Symboles utilisés
o : naissance,
x : mariage (x : 1er mariage, xx : 2ème mariage... , + : décès, ca : environ, ? : date évaluée
exemple : (oca1584) signifie "
naissance en 1584 environ"

Jean.1
MESCHINOT
01 01 1420
1420
MESCHINOT :: Guillaume
nom? :: prénom?
ELLUART :: Nicole (x?)
ANDOUELLE :: Philippe (x?)
KERMELEC (de) :: prénom? (x?)
ANDOUELLE :: Philippe
 - Marie (o?)
 - Gilles (o?)
 - Jean.2 (o?)
ELLUART :: Nicole
 - sans postérité
KERMELEC (de) :: prénom?
 - sans postérité
Autre
 - Poète
LA GACILLY :: Villouët (La) en 1465
DONGES :: Martigné en 1470

Dans la Nouvelle biographie générale de Firmin Didot, t. XXXV (1861), col. 140. L'assimilation proposée entre ce Meschinot de Pouzauges et le poète est d'autant moins acceptable que (nous le verrons plus loin) ce dernier servait comme écuyer dans la maison du duc de Bretagne de 1442 à 1446 et ultérieurement, en sorte qu'il ne pouvait être domicilié à Pouzauges en 1444. M. de Courcy, dans la troisième édition de son Nobiliaire de Bretagne, a donc eu tort de donner pour femme au poète Meschinot Philippe d'Andouelle, femme du Meschinot de Pouzauges. Source=un soldat poète au xv siècle Jean Meschinot par J.S WILL 1) HISTOIRE DE JEAN MESCHINOT = LE POÊTE Source=Histoire de La Gacilly par Jean-Claude Magré Il est né au château de la Cour des Mortiers à Monnières en Loire- Atlantique, près de Clisson, en 1420 ou 1422. Très tôt, il se retrouve gentilhomme au service du duc de Bretagne Jean V. A 65 ans, il veille en qualité de maître d’hôtel sur la table de la jeune duchesse Anne. Pendant soixante ans, il aura exercé cette charge tant auprès des princes qu’auprès de la duchesse Anne et des rois Charles VII et Louis XII. Sieur des Mortiers et de la Villelouët, il fut aussi connu sous le pseudonyme de Banni de Liesse, car privé de plaisir, nom qu’il s’est donné dans une requête présentée par lui à François II, duc de Bretagne et qu’il donna à l’un des personnages de ses écrits. Connaissant Louis d’Amboise, vicomte de Thouars, époux de Marie de Rieux, dame de La Gacilly, il semble qu’il passa un jour de 1460 par La Gacilly où il fit la connaissance de N. Elvart, fille de Perrot Elvart, seigneur de la Villouët. Il la prit pour épouse en 1465. Poète du groupe des Grands Rhétoriqueurs à la cour des ducs de Bretagne, il en fut le plus connu. Sa poésie ouvre une littérature d’expression française enfin digne de ce nom. Clément Marot lui-même a signalé sa naissance bretonne : « Nantes la Brete où Meschinot se baigne ». Il fut l’auteur universellement admiré de son temps et universellement méconnu aujourd’hui. Il a écrit des ballades, mais c’est surtout son recueil intitulé « Les Lunettes des Princes », paru le 15 avril 1493, qui fit son succès. Ce traité rimé d’optique morale chante les vertus cardinales, celles que l’on trouve chez les cardinaux, mais aussi chez beaucoup de chrétiens et même chez certains qui ne le sont pas, plus rarement chez les souverains. Prudence, justice, force, tempérance même et surtout si le souverain est devenu collectif et s’il s’appelle, comme le diable, légion. Toujours fidèle à sa vocation de pédagogue, Jean Meschinot met en ballades une dissertation sur le mauvais prince. Il crayonne l’un des premiers, dans le sillage de Charles d’Orléans et de Marie de France, la complainte de solitude qu’il appelle joliment le Banni de Liesse et que reprendront tant d’illustres écrivains mal aimés, de Joachim du Bellay à Guillaume Apollinaire, en passant par Gérard de Nerval . Curiosité, l’un de ses poèmes pouvait se lire en commençant par la fin ou par le milieu tout aussi bien que par le commencement, de 38 manières différentes mais en gardant toujours sens et rime. Voici ce qu’il