Symboles utilisés
o : naissance,
x : mariage (x : 1er mariage, xx : 2ème mariage... , + : décès, ca : environ, ? : date évaluée
exemple : (oca1584) signifie "
naissance en 1584 environ"

Guillaume.2
MONTAUBAN (de)
MONTAUBAN (de) :: Renaud.1
BREIL(du) :: Amice
 - sans postérité

GUILLAUME DE MONTAUBAN, fils puîné de Renaud de Montauban et d'Amice du Breil, seigneur et dame du Bois-de-la-Roche, en Néant,- Guillaume II décida par son initiative, du succès des Bretons au combat de Mi-Voie. Nous ne lui connaissons ni alliance ni postérité. MONTAUBAN : de gueules à 7 macles d'or, au lambel de 4 pendants d'argent. (Sceaux de 1314 à 1407). - Guillaume de Montauban le preux et l'alosé (renommé) - De l'estour (combat) est issu et les a regardez - Grant courage lui print, le cœur lui est enflé. - Et jure Jesus-Christ qui en croix fut poiné - S'il fust sur un cheval bien monté à son gré - Trétoux les départist (disperserait) o honte et o vileté (bassesse). - Bons esperons tranchantz lors caucha en ses piedz - Monta sur un cheval qui fut de grant fierté - Et lors print une lance dont le fer fut carré - Semblant fist de fuir, ly escuier membré. - Beaumanoir le regarde, puis l'a araisonné (lui adresse la parole) - Et dist : « Amy Guillaume qu'est-ce que vous pensez ? - Comme faux et mauvais comment vous en allez ! - A vous et à vos hoirs vous sera reprochié, .. ». - Quant Guillaume l'entend un riz en a jecté, - A haulte voix parla, que bien fust escouté : « Besoingnez, Beaumanoir, franc chevalier membré, - Car bien besoingneray, ce sont tous mes pensées ». - Lors broche ly cheval par flancs et par costez - Que le sang tout vermeil en chait (jaillit) sur le prez, - Par les Englois se boute, sept en a trébuchiés, - Au retour en a trois sous luy agraventés (renversés). - A ce coup les Englois furent esparpillés, - Tous perdirent les cœurs, c'est fine vérité. - Qui veult en a choisi, prins et sermentez (fait prisonniers sur parole ou sur serment). - Montauban hault parla quant les a regardes : « Montjoie s'escria ; barons or y ferez …. Vengiez vous des Englois tous à vos volentez » (Poème du Combat des Trente). Le Combat des Trente (1351) d'après Froissart : Autour de Ploërmel, un guerrier anglais, sir Richard Bamborough, s'acharnait particulièrement sur les marchands et les laboureurs. Les champs et les routes se couvraient de cadavres. Une foule d'enfants et de vieillards expiraient dans les cachots, et les jeunes gens qui échappaient aux massacres étaient menés sur les marchés où l'on en trafiquait comme de vils animaux. Les populations affolées se réfugiaient dans les cités maudissant avec énergie leur duc Charles, Edouard d'Angleterre et Jean, roi de France. Le sire de Beaumanoir, chevalier plein d'honneur, commandant de Josselin, pressé du désir de faire cesser ces malheurs, se présenta, muni d’un sauf-conduit devant Bamborough, et parla en ces termes : « Chevaliers d'Angleterre, je m'étonne fort que des hommes, vaillants comme vous l'êtes, fassent une guerre honteuse et cruelle, non pas aux gens qui portent les armes, mais aux mar­chands, aux laboureurs, aux hommes paisibles. Ce n'est pas coutume que les soldats soient employés à vexer et à ruiner le pauvre habitant qui sème le blé, qui nous procure le vin et qui nourrit le bestial ». Après un long entretien où s'entrechoquèrent des répliques naïves et sonores, le chevalier breton lança au chef anglais ce défi : « Les Anglais sont sans doute des guerriers recommandables ; mais à mon avis, ils sont loin de