1920-01-01
1920-01-01-Jean-Marie Chérel recteur de La Gacilly

En 1795 les chouans du général Louis de Sol de Grisolles firent une visite très particulière qui nous est racontée par Jean-Marie Chérel recteur de La Gacilly entre 1920 et 1932.

« Louis Viviers, ancien tanneur et pour le moment négociant, habitait le presbytère actuel. Originaire de la paroisse de Châtre, en Dauphiné, fils de Jean Viviers et de Marie Chabrol, il avait épousé en novembre précédent Marie-Anne Le Gall, veuve de Noël Le Quéré, de Plonéour (Finistère) et fille de Gilles Le Gall, ancien notaire et procureur fiscal de La Bourdonnaye, et actuellement juge au tribunal révolutionnaire de Rochefort. Le portail de sa cour fut forcé, la porte de la maison brisée ainsi que les serrures de ses armoires. Une première déclaration de lui porte : “Vol de 18 livres de numéraire, de 60 à 80 paires de bas dont 3 de soie, de 25 mouchoirs de poche et de cols, de 2 douzaines de chaussons de fil, de 3 douzaines de serviettes, un chapeau et une culotte de drap noir...
Tous les meubles forcés ou brisés dans la cuisine ou dans la chambre. Ces bris ont été faits avec une hache de poing prise chez Jean Mabon de cette ville. Louise Poligné, sa femme déclare qu’on la leur a enlevée”. Quelques jours plus tard, il déclare qu’outre les objets référés en sa déclaration du 20 prairial, il s’est aperçu en arrangeant ses hardes qu’il lui avait été volé un habit noir et deux gilets de coton, qu’il reconnut parmi les auteurs de ces délits Caillet le jeune de Saint-Jacob, au champ de foire, lorsqu’ils l’emmenaient lui Viviers prisonnier, qu’il entendit nommer chez lui lors du pillage Mesnard des Fougerêts, qu’il reconnut également La Feuillarde, ainsi que Le Fèvre que l’on dit de Maure et qu’il avait été quelques jours auparavant fait prisonnier à La Gacilly en qualité de chouan (affaire de Carentoir), qu’il a entendu nommer leur chef de Sol.
Viviers fut en effet d’abord fait prisonnier, emmené par la rue du Pont et la rue Saint-Vincent jusqu’au Marché aux vaches, non sans avoir reçu le long de la route invectives et horions. Il fut ensuite relâché sur l’intervention de Caillet, le capitaine des Fougerêts. »

 

Jean-Marie Chérel