en dit : « Les huit vers ci-dessous décrits se peuvent lire et retourner en trente-huit manières.» Il décéda en 1491. Quelques années plus tard, Nicolas Dadier de Campénéac (1553-1628), prieur, prit, pour maître, Jean Meschinot et écrivit de nombreux poèmes théologiques. A la même époque, Marguerite d’Avaugour épousa Gabriel de Goulaine ; tous les deux composèrent de nombreux poèmes. A la mort de Marguerite, le 17 novembre 1599, son époux composa « Tombeau de Marguerite », un recueil d’éloges funèbres. Dans les mêmes années, il faut signaler que René de Tournemine, un jésuite, un des professeurs de Voltaire, composa une défense du grand Corneille. On sait que la famille Tournemine fut toujours très proche des seigneurs de La Gacilly. 2) Jean Meschinot PAR Michel Bérenger Enfance et jeunesse Jean Meschinot naît en 1420, dans la paroisse de Monnières, en Loire Atlantique aujourd’hui, à la Cour des Mortiers, domaine qui dépend de la baronnie de Clisson. Les Mortiers figurent toujours sur les cartes, et le manoir noble, s’il est de réfection récente, possède une tourelle du XVe- siècle, contemporaine de Jean Meschinot. Aujourd’hui encore le domaine est cerné par les vignes, les landes et les bois, tel qu’il est présenté dans l’aveu du 14 mars 1450 qu’en fit son père Guillaume au sire de Clisson. De sa famille, nous avons quelques minces renseignements; il est de petite mais d’ancienne noblesse. Nous connaissons aussi l’étendue du domaine et la localisation des terres le composant. Les Meschinot sont à la fois nobles et pauvres. Il écrit d’ailleurs, parlant de lui-même : « Gens sans argent ressemblent à corps sans âme ». A-t-il des frères et soeurs? On connaît le nom de la seule ou d’une de ses soeurs, Catherine, qui épousera un certain Jean Pibout et habitera la paroisse de Tréal Son enfance et son adolescence se déroulent aux Mortiers. C’est la vie d’un fils de petit ho-bereau breton telle celle décrite au siècle suivant par Noël du Fail, juriste breton. Toute son enfance, Jean Meschinot la passe au milieu des paysans et des vignerons dont il évoquera le triste sort dans « Les Lunettes des Princes ». Il a participé avec eux aux fêtes religieuses, aux processions puis aux fêtes profanes de la moisson et des vendanges. Il peut donc parler des joies mais surtout de la souffrance des paysans et de leurs faces faméliques car il a vécu parmi eux et comme eux a redouté guerres et intempéries. Mais à l’inverse d’eux, il a pu approcher les connaissances de l’époque. L’éducation de Meschinot a été austère, il a appris à garder pour lui ses sentiments. Dans ses oeuvres, il ne s’épanche pas beaucoup. Mais c’est un trait de l’époque. Peut-être a-t-il reçu l’éducation des Cordeliers qui tenaient école à Clisson depuis 1410 installés là par Margot de Clisson. On peut aussi imaginer que Meschinot ait été éduqué par un chapelain comme beaucoup de nobles à cette époque. On se rend compte que celui-ci a lu, sinon étudié la Bible et certains auteurs latins. Il a lu le roman de la Rose, des chansons de gestes et des lais. Meschinot parle de « moult autres anciennes histoires ». Mais sa culture prendra ensuite de l’importance grâce aux contacts qu’il aura à la cour de Bretagne, à celle du Roi René d’Anjou, à la cour de France et enfin auprès de Charles d’Orléans. Mais il lui faut songer à l’avenir et Guillaume Meschinot, son père, le recommande au seigneur de Clisson afin qu’il apprenne à être un valeureux soldat. Au cours de ce temps de formation, il rencontre ses amis fidèles, Eonnet Sauvage et Mathelin de St Martin, (Pierre Richard). Métier des armes et rencontres amicales Puis vient Charles d’Orléans. Ce prince passa 25 ans de sa vie, prisonnier des