Croix
Centre-ville
Centre-ville
LA GACILLY
56200
Morbihan
56

Une question vient tout de suite à l’esprit : pourquoi une telle étude à cette période de l’histoire gacilienne ? Tout simplement parce que les deux plus anciennes croix de La Gacilly datent de cette époque.

Étude générale des Croix

Une étude générale des croix doit être divisée en deux parties :

  • l’une concernant les croix se trouvant à l’intérieur des églises ou des chapelles ; implantées dans ces édifices, leur étude est liée à celle du bâtiment dans lequel elles sont placées.
  • l’autre pour les croix de l’extérieur ; implantées sur le bord ou à la croisée des chemins ou des routes, à l’accueil des cimetières ou dans les calvaires, enclos et lieux de pèlerinage, elles sont alors dites « monumentales » parce qu’elles représentent un monument à elles seules. L’étude qui va suivre va donc traiter de ces croix extérieures.

Situation

Orientation : pour les croix de La Gacilly et des environs, il n’y a pas d’orientation bien précise par rapport aux points cardinaux sauf pour les croix des cimetières généralement orientées vers l’Ouest. Sur le bord des routes et des chemins, les croix font, la plupart du temps, face à la voie, certaines sont cependant perpendiculaires à celle-ci.

Implantation : si, dans certaines communes, l’implantation des croix suit un itinéraire ou marque la limite d’un territoire comme à Carentoir par exemple avec les croix de Villeneuve, de l’Abbaye aux Alines et de la Cossais, ce n’est pas le cas à La Gacilly encore que les croix de Bel-Orient, Jacquary, Brozéas et Saint-Jugon respectent un certain alignement

Matériau utilisé

Pour les croix les plus anciennes, le matériau utilisé est le schiste ardoisier, matériau très abondant dans toute la région et surtout dans les environs de La Gacilly. Très souvent, il s’agit d’une plaque de schiste peu épaisse, de trois à vingt centimètres environ, d’un palis en fait, pouvant atteindre plusieurs mètres de longueur et parfaitement plate. Ce matériau est abondamment utilisé pour d’autres travaux : clôtures de champs et de prés, construction d’enclos de porcheries ou de poulaillers et même de dépendances agricoles, de séparations ou de cloisons intérieures dans les maisons. Les manteaux de cheminées étaient souvent faits avec ces mêmes plaques schisteuses ainsi que les dallages.

Il faut savoir que le schiste est un matériau qui peut être travaillé avec beaucoup de précision et résiste très bien aux injures du temps aussi bien que le granite dont la structure granuleuse a tendance à s’éroder superficiellement.

Les croix plus récentes sont soit en schiste soit en granite, ce dernier matériau est souvent utilisé lorsqu’il y a des sculptures en relief sur le monument, surtout des sculptures à plusieurs personnages.

Structure

  • Le fût : c’est la partie verticale de la croix. Pour les croix en schiste, il peut avoir une section en forme de rectangle, de losange ou de formes géométriques s’y rapportant. Pour les croix en granite, la forme ronde est la plus courante.
  • Les branches : ce sont les bras de la croix, c’est à dire la partie horizontale parfois appelée aussi croisillons. Les creux séparant les bras s’appellent des redents.
  • L’empattement : c’est l‘élargissement de la section du fût à sa base afin de mieux supporter le poids de la croix et faciliter son équilibre. Cet empattement peut avoir les formes les plus diverses mais le plus souvent il a une forme triangulaire de chaque côté du fût.
  • Le soubassement: c’est une petite construction à la base de la croix dans laquelle est enfoncé le fût ou l’empattement lorsqu’il existe. Il est presque toujours de plan rectangulaire, construit en moellons de schiste pour les croix en « palis » et, parfois, couvert d’une dalle souvent saillante pouvant être moulurée pour les plus anciennes. L’épaisseur de cette dalle est variable mais peut atteindre une vingtaine de centimètres. La croix du Guélin en Saint-Martin-sur-Oust, de 1645, porte même des traces d’usure comme si elle avait servi de pierre à aiguiser. Était-ce une pratique cultuelle ? Les croix sans soubassement sont les plus anciennes ; celles avec soubassement ne semblent pas antérieures au XVI° siècle.

Décor

En général, les croix ont une face antérieure plus travaillée où l’on trouve l’essentiel du décor et des inscriptions ; le revers du monument est plus simplement traité. La décoration consiste généralement en une gravure ou une sculpture ; les croix ainsi décorées sont dîtes « historiées ».

