notre époque car, lorsqu’il doit aller faire un inventaire ou un constat dans un village éloigné, il lui faut sûrement une journée entière, tous les documents s’accordant pour déclarer que les chemins sont exécrables, surtout en hiver. En 1807, l’élection des juges de paix disparaît ; par décret du 31 mai de Sa Majesté l’Empereur, J.M. Seguin est nommé juge de paix du canton de Carentoir et c’est lui-même qui procède à sa propre installation ainsi qu’à celle de son greffier Pierre-Marie-Cyprien Hoëo dans la maison commune de Carentoir, le 1er octobre 1807. Le 4 mars 1808, son jeune frère, Charles-Florentin, décède, laissant une veuve et trois jeunes enfants. Françoise Nivet, la veuve, est nommée tutrice et J.M. Seguin devient subrogé tuteur. Mais en 1811, la veuve décède à son tour et il devient alors tuteur de ses neveux. Le 29 mai 1811, il perd son propre fils à l’âge de 31 ans ; il était « docteur médecin » à La Gacilly. Resté seul, le magistrat décide de se remarier, il a alors 61 ans, un âge très respectable pour l’époque. Le 15 juillet 1813, il épouse Marie-Jacquette Le Roy née le 15 avril 1773, elle a donc 40 ans. Cette gacilienne est fille de Joseph Le Roy, maître chirurgien décédé en 1786 et de Jeanne Turquety. Le 13 février 1815 naît un fils, Prosper-Marie-Constant qui décèdera à 16 ans le 13 mai 1831. Le 8 octobre 1815, J.M. Seguin donne sa démission de juge de paix auprès du procureur du Roi près le tribunal de première instance de Vannes. Est-ce par fatigue morale ou par lassitude ou n’est-ce pas la crainte, pour lui républicain convaincu, de retrouver la Royauté après l’Empire. Il a donc accompli une longue carrière de juriste, d’abord comme notaire seigneurial , puis juge de paix, dans une période plus que troublée de notre histoire ; il a surtout survécu à la Terreur alors que, dans sa position, il fallait très peu de chose, voire simplement une médisance, pour être déclaré suspect. Il ne semble pas avoir été inquiété par les Chouans bien que la ville ait été plusieurs fois envahie et qu’il aurait très facilement pu faire l’objet d’une exécution sommaire comme plusieurs de ses concitoyens. Bien considéré par tous, toujours réélu dans ses fonctions, bien noté par ses supérieurs, c’était ce que l’on peut appeler, avec le sens que l’on donne à ce terme au XVIII° siècle, un honnête homme. Joseph-Marie Seguin est décédé le 12 juin 1824 à La Gacilly, il avait 72 ans

Histoire de La Gacilly, page 346