Anglais à Londres, car il n’y avait personne pour payer sa rançon. Il est enfin libéré en 1440. Cette captivité sur le plan littéraire sera profitable aux lettres françaises; Charles d’Orléans vient remercier le duc de Bretagne Jean V d’avoir participé au paiement de sa rançon et il espère encore obtenir de lui quelques subsides pour pouvoir survivre. Nous sommes en 1441 et peut être Meschinot a-t-il rencontré Charles d’Orléans. Il est certain qu’un an plus tard, ils sont ensemble au mariage de François de Bretagne avec Isabelle d’Ecosse. C’est sans doute le début d’une amitié. En cette fin d’année 1441, Meschinot est nommé écuyer de corps et de chambre de Jean V. De ce fait, il figure sur le livre des Comptes de Bretagne. Ne servant que par quartier il a donc du temps libre aussi assiste-t-il Richemont. Meschinot va servir son duc consciencieusement et en le louant à juste titre : « Ce prince de sagesse, non pareil en largesse, prudent en fait, et bénin en langage ».Ce prince admiré, Meschinot va le connaître peu car il meurt à Nantes au manoir de la Touche en août 1442, laissant le trône à son fils aîné François 1er. Meschinot fait partie de la cour ducale de François 1er et le suit; d’abord à Ploërmel, puis à Auray car le duc François doit y accueillir Isabelle d’Ecosse sa nouvelle épouse. En- suite Meschinot gagne Rennes dans la suite ducale pour le couronnement du Duc. Il doit veiller sur lui ayant gardé sa fonction acquise sous Jean V. Ce sont sans aucun doute pour le petit hobereau des Mortiers, des jours fastueux. En 1444, il rentre aux Mortiers, peut-être pour se marier. En effet dans son ouvrage « Les lunettes des princes » Meschinot parle de sa demeure d’infortune. Pourquoi? Meschinot a 24 ans, on peut raisonnablement penser qu’il est marié à une jeune noble, Philippa d’Andouelle, native de Pouzauges en Poitou, qui enceinte d’un autre homme, accouche d’une fille qu’elle étrangle à sa naissance. Cette femme est donc emprisonnée en attendant son jugement. Meschinot peu rancunier et généreux comme il semble qu’il ait été, file en Lorraine rejoindre son protecteur Richemont afin que ce dernier obtienne la clémence du roi. Une lettre de rémission absout la coupable. .Meschinot continue ensuite à guerroyer auprès de Richemont en Lorraine. En 1446, nous le retrouvons au château de Nantes où pour ses étrennes le duc lui offre un gobelet d’argent d’un poids de deux marcs. Le duc se rend en- suite à Chinon résidence royale pour l’hommage à Char- les VII. Meschinot fait partie de la suite ducale et assiste à l’hommage simple que le duc rend au roi. « Mais après beau temps vient pluie et tempête » et à nouveau Meschinot guerroie aux côtés de son duc, du futur Pierre II et de Richemont. Il participe à la reprise de Fougères ainsi qu’à la campagne de Normandie (Formigny). Sans doute, prend-il part en plus à la reddition d’Avranches et de l’ilôt de Tombelaine. Meschinot ne parle jamais du drame de cette époque que fut l’assassinat de Gilles de Bretagne dont on peut penser que l’entourage du duc ne fut pas innocent. Puis François 1er meurt à 36 ans en son manoir de Plaisance près de Vannes, Meschinot le regrette beaucoup car il fut « bon maître et duc ». Pierre, son frère, devient duc sous le nom de Pierre II. Il est le mari de Françoise d’Amboise, dame de la Gacilly. Meschinot conserve son titre et sa fonction. Il l’accompagne à Montbazon pour l’hommage simple au roi de France, Charles VII. Meschinot, vraisemblablement, n’assiste pas à la dernière bataille de la guerre de cent ans, à Castillon car il est à un poste d’honneur à Saint-Malo sous les ordres du sire de Derval et aux côtés de son frère d’armes Eonnet Sauvage car l’on craint une