L'audience est ouverte à 11 heures 1/2, sous la présidence de M. Nourry, ayant pour assesseurs MM. Lavallée et Thomazy. M. Esnaud, substitut, occupe le siège du ministère public. Caêr, amené au banc des accusés par un gendarme, a déjà comparu à l'audience précédente. Il est prévenu de vagabondage : en outre, il est accusé d'un vol d'effets mobiliers de minime importance, commis le 6 février à la Gacilly. Le tribunal a ajourné sa décision pour permettre au parquet de se procurer les états de services du prévenu. Cette curiosité légitime ne semble pas réjouir Caêr qui, modeste comme l'humble violette des champs, préfère garder le silence sur son passé. La lecture du casier judiciaire de cet intéressant personnage justifie complètement son attitude réservée : les conseils de guerre de Constantine et d'Alger, les tribunaux correctionnels de Bayonne et de Saint Lô lui ont octroyé 8 condamnations. Le tribunal de Vannes impose à Caêr un séjour d'un mois dans la prison de la ville.