Une tentative d’assassinat a été commise hier sur la personne de M. Caîllibotte, percepteur à La Gacilly chargé de procéder aux opérations de l’inventaire de Quelneuc. Voici les faits tels qu’ils se sont passés. En arrivant à Quelneuc, à environ deux cents mètres du bourg, le percepteur et les quelques gendarmés qui l’accompagnaient furent arrêtés par une centaine de manifestants à la tête desquels se trouvait M. de Talhouët fils. M. de Talhouët déclara au percepteur qu’il pouvait passer sans crainte, qu'il répondait des manifestants. Ce dernier arrivé à la porte de l’église, demanda au curé s’il pouvait entrer faire l’inventaire. Sur un refus formel du recteur il dut se retirer. A ce moment M. de Talhouët prévint M. Caillibotte que la foule était très surexcitée et qu’il ne répandait plus de rien. Les gendarmes invitèrent le percepteur à monter en voiture et ; à partir au plus vite, car la bande de sauvages armés de fourches et de faux, s’apprêtait déjà à lui faire un mauvais parti. M. Caillibotte ne voulant pas laisser les gendarmes aux prises avec ces fous furieux voulut se porter à leur secours, mais ceux-ci le supplièrent de partir disant qu’ils se chargeaient bien de se débarrasser de ces forcenés. Il mit alors son cheval au galop et partit dans la direction de La Gacilly. Arrivé à un kilomètre environ du bourg, plusieurs coups de feu furent tirés d’un bois situé sur le parcours que la voiture de M. Caillibotte devait suivre. Celui-ci fort heureusement ne fut pas atteint par les projectiles. La capote de la voiture était trouée dans 12 endroits, on peut donc dire que c’est par miracle que M. Caillibotte a échappé à la mort