descente des Anglais sur nos côtes. Commencent ensuite pour Meschinot des années assez fastueuses dont il dira : « J’ai eu robes de martres et de bièvres (castors) Oiseaux et chiens à perdrix, à lièvre servant dames à Tours et à Meung sur Yèvre… » En 1455, Pierre II demande l’approbation du roi Charles VII au sujet du mariage de son neveu le futur François II. Meschinot en tant qu’écuyer garde du corps est du voyage. Ils sont accueillis à Bourge. Les fêtes données y sont somptueuses et surtout le roi approuve les dispositions prises par le duc pour le futur mariage. La suite de ce voyage se déroule à Mehun où c’est un enchantement pour notre poète. Là ce ne sont que tournois, joutes, repas, danses et chasses. Le retour du duc est marqué par une halte aux Ponts de Cé. Il y rencontre René d’Anjou (le bon roi René) et c’est l’occasion pour Meschinot de revoir ce poète et de deviser avec lui. Nous savons qu’ensuite Pierre II et notre poète viennent à Redon à l’abbaye Saint-Sauveur. Ce passage à Redon est le dernier pour Pierre II car quelques semaines plus tard il meurt à 40 ans. Meschinot sert donc un nouveau duc, Arthur III (Arthur de Richemont, connétable de France depuis 1425 et prince breton Entre eux deux existent respect et attachement. Meschinot est toujours écuyer et poète de cour. Il suit Arthur III en France pour une rencontre avec le roi. Un arrêt à Angers, le duc étant malade, permet une autre rencontre avec René d’Anjou. Puis Tours est atteinte et au cours du séjour Meschinot est invité à dire quelques poèmes et rondeaux pour lesquels il reçoit du duc 5 écus d’or et les œillades de dames de Cour. C’est le retour à Nantes car le duc ne veut rendre hommage lige au roi. Mais une histoire de trahison oblige le duc et sa suite à revenir auprès du roi pour plaider la cause du traître, le duc d’Alençon, qui est neveu d’Arthur III et gendre de Charles d’Orléans ; cause bien plaidée, cause gagnée et dans la foulée, le duc rend au roi l’hommage simple. Retour vers la Bretagne, accompagné de Charles d’Orléans et arrêt à Blois. Quel bonheur pour Meschinot de converser avec ce prince poète, de visiter sa riche bibliothèque, de transcrire ballades et rondeaux et d’échanger des idées sur l’art poétique. En 1458 Arthur III meurt épuisé par une vie de guerres et de combats. Disgrâce et œuvre littéraire Meschinot perd son protecteur et connaît la disgrâce pour des raisons inconnues : « Mes maîtres morts, mon honneur est deschu Et tout malheur m’est en partage eschu. » Meschinot disparaît du livre des comptes de Bretagne. François II le nouveau duc veut-il rajeunir les cadres ? Est- il séduit par les idées nouvelles dont on sent le frémissement ? Meschinot lui paraît-il trop médiéval ? Nul ne peut répondre à ces questions. A-t-il eu une querelle personnelle avec François II ? Meschinot paraît déprimé, il quitte tout, famille, domaine, espérances. Il lui arrive d’invoquer la mort, il pense au suicide. Il parle de sa dague et pense s’en donner un coup pour mettre fin à ses tourments. Comble de malheur, au cours de son périple post disgrâce, il tombe dans une embuscade tendue par des détrousseurs. Il y reçoit un tel coup de perche sur la tête qu’il en devient presque sourd : « Je n’ai plus rien mais sourd comme une bûche suis devenu ». Tout ceci amène notre poète à se pencher sur lui, à réfléchir, et à moraliser, c’est là l’une des sources d’inspiration des « Lunettes des Princes ». A partir de là il se désigne comme le « banni de liesse ». Il se surnomme ainsi par opposition peut-être à François II qui a pris pour devise : «il n’est plaisir que de liesse» Selon diverses sources, il a dû composer son œuvre principale, Les Lunettes des Princes » entre 