1927-05-01
1927-5-0-CG

MODIFICATION D'HORAIRES. — CRÉATION D'UN SERVICE DE TRANSPORTS-; AUTOMOBILES REDON - CARENTOIR - MALESTROIT. —SERVICE POSTAL. Depuis longtemps déjà, la Compagnie des tramways d'Ille et-Vilaine s'efforçait d'obtenir des réductions de service sur la ligne de Plélan à Redon. Ce n'est que sur les instances de votre assemblée et de mon administration que ce projet n'a pas jusqu'ici abouti. Mais depuis la cession de cette ligne au département d'Ille et-Vilaine, qui, aux termes de l'accord intervenu avec le Morbihan, doit désormais supporter les déficits d'exploitation, la question s'est de nouveau posée, et il nous était bien impossible de faire opposition à la réalisation, d'une mesure qui doit avoir pour effet de réduire les dépenses d'exploitation et d'atténuer, dans l'esprit de la Compagnie, le déficit à la charge du département voisin. La situation résultant de l'application du nouvel horaire, qui dès ses débuts a retenu mon attention, n'a pas manqué de provoquer un certain malaise parmi les populations desservies. Votre collègue, M. de Gouyon, et MM. les Maires de La Gacilly et de Carentoir ont été leur interprète auprès de moi. Mes efforts ont tendu à retarder dans toute la mesure possible la mise en vigueur du nouvel horaire, et le bienveillant concours de mon collègue d'Ille-et-Vilaine m'a permis d'obtenir qu'elle fût portée du 17 mars au 21 avril, afin que l'administration des postes, avec laquelle je suis entré en pourparlers, eût le temps d'étudier un projet de transport des dépêches et de l'organiser, provisoirement tout au moins, ce qui est aujourd'hui chose faite. Sur mes indications, cette administration s'était tout d'abord adressée à la Compagnie générale d'entreprises automobiles, qui n'a pu se mettre immédiatement à sa disposition, mais s'est efforcée toutefois, à ma demande, d'étudier une solution susceptible de donner satisfaction aux intérêts en jeu. Sa suggestion consiste : 1° A supprimer le tronçon de la ligne de Malestroit à Locminé ; 2° A créer un circuit fermé Redon-La Gacilly-Carentoir-Malestroit-Redon, à deux allers et retours, aux mêmes heures, mais en sens opposé. Le kilomètre supprimé serait reporté sur le nouvel itinéraire et le supplément de subvention résultant de l'augmentation du nombre de kilomètres-voitures effectués serait supporté par le Département avec l'administration des postes. Cette combinaison aurait l'avantage : 1° En desservant Bains, Glénac, Cournon, La Gacilly, La Chapelle-Gaceline et Carentoir, de donner satisfaction à l'administration des postes pour la distribution du courrier, et de mettre à la disposition des populations intéressées les mêmes facilités de circulation qu'elles ont déjà appréciées en 1923; 2° De continuer à desservir les communes qui le sont actuellement par la ligne Redon-Malestroit et d'assurer en outre la desserte de Saint-Nicolas-du-Tertre et de Saint-Congard; 3° Enfin, de réduire le trajet de Malestroit à Redon de 41 km. à 34 km. 250. Au surplus, la ligne Redon-Locminé est de celles qui ont été signalées comme déficitaires et dont la suppression totale ou partielle peut être envisagée par application de l'article 3 de la convention. Toutefois se pose la question délicate de la subvention. Le Département ne saurait en effet, semble-t-il, subventionner le parcours Redon-Carentoir en concurrence avec la voie ferrée Guer-Redon, sans manquer à l'observation du contrat passé pour celle-ci avec l'Ille-et-Vilaine et d'après lequel tous les aléas d'exploitation sont à la charge de ce département. Cette section pourrait faire l'objet d'un service spécial, d'accord, avec l'administration des postes, et subventionné uniquement par celle-ci. Le seul parcours subventionné par le Département serait celui de Redon-Malestroit-Carentoir, d'une longueur de 55 km. 500, procurant une économie de 6 km. sur le service actuel Redon-Locminé et une réduction de subvention correspondante de 9.000 francs. L'époque tardive à laquelle me sont parvenues ces suggestions ne me permettent pas d'affirmer que l'accord soit acquis sur ce point, tant avec le concessionnaire qu'avec le service des postes. Je ne puis que vous prier, Messieurs, de vouloir bien néanmoins vous prononcer sur ce projet, après avoir au besoin entendu M. l'Ingénieur en chef du contrôle, et s'il reçoit votre agrément, donner délégation à votre Commission départementale pour régler les détails et toutes les difficultés qu'il pourrait soulever.