l'emporter sur les Bretons.. A l'occasion je me fais fort de le leur apprendre par expérience ». Bamborough releva la provocation, la rencontre fut décidée pour le samedi 27 mars 1351, et le nombre des combattants de chaque parti fixé à 30. Dix chevaliers et vingt écuyers, tous Bretons, s'adjoignirent à Beaumanoir tandis que la troupe de Bamborough se composa de vingt Anglais, six Allemands et quatre Bretons. Le rendez-vous avait été donné près d'un vieux chêne, entre Ploërmel et Josselin, dans une lande dite la lande de Mi-voie. Bamborough arriva le premier, suivi de peu par les Bretons. Les combattants étaient armés à leur gré d'épées, de lances, de poignards et de fauchons, sabres courts et recourbés comme des cimeterres. L'un était muni d'un maillet d'acier du poids de 25 livres, l'autre se servait d'une faux tranchante d'un côté, hérissée de crochets de l'autre, et dont tous les coups étaient mortels. Les deux chefs, avant le combat, haranguèrent leurs compagnons : BEAUMANOIR : « Serrez-vous l'un près de l'autre comme vaillants et sages. Les Anglais veulent notre perte, montrez leur seulement votre fier visage, et malheur à Bamborough ! ». BAMBOROUGH : « Nous tuerons ou prendrons Beaumanoir et tous ses compagnons. Nous amènerons ceux qui seront vivants à notre gentil Roi Edouard qui les traitera à son plaisir. La Bretagne et bientôt toute la France lui appartiendront... ». L'Anglais cependant était beaucoup moins rassuré qu'il semblait le prétendre et, faisant signe à Beaumanoir, il lui proposa de remettre à plus tard la « journée », d'en référer à leurs souverains, « au noble Edouard comme au Roi de Saint-Denis ». Enfin, il fit appel au bon sens, « à la raison du chevalier breton ». « C'est pourtant grande folie d'exposer ainsi à la mort, la fleur de la duché ! ». Les hommes de Beaumanoir, consultés, refusèrent d'ajourner l'affaire et leur chef donna le signal du combat : « De par le fils de Marie ! Bamborough vous mourrez ignominieusement avant l'heure de complies, ou vous les vôtres, vous serez pris et garottés. En avant, amis, et à l'épreuve ! ». Alors on en vint aux mains. L'avantage fut d'abord du côté des Anglais. Après deux heures de lutte corps à corps dans une mêlée horrible, les deux partis accablés de fatigue se retirèrent d'un commun accord pour reprendre haleine et se rafraîchir. Deux chevaliers bretons étaient morts. Trois autres étaient prisonniers. A la reprise Bamborough se jeta sur Beaumanoir, le frappa d'un coup qui l'étourdit et le saisissant au corps : « Rends-toi, cria-t-il, je ne te tuerai pas ; mais je te donnerai à ma mie à qui je t'ai promis en présent ». — « Par Saint-Yves ! reprit le Breton, il n'en sera pas comme tu penses ! ». Il allait pourtant succomber quand il fut sauvé par un de ses compagnons qui, après avoir blessé Bamborough d'un coup de lance, trancha la tête de l'Anglais. « Beaumanoir est vengé ! » crièrent triomphalement les Bretons. Après la mort de leur chef, les Anglais, un moment interdits, se reformèrent et le combat reprit avec violence. La chaleur était excessive et Beaumanoir blessé se sentant défaillir laissa échapper ce cri d'angoisse : « A boire ! — Bois ton sang, Beaumanoir, et la journée est à nous ! » lui répliqua un des chevaliers. Ce mot rendit au héros toute énergie et il fondit sur l'ennemi. Un instant après, les Bretons furieux pénétrèrent dans les rangs de leurs adversaires et ce ne fut plus qu'un ignoble massacre : tous les Anglais furent tués ou faits prisonniers (d'après Froissart)