1459 et 1461. Cet ouvrage se divise en trois parties et est composé selon les règles et les artifices des rhétoriqueurs que sont les poètes de la fin du moyen-âge. La première partie comporte des éléments autobiographiques exprimés parfois de façon assez obscure, la seconde partie est écrite en prose, quant à la troisième partie plus sentencieuse, elle est aussi plus moralisatrice, plus donneuse de conseils, bien dans le style de l’époque. Pour les rhétoriqueurs, la poésie est l’expression de vérités essentielles (morales et politiques). « Les Lunettes des Princes » est l’œuvre la plus connue de Meschinot, un véritable succès d’édition. Il a cependant écrit d’autres pièces dont des textes polémiques contre Louis XI imitant en cela Chastelain le poète de la cour de Bourgogne avec lequel il a entretenu sans doute une correspondance. Tous deux défendent l’indépendance de leur duché face à la monarchie française. Le retour en grâce En 1461, Meschinot rentre en grâce auprès du duc, il est nommé gentilhomme de sa garde et l’accompagne en Touraine pour l’hommage au roi de France Louis XI. Cependant des conflits entre la France et la Bretagne éclatent de 1462 à 1469 (bataille de Montlhéry et ligue du Bien Public, Interdit religieux de Nantes). A propos de l’interdit de Nantes, Meschinot va écrire un poème où il développe trois idées ; avant l’interdit, la ville de Nantes était prospère, maintenant c’est la misère d’où l’indignation du poète contre l’évêque Amaury d’Acigné. Rentré en grâce, notre poète soldat va devenir une sorte d’inspecteur des armées bretonnes, il est chargé de passer en revue les recrues féodales. La vie de Meschinot est celle d’un seigneur et il lui faut mener un train de vie au-dessus des rentes versées par le duché aussi est-il autorisé à se mettre au service de Guy de Laval et de Vitré, époux de Françoise de Dinan. La vie de notre poète devient confortable. Il est poète officiel de la Cour, apprécié par ses maîtres. De plus, il est auditeur à la Chambre des Comptes de Bretagne ce qui lui permet d’assister aux Etats de Bretagne de 1470. Ses déplacements sont nombreux, de Redon à Vitré en passant par Marcillé où il a bon gîte et bon couvert en suivant son seigneur. En 1471, il assiste au mariage de François II avec Marguerite de Foix, sa seconde épouse, future mère d’Anne de Bretagne. Le duc a fait venir Meschinot personnellement pour chanter la beauté de Marguerite ; c’est la consécration officielle du poète. Tout se déroule à Clisson, cher au cœur de Meschinot. C’est sans doute là qu’il va présenter la Bretagne comme une riche région non sans avoir loué auparavant la nouvelle duchesse. Mais comme le dit notre homme lui-même « après le beau temps, la pluie ». Sa vie prend un tour pénible. En effet depuis avril 1471, son fils Jean est gouverneur du château de Marcillé qu’il fait remettre en état vu les conflits possibles avec Louis XI. Mais un seigneur de noblesse récente, Jean de Bois Brassu dont le manoir se situe à Carentoir brigue ce même poste pour son fils. Après des reproches véhéments, le fils Meschinot et le père De Boisbrassu en viennent aux injures graves. Le père et le fils des précédents prennent parti. L’affaire s’envenime, le scandale éclate. On porte l’affaire en justice devant le sénéchal de Ploërmel et le conseil ducal. Le sénéchal lui- même ne comprend rien à ce procès. Meschinot écrit alors une supplique au duc où il se présente à nouveau comme « le banni de liesse », du diocèse d’infortune et de la paroisse d’affliction. Enfin un accord intervient. Le duc se tire d’affaire en renvoyant dos à dos les parties, ne voulant pas mécontenter de vieux serviteurs l’ayant l’un et l’autre bien servi. De