Village
Roquennerie (La)
LA GACILLY
56200
Morbihan
56

LA ROQUENNERIE - MABIO Un écrit de 1320 parle des forges à bras de la forêt de Mabio. Ce lieu-dit apparaît aussi en 1639 dans l’aveu de Gilles de Talhouët où il est question des « bois et taillifs de Mabio contenant environ cinquante journaux, les landes et communs de Mabio dépendant de la dite seigneurie de La Gacilly.» En 1769, une mention concerne ce lieu-dit : « la seigneurie de la Ville-Juhel en Sixt-sur-Aff, dépendant de la seigneurie de Lanouan et d’après le papier de recettes de Jean Tassin en 1769, comprenait la tenue de Mabio pour 33 sols, Jean Royer la fera à bon. » Si les deux premiers écrits ne font pas référence à une ferme, le troisième est plus explicite En ce qui concerne la toponymie de ce lieu, on a vu que Mabio venait de Mabéau et pouvait être traduit par la demeure des fils. D’après Georges Le Cler, ce serait un nom très ancien d’origine celtique. Trois lieux habités portent ce nom de Mabio : 1)-D’abord la Roquennerie : sur certaines cartes actuelles, elle porte encore ce nom de Mabio. Ce n’est que justice car ce fut cette demeure qui fut appelée ainsi en premier, c’était et c’est toujours le nom de la forêt où elle a été construite; les anciens ne la connaissaient que sous ce nom. Le nom la Roquennerie vient de Roquelin, un monsieur très riche qui fut propriétaire pendant la Révolution de plusieurs maisons à La Gacilly dont Mabio ; une descendante, Marie Roquelin vendit cette terre le 17 août 1786 à un certain Gohier que l’on retrouvera un peu plus loin. La Roquennerie a donné son nom à l’étang tout proche, étang qui fut asséché au début du XX° siécle et qui fut recréé il y a quelques années. 2) L’autre lieu appelé Mabio est la ferme qui se trouve en bordure immédiate de la route de St- Martin-sur-Oust, après l’étang et qui est à cheval sur les communes de Glénac et des Fougerêts. A sa création, elle s’appelait la Foucherie car elle fut construite par un de Foucher de Careil à la fin du XIX° siècle ; c’est d’ailleurs ce dernier nom qui figure sur les anciennes cartes et les anciens cadastres. 3) Le troisième lieu est le Petit-Mabio, tout près du village de St André. Il s’appela même Mabio tout court pendant un certain temps puis Mabio-St-André, cette dénomination existait encore en 1927. En plus de ces trois lieux et de la forêt, le ruisseau, jusqu’à la route qui monte à la Glouzie, porte ce nom de Mabio ; il devient ensuite le ruisseau des Brelles. Fait Marquant. Louis Jérôme Gohier, né d’une famille rennaise, fit de brillantes études chez les Jésuites à Tours et devint avocat au Parlement de Bretagne à Rennes puis député du Tiers-état en 1789 ; il vota pour la constitution civile du clergé, demanda la mise sous séquestre des biens des émigrés et ordonna la destruction des titres de noblesse. Ministre de la Justice en 1793, puis président du tribunal criminel du département de la Seine, il devint propriétaire de la tenue de Mabio par achat à Marie Roquelin le 17 août 1786. Cette personnalité révolutionnaire de Paris arrive à La Gacilly en septembre 1796 pour vendre sa tenue de Mabio à Mélanie Folliard. Lors de son séjour à La Gacilly, il fut très courtisé par le révolutionnaire gacilien Charles Florentin Seguin, le commissaire du directoire exécutif de La Gacilly. Ce révolutionnaire pur et dur eut de nombreuses conversations avec Gohier et réussit à obtenir son appui en haut lieu ce qui eut pour effet d’amplifier le zèle révolutionnaire de ce Gacilien. Curiosité : Tous les printemps, une source sort de terre sous le pas de la porte de la maison. un très gros bloc de quartz a été déterré lors de travaux effectués sur le chemin qui mène à la croix Jacquary. Il y est toujours, non loin de la ferme. C’est la preuve de la présence, à cet endroit, d’un filon quartzeux Histoire de Mabio/Roquennerie Pierre ÉTRILLARD en est devenu propriétaire en 1824. 1320 - C’est l’année de la première référence trouvée concernant ce lieu. Dans un très vieux document, il est question « des forges à bras de la forêt de Mabio ». Ces forges devaient d’ailleurs se situer sur la butte des Taillis. Un peu plus tard, il est question des landes de Graslia et du lac Beautermier. Il est fort probable que ce lac soit en fait l’étang qui couvrait alors tous les fonds de Mabio alimenté par le ruisseau de Mabio dont la source se trouve très proche de Saint-André et qui est alimenté par son affluent, le Bourdounouze arrivant du bas des buttes de Couesmé. 