Les décors les plus courants sont :

  • les cinq plaies du Christ représentées par cinq trous.
  • la croix soit gravée soit en relief.
  • le monogramme IHS.
  • le cœur.
  • le titulus INRI.
  • les écus ou armoiries.
  • un personnage, le Christ en général.
  • plusieurs personnages, ces croix sont alors construites en granite et datent de la fin du Moyen Age ou du XV° siècle.

Types de Croix

  • Croix Latine : lorsque le fût est plus long que chaque bras de la croix. Cette croix est aussi appelée croix du Christ ou croix haute.
  • Croix Grecque : les quatre bras sont égaux ; elle est aussi appelée croix mixte.
  • Croix Celtique : inscrite dans un cercle, les extrémités en débordant ; elle conjugue en fait le symbolisme de la croix et celui du cercle, le « tout en un ».
  • Croix Pattée : c’est une croix dont les branches vont en s’élargissant de l’intérieur vers l’extérieur.
  • Croix de Malte : c’est une croix grecque pattée dont les extrémités des branches présentent une échancrure triangulaire.
  • Croix Tréflée : c’est une croix dont l’extrémité de chacune des branches se termine par trois demi-cercles.
  • Croix Trilobée : c’est une croix dont les trois branches sont en forme de demi-cercle comme par exemple la croix du Gouta en Quelneuc et celle de l’église du Temple en Carentoir. Toutes les deux sont en schiste, sans empattement et sans soubassement, le fût est plus large à la base qu’au sommet ce qui est un signe de très grande ancienneté. Pour la Bretagne, les croix trilobées ont une répartition géographique limitée au canton de Guer et à Caro, Carentoir, Quelneuc, Ploërmel et Paimpont. Quatorze croix de ce type ont seulement été recensées.
  • Croix Redentée : c’est une croix latine ou grecque dont les branches s’inscrivent dans un carré ou un rectangle lequel s’inscrit lui-même dans un cercle ou deux arcs de cercle dans le cas d’un rectangle comme à la Ville-Janvier sur la Chapelle-Gaceline et qui définit le profil extérieur des redents. De plus, la largeur du fût est géométriquement déterminée par la projection au compas des côtés du carré sur les diagonales tout en donnant la profondeur des évidements des redents. Les croix redentées sans soubassement sont très rares ; deux seulement ont été recensées à Trélo et à l’Hôtel Michelot en Carentoir. La croix de la Cocherie près du Temple est un très bel exemple de croix redentée car l’extrémité des branches s’inscrit dans un cercle parfait, de même, d’ailleurs des croix de la Haute-Bouëxière dite de Saint-Hyacinthe de 1838 et du Guélin en Saint-Martin-sur-Oust.

Datation

L’approche chronologique des croix monumentales, objets plutôt simples et peu documentés, pose de difficiles problèmes surtout pour les plus anciennes (Haut Moyen Age.) Le nombre de croix très anciennes est en plus très restreint et cela ne facilite pas la datation. Par contre, pour la fin du Moyen Age et les siècles suivants, on dispose de quelques repères chronologiques sûrs et de séries suffisantes d’objets à partir desquels des interpolations deviennent possibles grâce à des indices formels comme le décor, la mouluration des fûts et des redents.

 

Les Croix gacilienne

Recensement alphabétique des Croix isolées :

Croix existantes

  • Archers (la croix des)
  • Bel-Orient (la croix de)
  • Brozéas (la croix de)
  • Calvaire (le)
  • Cimetière (le)
  • Elven (la croix)
  • Gazeau (la croix de )
  • Grée Saint-Jean (la croix de la)
  • Jacquary (la croix de)
  • Palis Percé (la croix du)
  • St Jugon (la croix de)
  • Ville Orion (les croix de la)

Croix disparues

  • Lenric sur le chemin de la Haute-Bardaie au lieu dit la Planchette en Brozéas.
  • Sorel près du Tay-aux-Epaillard.
  • Cas Rouge sur le placis du même nom, elle existait encore en 1774.
  • St Vincent près de la chapelle du même nom.
  • le cimetière, à l’extérieur de celui-ci, près du chemin menant à la rivière, au coin du jardin qui se trouvait près du relais téléphonique, à l’entrée de la rue de la Motte.
  • l’ancienne croix de Gazeau.

Recensement chronologique

  • Bel-Orient
  • Jacquary
  • Palis Percé
  • Le Chesne Rond
  • Des Archers
  • Gazeau