cette période, Meschinot en tire amertume et pessimisme. Et pourtant de 1480 à 1487, il assiste aux Etats de Bretagne à Vannes ou à Rennes. Il s’honore de la charge de Général des Monnaies à la Cour des Comptes de Bretagne. Les dernières années Son cœur de Breton attaché à l’indépendance de son duché doit saigner devant les attaques françaises pour mettre à mal celle-ci (siège de Nantes, défaite de st Aubin du Cormier suivie de l’humiliant traité du Verger). Il est possible qu’il y ait combattu. Bilan : 7000 à 8000 conjurés restent sur le terrain contre 1500 pour l’armée royale. En septembre 1488, François II meurt à Couëron après l’invasion de son duché. Et c’est une fille de 11 ans qui règne sur la Bretagne, Anne, fille aînée de François II. « Elle respirait la bonté, la décision et la grâce », nous dit La Borderie dans ses fameux écrits et cours de l’histoire de Bretagne. Anne connaît Meschinot, il est poète de cour. Entre la fillette de 11 ans et le poète vieillissant s’établit une entente faite de respect et d’admiration réciproques. Ne dit-on pas qu’il aurait parfait son latin, fait découvrir les auteurs anciens et le Roman de la Rose prompt à enflammer l’esprit d’une adolescente cultivée. Il est nommé premier maître de l’hôtel de la jeune duchesse. Meschinot suit sa petite duchesse au cours de ses déplacements. Nous allons le retrouver à Guérande d’où est originaire sa troisième femme puis à Redon où la petite cour ducale reste quelque temps… Jean Meschinot s’est remarié avec la fille de Pierre de Kermellec ainsi que nous l’apprenons par l’aveu de la châtellenie d’Escoublac. Son manoir de Clis à Guérande porte son blason (Manoir de Kerpondarmes). Le dernier bien cité passe ensuite dans la famille St Martin. Anne est couronnée à Rennes en 1489. Il assiste cette dernière. Il participe encore aux Etats de Bretagne de 1490 en tant que membre de la chambre des Comptes. Et c’est sans doute la dernière cérémonie à laquelle il assiste. Il approche de la fin de sa vie. « Tu fuis la mort, elle de toi se rapproche » Le 12 septembre 1491, Jean Meschinot meurt. Où exactement ? On ne le sait pas. Il reste donc beaucoup d’interrogations à propos de cet homme. Sans doute fut il marié trois fois. Eût-il des filles ? On ne peut pas l’affirmer SOURCE=En 2011 Michel Bérenger a retracé la vie du poète Jehan Meschinot. Source= Revues des études historiques 1853 (20) par société des études 3)=Demande de rémission pour sa femme d’Andouelle Rcmissio pro Philippa d'Andoue/le uxore Johannis Meschinot. Charles etc. Savoir faisons à tous ptésens et avenir nous avons receue la supplication des parens et amis charnels de Philippe d'Andouelle, femme de Jehan Meschinot. demourant à Pousauge en nostre pays de Poictou, contenant que ladite Philippe d'Andouelle, qui oncques mais n'avoit esté mariée, fut conjoincte par mariage avée ledit Jehan Meschinot environ Ia feste de Nostre-Dame de my aoust derrain passée,; et combien que ou temps dudit mariage et bien longtemps paravantla dite Philippe feustgrosse et enpaincte d'enfant, et d'autre homme que dudit Jehan Meschinot, néantmoins elle le tint si couvertement que oncques ledit Jehan n'en sceut, ne n'en aperceut aucune chose, tant pour la honte et vergongne qu'elle craignoit encourre du peuple, que aussi par la malice qu'elle doubtoit que luy en donriast ou peust donner son dit mary et en cestui point se tint si eou vertement jusques au mardi après la feste de Toussains ensuivant (1°- novembre) et derrain passée, que elle, estant au lict en la compaignie de son dit mary, pardevers Ie soir qu'il fut endormy, enfanta d'une fille au de-ceu de son dit mary. Laquelle incontinant elle Ia baptiza au mieulx qu'elle peut. Et