Château
Brambily
GUIGNEN
35580
Ille-et-Vilaine
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BATAILLE DE MAURON LA FRANCE EN 1352 . A cette époque, la France était en guerre contre l’Angleterre, c’est la Guerre de 100 ans. La Guerre de 100 ans débute en 1337 à cause de querelles territoriales. L’Angleterre possède un fief situé en Aquitaine, mais elle n’accepte plus l’autorité de son suzerain, le roi de France. Le roi d’Angleterre décide alors de revendiquer la couronne de France, du fait de ses liens de parenté avec l’ancien roi français Philippe le Bel. Ces problèmes territoriaux plongent la France et l’Angleterre dans la guerre de 100 ans. Au départ, la Bretagne n’est que très peu concernée par cette guerre, mais sa situation géographique et les problèmes d’alliances et de successions font que rapidement elle s’engage dans les combats. LA BRETAGNE EN 1352 Au cours du Moyen âge, la Bretagne est dirigée par un duc. En 1341, le duc Jean III meurt sans désigner de successeur. Deux clans bretons vont alors s’affronter pour obtenir le duché : Le demi-frère de Jean III : Jean de Montfort et sa nièce : Jeanne de Penthièvre. Celle-ci est mariée à Charles de Blois qui est un neveu du roi de France. Chacun des deux clans est soutenu par un roi qui trouve dans ce conflit un intérêt dans la guerre qui fait toujours rage entre la France et l’Angleterre. Ainsi Edouard III prend parti pour le camp de Jean de Montfort, tandis que le roi de France Philippe IV soutient le parti de Jeanne de Penthièvre et de Charles de Blois. Les familles de la grande et petite noblesse bretonne se rallient également à l’un ou l’autre camp La bataille de Mauron (14 août 1352) Est une bataille de la guerre de Succession de Bretagne, guerre régionale qui s'inscrit dans la rivalité franco-anglaise de la guerre de Cent Ans. Elle oppose une armée anglo-bretonne du parti de Jean IV de Montfort à une armée franco-bretonne soutenant Charles de Blois. Contexte Depuis la mort de Jean de Montfort en 1345 et la capture par les Anglais de Charles de Blois à La Bataille de La Roche-Derrien en 1347, les deux partis campent sur leurs positions. La paix est entrecoupée par quelques escarmouches comme le célèbre Combat des Trente en 1351. En 1352, le roi de France Jean II le Bon relance les hostilités. A la tête d'une armée franco-bretonne le maréchal Guy II de Nesle est chargé de reprendre Ploërmel aux anglo-bretons. A cet effet, Mauron est fortifiée par les Franco-Bretons, en point d’appui avec Josselin, pour préparer leur attaque contre Ploërmel. Défense occidentale avancée de Rennes, la place-forte de Mauron contrôle à leur intersection les voies reliant les cités de Dinan, Vannes, Rennes et Carhaix. Cette position stratégique importante de la place est convoitée par le parti de Montfort qui envoie des troupes commandées par les bretons Tanguy du Châtel, Garnier de Cadoudal, Yves de Trésiguidy et l’anglais Gautier de Bentley. Les deux armées se rencontrent au lieu-dit Brambily (actuellement commune de Saint-Léry) près du château de Mauron. Forces en présence Armée anglo-bretonne: 2 000 hommes commandés par l'anglais Gautier de Bentley et le breton Tanguy du Chastel composé en particulier d'archers qui forment les ailes de la défense. Armée franco-bretonne: 5 000 hommes commandés par le français Guy II de Nesle et des bretons, héros rescapés du combat des Trente, Jehan de Beaumanoir et Alain de Tinténiac ainsi que Jean Ier de Rieux et Alain VII de Rohan installée dans la prairie descendant vers la Doëff ayant pour objectif de reprendre Mauron. . La Bataille Gautier de Bentley réussit à prendre la ville mais n’a pas le temps de s’emparer du château de Brambily. Dans la nuit du 13 au 14 août 1352, les forces anglaises contournent les positions françaises. Persuadé de sa supériorité, le maréchal De Nesle, propose à Bentley un armistice afin de se rendre ou de retirer ses troupes de l’autre côté de la mer ce que le chef anglais refuse. Il dispose ses troupes en haut d’une colline à environ 1,5 km des positions françaises les dominant d’environ une centaine de mètres. Les terrains sur lesquels va se dérouler la bataille se présentent en forme de colline disposée en quadrilatère de 1 à 1,5 km de côté, descendant vers la rivière à l’ouest et au nord, et vers la forêt de Brocéliande à l’est et au sud. En haut de la colline, le capitaine anglais adopte un comportement dicté par