1639 – Dans un aveu de Gilles de Talhouët, alors seigneur de La Gacilly, il est question « des bois et taillifs de Mabio contenant 50 journaux, les landes et communs de Mabio dépendant de la seigneurie de La Gacilly ». C’est à cette époque-là vraisemblablement que les bâtiments de Mabio furent construits. Vincent Hochet épouse le 28 novembre 1673 Jeanne Noël. Vincent Hochet était le fils de Guillaume Hochet métayer à la Ville-Buhan. Jeanne Noël était la fille de Julien Noël tailleur d’habits à Lauloyer. A la naissance de leur fils, Ambroise, en décembre 1675, ils habitaient encore à la Ville-Buhan. C’est sans doute à la fin de 1676 qu’ils vinrent habiter à Mabio avec Mathurin Hochet, le frère de Vincent. Mathurin Hochet et sa femme Anne Pézeron eurent un fils au tout début de 1677. Le 19 janvier 1698, décède, à la métairie de Mabio, Jeanne Noël, âgée de 45 ans, épouse de Vincent Hochet ; assistèrent au convoi les deux enfants, Ambroise et Jeanne. 1758 - la métairie de Mabio appartient à maître Jean Roquelin, époux de Gilette Samouel, tous les deux demeurant en la ville de La Gacilly. 1769 – « La seigneurie de la Ville-Juhel en Sixt-sur-Aff, dépendant de la seigneurie de Lanouan, d’après le papier des recettes de Jean Tassin, comprenait la tenue de Mabio pour 33 sols, Jean Royer la fera à bon ». Ceci veut sans doute dire que c’était Jean Royer qui était alors métayer. 1785 – la métairie de Mabio appartenait à Marie Gilette Félicité Roquelin qui l’avait eu de son père. C’est à partir de cette époque que Mabio fut parfois appelé la Roquennerie. 17 août 1786 – la métairie de Mabio/Roquennerie est achetée par Louis Jérôme Gohier. Né d’une famille rennaise et après de bonnes études chez les Jésuites de Tours, il s’inscrit comme avocat au Parlement de Bretagne à Rennes. Il épouse Madeleine Louise Charlotte du Moulin. Élu député du Tiers-État en 1789, il passe rapidement d’une sage modération au jacobinisme le plus extrême, faisant un long discours le 27 novembre 1791 en faveur de la Constitution civile du clergé, demandant le 8 février 1792, la mise sous séquestre des biens des émigrés, faisant ordonner le 17 septembre de la même année les destructions des titres de noblesse à la Chancellerie. Ministre de la Justice en 1793, président du tribunal criminel du département de la Seine en 1795, juge au tribunal de cassation en 1797, il deviendra en mai 1799 membre du Directoire lorsque ce gouvernement sera renversé par Bonaparte le 9 novembre 1799. Septembre 1796, Louis Jérôme Gohier arrive à La Gacilly pour vendre sa propriété de Mabio à Mélanie Foliard. Celle-ci la revendra à Pierre Étrillard, ancien lieutenant d’artillerie, retraité à La Gacilly, en 1824. 28 décembre 1833 - Mariage à La Gacilly de Jacques Henry Martin, âgé de 35 ans, natif de Bois-le-Roi dans l’Eure, avec Nicole Gapihan épicière dans la rue La Fayette, juste après la venelle de la Sellerie. Ils auront une fille Nathalie le 26 janvier 1836 qui décèdera à l’âge de sept ans, le 16 janvier 1843. Il est alors garde forestier des domaines privés du Roi. Le 15 juin 1837, ils auront une autre fille, Désirée Mathurine qui nait à Mabio où ils sont venus habités. Le 25 mai 1839, son épouse décède à Mabio à l’âge de 39 ans. Six mois plus tard, le 25 novembre 1839, il se remarie avec Louise Marie Soulaine, âgée de 28 ans, mais déjà veuve de Jean Louis Pinel ; elle était la fille de François Soulaine, tanneur à La Gacilly. En 1840, naissance de Jeanne qui décèdera le 15 juillet 1845. A Mabio, ils avaient un domestique, François Hédan, qui épouse, le 4 juillet 1842, Julienne Mauvoisin. Puis, ils auront un garçon, Hippolyte, né le 13 novembre 1845 qui décèdera le 6 décembre de la même année ; puis un deuxième garçon, Théodore, né le 1° février 1847, qui décèdera le 7 mars 1849. 20 décembre 1836 - La Lande de Sigré contenant 367 hectares de landes est vendue par la commune de La Gacilly pour 40.020 francs au domaine privé du Roi Louis-Philippe dont l’administration , après les avoir clos de talus, les ensemença et les planta d’arbres verts, en l’occurrence de pins maritimes, pour les réunir à la terre de Mabio et en faire une forêt dite forêt de La Gacilly. Jacques Henry Martin décède le 28 janvier 1850 ; il est alors remplacé comme garde particulier des domaines du Roi par Gilles Désiré Guillas qui vient habiter Mabio avec son épouse Marie Louise Pilgent. Le 19 octobre 1855, naissance de leur fils Désiré Vincent à Mabio ; ce dernier , le 13 juillet 1889, alors qu’il est laboureur à Mabio, épousera Désirée Métayer, lingère à la Saudraie et dont le père était tisserand dans le même village. Le 20 février 1857, naissance de Jeanne Marie qui décèdera le 20 mars 1858 à Mabio. Enfin, le 21 décembre 1858, naissance d’un autre garçon, Auguste. Gilles Désiré Guillas avait une sœur, Caroline, qui épousera Pierre Morice, domestique au château de la Forêt-Neuve et qui deviendra garde particulier des domaines privés du Roi à la place de son beau-père et, un peu plus tard, il sera scieur de long. Ils auront un garçon , Pierre Marie le 30 septembre 1856 et trois autres enfants : Angèle, Eugène et Marie Caroline toujours à Mabio. Gilles Désiré Guillas avait une nièce, Marie Joseph Guillas, âgée de 67 ans, qu’il employait comme domestique ; elle décède à Mabio le 29 juin 1885. L’épouse de Gilles, Marie Louise Pilgent, née à Glénac, décède le 16 février 1889. Mabio est alors devenu la propriété des de Foucher