ce fait, pour la double et crainte qu'elle avoit de son dit mary, honte et vergongue de ce qu'elle est nouvellement mariée et pour cuider couvrir son forfait, print l'enfant à travers à une de ses mains à Ia teste et de l'autre à la gorge et tellement qu'elle Ie occit. Et ceste chose fist en telle manière que sun dit mary n'en sceust rien, jusques à ce aucuns avoient sceu secrètement ou autrement que, paravant ou après ledit mariage, qu'elle estoit empaincte et presque preste d'accoucher et se merveillèrent bien comment elle estoit ainsi délivrée et que estoit devenue sa grosse Pour laquelle cause, ladite Philippe fut prinse par Ies gens et officiers du seigneur dudit lieu de Pousauges et mise en leurs prisons et interroguée sur ledit cas, ainsi qu'ils virent à faire. Laquelle après plusieurs autres interrogatoires et questions :« qu'elle avoit fait de ladite grosse ? u Ieur dist et confessa ledit cas estre avenu et avoir esté faict par Ia manière devant dite. Et combien que ladite femme soit jeune femme, de bonne et honneste conversation en tous autres cas. et sans oncques mais en avoir esté attaincte ne convaincue, et que son dit mary l'ait tousjours eue etait en très-graat amour nonobstant Ie cas dessus dit, sur l'espérance qu'il a que le tempsavenir, elle lui soit bonne et Ioyalle femme, toutes voyes Ies gens et officiers dudit lieu de Pousauges pour ledit cas l'ont détenue et détiennent prisonnière à grantpovreté et misère de son corps et en grant dangier de misérablement finer ses jours, se nostre grâce et miséricorde ne lui feutsur ce impartie, requérans humblement ses dits parents et amis charnels que, veu sa jeunesse et que, en tous autres cas, elle s'est bien et preudommement gardée et gouvernée, et l'amour et aliénée qui, nonobstant ledit cas, est entre elle et son dit mary ;nous plaise lui remettre et pardonner ledit cas et sur ee luy impartir uosti e gràce. Pourquoy, nous, voulans miséricorde estre "préférée à rigueur de justice, à ladite Philippe d'Andouelle, avons quicté, remis et pardonné, quictons, remeetons et pardonnons de gràce espécial par ces présentes le fait et cas devant dits, avec foute peine, offense, amende, corporelle, criminelle et civile, en quoy, pour raison de ce, elle pourra estre encourrue envers nous et justice. Et l'avons restitué et restituons à ses bons fame et renommée, au païs et à ses biens non confisquez, satisfaction faicte à partie, aucune en y a. Et sur ce imposons silence, perpétuel à nostre procureur. Si donnons en mandement par ces présentes au bailli de Touraine et des ressors et exempcions d'Anjou et du Maine, séneschal de Poictou, gouverneur de Ia Rochelle, et à tous nos autres justiciers ou à leurs lieux-tenans présens et avenir, et à chacun d'eux si comme à luy appartiendra, que de nos présent gràee, quittance, rémission et pardon, ils facent, souffrent et laissent ladite Philippe d'Andouelle joir et user plainement et paisiblement, sans lui faire mectre, ou donner, ne souffrir estre fait, mis, ou donné, en corps ne en biens, aucun empeschement à ce contraire ; ains son dit corps ainsi emprisonné et ses dits biens, s'aucuns estoient pour ce empeschez ou arrestez, Ies luy mectent ou facent tantost et sans délay mectre à plaine délivrance. Et afin que ce soit chose ferme et estable à tousjours, nous avons fait mectre à ces présentes nostre scel ordonné en l'absence du grant. Sauf en autres choses nostre droit et l'autrui en toutes- Donné à Nancey en Lorraine, ou mois de janvier l'an mil cccc quarante et quatre et de notre règne le xxiij-. Ainsi signé : par le conseil, K. Chaligant. Visa. Contenlor. Ja. de la garde. Archives de l'Empire, registre du Trésor, n° CLXXVII, pièce n° xxvj).