Symboles utilisés
o : naissance,
x : mariage (x : 1er mariage, xx : 2ème mariage... , + : décès, ca : environ, ? : date évaluée
exemple : (oca1584) signifie "
naissance en 1584 environ"

Pierre Marie
LUCAS
14 05 1853
1853
ALLAIRE (56)
 - sans postérité
Culte
 - Professeur 1879 | Séminaire (Le) :: SAINTE-ANNE-D'AURAY
Culte
 - Recteur 1899 | Paroisse :: LA GACILLY
Culte
 - Curé doyen 1917 | Paroisse :: CARENTOIR
LA GACILLY :: Ville en ?

il est ordonné prêtre le 8 mars 1879 et devient professeur au Petit Séminaire de Sainte-Anne d’Auray en 1879 puis recteur de La Gacilly le 23 février 1899. Il est nommé chanoine honoraire le 7 décembre 1909 puis curé-doyen de Carentoir le 28 juillet 1917. Il fête ses noces d’or sacerdotales à Carentoir le 28 septembre 1929. BP du 10-1929 : Le lundi 2 septembre, la paroisse de Carentoir fêtait joyeusement la cinquantième année de prêtrise de son vénéré doyen, M. le Chanoine Lucas. Nous n’avons pas le droit d’oublier, à La Gacilly, que, sur ces 50 années de sacerdoce, 18 des plus actives et des plus fécondes sinon des plus calmes et des plus heureuses furent consacrées avec la bonté, le zèle et le dévouement que vous savez à notre paroisse. Les lecteurs du Mois Paroissial se souviendront aussi qu’il fut le fondateur de notre humble bulletin et qu’il en resta pendant de nombreuses années le rédacteur et l’animateur. BP de 1-1933 qui annonce son décès après une courte mais cruelle maladie supportée avec un courage tout sacerdotal Décédé le 25-11-1932 à Malestroit. 1905 - SÈPARATION DES ÈGLISES ET DE L’ÉTAT. (L’Arvor n° 76 du mercredi 7 mars 1906) « Encore une paroisse qui vient d’avoir les honneurs de l’état de siège. Mercredi dernier, 28 février, vers les 11 heures du soir, un train spécial partait de Vannes et emmenait à Redon 200 à 250 soldats du 116° d’infanterie et une quarantaine de pandores. Vers 1h1/2 du matin, la troupe débarquait et tout aussitôt était dirigée vers un ennemi qu’il s’agissait surtout de surprendre endormi. Comme dans bien d’autres paroisses, il fallait donc devancer le jour, s’emparer par-dessus tout de la porte entr’ouverte, cerner une église et empêcher toute manifestation. Mais on veillait à La Gacilly depuis la première tentative, si infructueuse pour le receveur d’enregistrement et quand les braves gendarmes se présentèrent, l’église était déjà occupée, portes bien closes et barricadées. Trop tard ! murmura le brigadier dans un de ces sourds et imperceptibles grognements dont il a le secret. Et, comme dans la chanson, les quatre pandores de répondre : « Brigadier, vous avez raison. » Cependant, le zélé et vigilant recteur, M. Lucas, avait devancé la troupe et s‘était posté, près de la porte barricadée, à l’extérieur, attendant de pied ferme ses étranges visiteurs. Un commissaire qui se dit spécial, très spécial en effet, s’avance vers lui et, au nom de la loi, lui ordonne d’ouvrir. Le refus le plus catégorique ne se fait pas longtemps attendre. Aussitôt le tintement lugubre de la cloche, répercuté par les collines voisines, annonce aux Gaciliens, qu’un quartier de leur ville est assiégé. Bientôt plus de 200 personnes accourent et, massées derrière les cordons de troupe, commencent à chanter des cantiques et à réciter des chapelets. Vers 7 heures, le Monsieur très spécial revient accompagner du receveur d’enregistrement- Nouvelle sommation- nouveau refus de la part de M. le Recteur. Dans sa protestation, dite d’une voix ferme, il en appelle au Conseil d’État ( voir ci-après la lettre de M. le Recteur) de toutes les irrégularités commises par les mandataires du gouvernement, flétrit, de toute l’énergie de son âme, cette loi que le chef des chrétiens, Pie X, vient de condamner de la façon la plus formelle et termine en disant : « Si vous n’aviez pas agi comme des oiseaux nocturnes, vous auriez trouvé devant vous la première fois, tous les vrais catholiques de La Gacilly et certes, ils sont nombreux ; mais du moins, en leur nom, je défendrai cette porte et avant que vous ne la brisiez, vous devrez m’en arracher par la violence. » Comme le commissaire s’avançait : « Ce que vous faites là est illégal » - « J’ai des ordres auxquels j’obéis. » « Moi, j’obéis à ma conscience ; faites votre besogne si vous l’osez. » Sur l’ordre du commissaire, deux gendarmes … de La Gacilly s’emparent de M. le Recteur et le bousculent. Ce qui attire une observation assez sèche de la part du commissaire. D’ailleurs, nos pandores gaciliens de passage, on les dit ?Auvergnats?, ont été d’un cynisme et d’un zèle que nous signalons à Rouvier, Combes, Fallières, du Chaylard, Barbotin et consorts. La porte attaquée par les cambrioleurs officiels résista longtemps aux pinces, leviers, barres de fer ; il fallut employer les haches des sapeurs pour la briser. Alors le Monsieur spécial se tournant vers M. le Recteur, et lui montrant la porte cambriolée et ouverte, lui dit d’un ton qu’il essaya de rendre spirituel : « A vous l’honneur, M. le Curé »- « Monsieur, ajoute celui-ci, n’attendez pas de moi que je vous fasse les honneurs de mon église, ni que je vous introduise par une porte que vous venez de briser. » Le commissaire entra suivi du pauvre receveur d’enregistrement, flanqué de ses pandores. Quelques notes prises à la hâte et l’inventaire de l’église est terminé. Le groupe officiel se dirige alors vers la sacristie dont la porte est aussi barricadée. Après les sommations et le refus réitéré d’ouvrir, les crocheteurs font leur œuvre : un panneau de la porte est brisé. Le receveur d’enregistrement parcourt du regard quelques tiroirs et se retire, déclarant que le « prélude de la spoliation » est accompli. La foule, pendant tout ce temps, massée derrière les troupes et les gendarmes, n’avait cessé de chanter et de prier. Libres enfin de pénétrer dans leur église, les Gaciliens, défenseurs de leur foi et de leur liberté, reçurent la bénédiction du Très Saint Sacrement. Bonne journée qui, espérons-le, ouvrira les yeux à bien des gens. Un témoin. »