Seigneurie ou maison noble
Kernivinen
BUBRY
56310
Morbihan
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Le château de Kernivinen (XVème siècle), édifié vers 1400 par Henri de Saint-Nouan (ou Saint-Nouay, Saint-Nonan, Saint Noay) et siège de la seigneurie de Keringuinen ou Kerniguinen. Propriété successive de Henri de Saint Noay (en 1448), de la famille Le Luhandre (en 1481), Louis de Baud et Isabelle de Camzon (en 1511), Maurice de Baud (en 1536), Jacob de Cancoët et Isabelle de Kerouallan (en 1608), Jérôme de Cancoët (de 1630 à 1648), Yves de Rosmar et Maurice de Rosmar (en 1655 et jusqu'à 1676), Claude de Rosmar (de 1676 à 1681), Marie de Rosmar (en 1691), Jean de La Pierre de La Forêt et Jeanne de Rosmar (de 1697 à 1726), François de La Pierre (de 1727 à 1761), François Hyacinthe de La Pierre (en 1771), Marie Nicole de La Pierre et Louis du Couëdic (de 1785 à 1789), Jacques Lalau de Keraly. Il est aujourd'hui la propriété de Mme Lalau-Keraly. L'édifice actuel possède un corps central et une seule aile. Le moulin de Boconan appartenait jadis aux châtelains de Kernivinen. L'édifice présente vraisemblablement plusieurs phases de construction, la première pouvant se situer au début du XIXe siècle (corps principal) et la deuxième à la fin du siècle (pavillon latéral ouest). Les communs sont aménagés dans des bâtiments plus anciens, vraisemblablement à l'emplacement du manoir d'origine. Corps de logis principal de plan rectangulaire ; élévation ordonnancée à cinq travées, un étage carré et un étage de comble. Le pavillon latéral ouest, à une travée, est surélevé d'un étage. Maçonnerie enduite avec encadrements de baies, bandeaux horizontaux, pilastres, corniches, lucarnes en pierre de taille de granite. la chapelle Saint-Yves (1589), édifiée par les seigneurs de Kernivinen et de Saint-Nouan, sur les ruines d'une chapelle romane dont on voit des traces au mur Nord de la nef. Saint Yves (décédé le 19 mai 1302) est né en 1253 près de Tréguier (Côtes-du-Nord ou Côtes-d'Armor). La porte Sud, à fronton triangulaire, est datée de 1589. La chapelle comprend une nef, un transept et un choeur polygonal. Deux grosses colonnes cylindriques engagées semblent avoir été destinées à supporter une arcade qui eût divisé la nef en deux parties égales. De même aux angles du carré du transept d'autres colonnes engagées reçoivent par pénétration des naissances d'arcades qui eussent limité le carré, mais aucune de ces arcades ne fut jamais construite. La décoration est surtout Renaissance avec quelques traces de la décoration flamboyante : accolades avec crochets et choux, contreforts à pinacles. Sur le porche occidental s'élève un grand clocher de 33 mètres de haut à baies Renaissance, surmonté d'une flèche polygonale à la base de laquelle court une galerie à jour. Le clocher est étayé au Sud par un épais contrefort. Au Sud également, est une tourelle d'escalier polygonale surmontée d'une flèche. Au premier étage du clocher, est aménagée une chapelle haute, décorée d'arcades de fausse architecture et ouvrant sur la nef. Des naissances d'ogives attendent une voûte qui ne fut jamais construite. Les naissances d'ogives du porche n'ont pas été davantage utilisées. La chapelle est couverte d'une charpente à entraits à têtes de crocodiles et sablières sculptées, portant la date de 1598. Le chevet est de type Beaumanoir. Le lustre en bronze massif, suspendu à la clef de voûte de l'édifice, date de 1616. Le bras reliquaire de Saint-Yves, oeuvre de l'orfèvre Alain Trocher de Morlaix, date de 1615 (les reliques sont authentifiées par un acte du 15 mai 1615). Une statue de saint Hervé, en bois polychrome, date du XVIIème siècle. A signaler qu'en 1627, la chapelle compte cinq autels en pierre de taille et quatre chapelains y sont affectés