la situation de l’ennemi en contrebas en installant ses archers, éléments dominant en point d’appui adossés à un bois bordé de fourrés, en dessous de la crête de la colline, pour leur permettre de tirer, à l’abri, vers le bas et éviter d’être pris à revers sur les arrières et sur les flancs. Fidèle aux leçons anglaises et à une tactique qui a réussi sur de nombreux champs de bataille, Bentley s’installe donc sur la défensive, le soleil dans le dos, faisant combattre à pieds tous ses hommes y compris les chevaliers. Les soldats sont vêtus de cottes blanches surmontées de la croix rouge de Saint Georges (patron des chevaliers anglais). Tanguy Du Chastel commande les nobles répartis au centre du dispositif. Bentley dispose sur les deux ailes ses 800 à 1 000 archers. Face aux anglais, le Maréchal d’Offemont dispose en bas de la prairie ses hommes en trois « batailles » qui combattent à pied (vu le terrain): La bataille du centre est commandée par le Maréchal d’Offemont est composé des nobles La division de droite est sous les ordres du maréchal Breton Jean III de Beaumanoir secondé par les vainqueur du combat des Trente (Even Charruel, Guillaume de la Marche, Guillaume de Montauban, Robin de Raguenel, Jean de Tinteniac et Maurice de Tréséguidy) La gauche du dispositif est constitué par un corps de cavalerie de 140 hommes sous les ordres de Roch d’Hangest. Les archers anglo-bretons laissent les Franco-Bretons attaquer, se replient et s'abritent pour tirer des milliers de flèches qui font des ravages dans les troupes Françaises qui montent à découvert, à l'assaut de la colline. L'aile droite Française commandée par Jean III de Beaumanoir, recule puis se débande devant le déluge de flèches. Le centre Anglo-Breton peut alors descendre la colline en attaquant. Les fantassins anglais se font aider par les archers de l’aile gauche qui n’ont plus personne en face, l’aile droite française ayant été décimée. La bataille fait rage. Les hommes se battent au corps à corps, la mêlée est si confuse et si rude qu’elle rend, à un certain moment, inefficace l’intervention des archers anglais qui se battent en fantassin. Toutefois l’aile gauche franco-bretonne des cavaliers Roch d’Hangest suppléée par Renaud de Trie seigneur de Mareuil, finit par renverser l’aile droite anglaise en tuant plus de 600 archers. Le combat se recentre, chaque troupe ayant perdu une aile et les archers étant contraints de se battre en fantassin. Bentley, malgré de graves blessures, et malgré la perte de ses 600 archers gallois, continue à organiser le combat, fini par repousser, en fin de journée, ses adversaires. Les chevaliers français se battent jusqu’à épuisement. Beaucoup d’entre eux sont titulaires de l’Ordre de l'Étoile crée le 16 novembre 1351 par le nouveau Roi de France Jean II Le Bon mourront fidèle à leur serment de ne jamais reculer. En fin d'après-midi, la bataille de Mauron se transforme en une cuisante défaite pour les troupes Franco-bretonnes du Maréchal Guy de Nesle d’Offemont. Ce dernier entouré par l’élite de ses combattants, se bat courageusement mais après un combat désespéré au corps à corps, il se fait tuer par Tanguy du Chastel, l’un des lieutenants bretons du capitaine anglais. C'est alors la débandade dans le camp Franco-breton, un sauve-qui-peut aveugle qui se termine en affreux carnage. Selon les sources entre 50 et 140 chevaliers franco-bretons périrent avec le maréchal Guy II de Nesle et le héros du Combat des Trente Alain de Tinténiac. Il faudra 2 jours pour retrouver le cadavre du Maréchal Guy de Nesle d’Offemont. Bilan Comme à la Roche-Derrien et à Crécy puis plus tard à Poitiers, un nombre important de nobles Bretons et Français périssent, victime des archers anglais et gallois et surtout de leur serment de ne jamais reculer. La bataille de Mauron est une victoire éclatante pour les anglo-montfortistes, à tel point que le parti blésiste ne mènera plus d’offensive majeure pendant 11 années. Bien que moins nombreux les anglo-bretons remportent la bataille. Le combat fut très violent et les pertes sévères de part et d'autre : 800 du côté franco-breton et 600 du côté anglo-breton. Elles furent surtout graves pour l'aristocratie bretonne soutenant le parti de Charles de Blois. Conséquences Les lourdes pertes imposent aux deux partis le statuquo. La guerre ouverte ne reprendra que onze ans plus tard et se terminera en 1364 par la Bataille d'Auray.