1918-11-10
1918-11-10-UM

M. Joseph BOUCHER Un honorable commerçant de la M. Joseph BOUCHER..., était prévenu d'accaparement. L'accusation soutient qu'il achète du beurre à des prix au-dessus- du cours, qu'il s'en assure ainsi le monopole et que les vendant à des prix élevés, il provoque la hausse 'de cette denrée. Louet, défenseur du prévenu, répond qu'il y a des lois économiques contre lesquelles on ne peut rien comme la loi de l'offre et de. La demande : ce ne sont pas des poursuites correctionnelles qui seront capables d'enrayer la hausse des prix. Les allocations, les réquisitions ont contribué à cette hausse, la taxe elle-même, car on a toujours taxé au prix fort. Dans beaucoup de localités, en particulier à Elven, les transactions se font en dehors du marché, sur la route : à certains jours de foire, des militaires, aux quatre coins de la place, arrêtent les paysannes et achètent les denrées. Ceux-là on ne peut les atteindre, c'est ainsi que le dénonciateur lui-même dé M.BOUCHER a reconnu avoir payé le beurre 4.0 c. de plus par livre, et il n'est pas .poursuivi. Le défenseur ajoute que M.BOUCHER est très bien considéré, ce que le ministère public se plaît d'ailleurs même à reconnaître. Ses clients sont ses amis. Il revend tout, son beurre et tous ses oeufs à la GACILLY même, se contentant d'un léger bénéfice : ce n'est donc pas un accapareur. D'ailleurs il n'y a pas de cours normal à la Gacilly. M.BOUCHER lui-même est obligé de téléphoner à Carentoir un marchand de la localité pour connaître les cours. S'il a payé le prix qu'on lui reproche, c'est que ces prix étaient bien ceux du cours. L'affaire est mise en délibéré