Seigneurie ou maison noble
Villeder (de La) (Mine)
LE ROC-SAINT-ANDRÉ
56460
Morbihan
56

C’était un fleuron du patrimoine industriel du 19è siècle. La mine de la Villeder située au Roc-Saint-André a employé jusqu’à 500 personnes. Des dizaines de tonnes d’étain en ont été extraites jusqu’à sa fermeture en 1904. Elle est ensuite devenue une ruine Les Réalisations d’entretien Les premiers travaux ont consisté à nettoyer les abords des puits Saint-Michel et n°1 qui, depuis longtemps, servaient de décharge illégale. Il a donc fallu déblayer les gravats afin d'accéder aux premières galeries. Les premières explorations, après pompage, ont eu lieu au niveau -20 mètres (puits n°1) ainsi que dans le puits Saint-Michel. Ces reconnaissances, qui demandaient de bonnes compétences en spéléologie, ont permis de découvrir des galeries relativement saines, assurant une progression sans danger. Toutefois, des éboulis menaçant au sommet du puits ont conduit les "Amis de la mine" à abandonner les recherches à partir du puits Saint-Michel. En effet, la tête de puits menaçait de s'effondrer. Les travaux se sont portés alors sur le puits n°1 et 90 mètres de galerie ont été dégagés, suivant le filon n°1 que l'on peut encore observer au toit. L'effondrement de la cheminée de Brohais à ce niveau ne permet pas d'aller plus loin. On se situe alors sur, ou plutôt sous une propriété privée, aux abords de La Grande Tranchée. Tous travaux de déblaiement sont donc exclus pour ne pas porter atteinte au propriétaire des lieux. La visite des galeries par le public impose deux accès pour des questions de sécurité. L'accès par le puits n°1 peut aboutir à La Grande Tranchée, celui par le puits Saint-Michel permet, lui, de suivre la galerie d'écoulement de Plinet sur 300 mètres au niveau 43 mètres. La première étape s'annonce difficile, le propriétaire de La Grande Tranchée n'étant pas favorable au projet. La deuxième demande de gros travaux de mise en sécurité du puits Saint-Michel et de puissants moyens d'exhaure. Des aides financières sont recherchées pour permettre la mise en oeuvre de ce projet... Le site minier comprend aussi des bâtiments, en ruines, certes, mais ils font partie du patrimoine culturel de la région ! La Mairie se porte acquéreuse de 3 hectares, et une aide est apportée par le Comité Départemental du Tourisme. En 1996, un travail de débroussaillage est organisé avec l'association rennaise Etudes et Chantiers. Pendant trois semaines, une quinzaine de jeunes nettoient le site : l'occasion de faire des découvertes. On met à jour six bassins de décantation sortis de la végétation. En 1997, la brasserie Lancelot projette de s'installer dans une partie de la laverie. Une aubaine pour l'association ! Les aides financières de l'Etat, de la Région et de la Communauté de Commune permettent d'entreprendre la restauration d'une partie de l'usine de traitement du minerai (400 m2). La brasserie s'installe en 1999. Elle puise l'eau des anciennes galeries de la mine, que l'on dit très pure. L'association, dont Monsieur Chardola est aujourd'hui le président, travaille maintenant sur les autres bâtiments : bassins de décantation, tables de lavage, four, etc. Pendant ces travaux, "les amis de La Villeder" avaient cherché les vestiges du puits n'8 sans le trouver. Celui-ci aurait peut-être permis de descendre dans des galeries plus profondes et d'accéder aux travaux sous La Grande Tranchée. Ce n'est qu'après la construction de l'accès à la brasserie que le n°8 est apparu, sous la forme d'une dépression de 50 centimètres de profondeur au beau milieu de la route ! La Mine de la Villeder Aujourd’hui Au cours de ses différentes périodes d'activité, 15 puits ont été creusés sur trois niveaux principaux de recherche avec de petits dépilages très localisés : -20, -43 et -73 mètres. Cependant, le puits Saint-Michel descend à -256,5 mètres avec deux travers bancs à-195 et-251,5 mètres. Les eaux étaient évacuées par deux galeries d'écoulement : galerie de Plinet (800 mètres) et galerie de Brohais (160 mètres). Aujourd'hui, les terrains sus-jacents, en particulier dans La Grande Tranchée, sont affectés par des dépressions' de 2 à 15 mètres de profondeur qui témoignent de la présence d'anciens puits. Le problème réside dans le fait que ces puits, en apparence bouchés, ne sont pas tous remblayés : pour certains, le cône résulte simplement de l'affaissement du haut des parois du puits. Les déblais au pied de la paroi de La Grande Tranchée sont souvent le lot de bonnes surprises : c'est là que les anciens ramassaient leurs plus belles Cassitérites ! Toujours à flanc de paroi, une galerie de recoupe est toujours visible et accessible. Celle-ci ne présente pas de minéralisations intéressantes mais montre le passage granite/schiste, typique du gisement. Malheureusement, les nombreux actes de vandalisme perpétrés sur les terrains du propriétaire ont conduit ce dernier à interdire définitivement l'accès. Les haldes du petit bois, près des puits n°1 et Saint- Michel étaient riches en Cassitérite, Béryl, Apatite et parfois Arsénopyrite. Même si ces déblais ont été maintes et maintes fois fouillés, on y trouvait toujours des échantillons intéressants. Les cristaux se trouvaient dans des blocs de quartz fétide. La construction d'une route d'accès à la nouvelle brasserie a fait disparaître en mai 1999 ces déblais, non sans avoir livré d'ultimes échantillons rendus accessibles par les coups de pelleteuse. Les puits Saint-Michel et n°1, situés à l'angle des deux routes, sont toujours visibles et font encore l'objet de travaux de la part de l'association. Le puits no 1 a, lui, été équipé d'un treuil et d'une pompe qui permettent aux personnes membres de l'association d'effectuer des descentes dans le puits afin de déblayer les galeries du niveau -20 mètres. La descente s'effectue en toute sécurité, une petite plate-forme assurant la récupération des personnes au niveau des galeries. 100 mètres de galerie sont accessibles, ainsi que trois courtes galeries de recoupe et un petit dépilage au bord du puits. Le travail titanesque qu'a entrepris l'Association des Amis de la Villeder a permis jusqu'à présent de sauver ce patrimoine minier de la destruction. Car comme pour beaucoup d'anciennes mines, des rapports ont été établis pour la mise en sécurité du site, c'est à dire sa destruction totale, pure et simple ! Souhaitons que ce projet aboutisse prochainement afin de pouvoir vous inviter à découvrir les galeries de ce haut-lieu de la minéralogie française. Extrait du Règne Minéral Hors-série VII de 2001