1882-03-26
1882-3-26-PBR

Dans le même numéro de la Semaine religieuse, notre excellent confrère, M. l'abbé Max. Nicot signalant les odieuses profanations et les attentats sacrilèges que nous avons déjà fait connaitre à nos lecteurs, publie l'extrait suivant d'une lettre de Mgr l'Évêque de Vannes adressée à M. le recteur de la Gacilly. Après la réparation solennelle qui suivit la profanation d'une statue de la Sainte Vierge dans cette paroisse : Félicitez, de ma part, dimanche prochain, vos paroissiens de cet acte de foi envers Dieu et de dévotion envers la très Sainte Vierge. Qu'ils aient, par surcroit, la charité de prier pour l'auteur de ce scandale. Il faut espérer qu’il ne fait point partie de votre troupeau. Quoiqu'il en soit, de pareils crimes de lèse-majesté divine imposent aux pasteurs le devoir de veiller avec plus d'attention, de redoubler de zèle et de prêcher « tanquam potestatem habentes », ménageant les personnes, mais condamnant leurs égarements, au risque d'encourir la disgrâce de gens qui n'ont pas le courage de flétrir le mal. « Diligite homines », s'écriait saint Augustin, « interficite errores » Dieu nous fasse la grâce de parler et d'agir ainsi, pour sa plus grande gloire et la préservation des âmes confiées à notre sollicitude Je m'efforcerai, mon cher Recteur, de donner à mes bien-aimés coopérateurs l'exemple de la fermeté, de la charité et de la sagesse apostolique. Ces graves paroles nous tracent notre devoir, ajoute M. l'abbé Nicot. En face des excitations impies et des actes sacrilèges qui en sont la conséquence, nous répondrons aux blasphèmes par des prières ; aux outrages par des actes de foi, aux insultes par des hommages. Chez nous, on aime voir la croix, les statues de la Vierge et celles des saints s'élever sur les places publiques, au bord des routes et dans la solitude des campagnes qu’elles protègent. On aime à les saluer en passant, et ce n’est pas assez Qu’elles aient une place d’honneur dans le salon du riche, comme dans la mansarde ou la chaumière du pauvre. Elles seront un gage de bénédictions pour les familles et les foyers. Les esprits forts ricaneront peut-être ? Laissons les dire et gardons avec notre dignité de chrétiens, l’indépendance de notre foi et la franchise de nos convictions