1882-07-09
1882-7-9-M

affaire Grasland-La dénonciation est pour elle, on ce moment, une arme à le mode. C'est ainsi quo nous avons vu les dénonciateurs de M. Ie recteur de La Gacilly mis en fuite du côté de l'administration pas.si simple demande d'enquête reparaitre tout fiers devant tes tribunaux, comme des guerriers armés de pied en cap. Ils avaient trouvé des témoins I Oui, ils avaient eu cette chance ! Sur une paroisse de 1000 habitants où chaque messe dominicale rassemble à l'église 8OO personnes, ils avaient recruté 6 témoins à charge, Il est vrai que sur les six, deux n'avaient pas assisté au sermon incriminé: Que sur les deux personnes qui représentaient le sexe aimait° dans cette petite armée, l'une première plaignante, ennemie notoire du Recteur, n'était véritablement pas un témoin lucide et autorisé; l'autre, plus heureuse que sage en cette occurrence, aurait eu d'excellentes raisons pour ne pas attirer l'attention sur elle; Que dans tout ce monde, personne ne paraissait bien précisément certain des expressions mêmes employées par M. le recteur, si bien qu'une scène grotesque s'est passée : Un des témoins, que sa profession, pourtant, met un contant continuel avec la justice hésitait entre deux expressions. C'est celle-ci ou cella là. » Disait-il. On ne le sortait pas de là ! Impatienté, le président lui fait comprendre que si ses souvenirs ont quelque précision, il doit savoir laquelle des deux expressions il a entendue, « est-ce celle-là « » dit-il. Notre homme sent qu'il faut faire un choix et répond « Oui ! Alors ce n'est pas l'autre ? – Non- Vous en êtes sûr. — Oui ! Ils avaient donc trouvé 6 témoins et vous voyez lesquels ! Le nombre était petit, la qualité médiocre : er quand, pris entra 100,19 témoins unanimes venaient leur infliger un énergique démenti, cela sentait bien mauvais La crainte de paraitre insulter ces messieurs vous eut probablement empêché de parler de faux témoignage devant eux, aussi bien que de corde dans la maison d'un pendu. Bien entendu, il y eut acquittement ; nous en avons rendu compte. Mais voilà bien une autre histoire Quelques jours après, ces messieurs étaient consolés de leur peu honorable défaite. Leurs larmes de crocodiles s'étaient changées en rires de hyènes ; le doux espoir de nuire à un ami et peut-être de terroriser les honnêtes gens et de tromper la justice était rentré dans leur cœur ! Les pendus eux-mêmes parlaient fièrement de la corde et prétendaient en cravater un autre t Ils n'avaient pas raison, mais ils avalent un prétexte : Un des témoins à décharge 'n'avait pas assisté au prône du 15 janvier ! Donc il avait fait un faux témoignage! Un instant, mes bons messieurs I Comme il a été plusieurs fois question de quêtes pour le traitement du vicaire, il y a eu plusieurs prônes qui se ressemblent fort, et comme vous aviez, peut-être pour mettre à profit la confusion des souvenirs, laissé passer trois mois avant que vos dénonciations conduisissent M. le recteur devant la justice, il est bien certain que si l'alternance des tours de grand'messe pouvait donner date certaine pour plusieurs témoins, pour d'autres, au contraire, c'était la sermon même et non la date qui fixait les souvenirs. La confusion était donc naturelle. L'erreur s'expliquait toute seule !