Rivière
Aff (L')
LA GACILLY
56200
Morbihan
56

A - L’Aff

1 - Dénominations successives

Dans le cartulaire de Redon, l’Aff est d’abord appelé « flumen Avus » mais également « Aeff flumen » et même « Eff ». Ensuite l’orthographe devient Afft, puis Apht en 1830 [1]

2- Source

Elle prend sa source dans la forêt de Paimpont avec deux branches principales :

  • l’une de ces branches est formée par la réunion de trois ruisseaux :
  • le premier vient du bois de Rauco, sur le penchant Sud du Val Sans Retour,
  • le deuxième est alimenté par les eaux des étangs d’En-Haut et de Châtenay, à 210m d’altitude,
  • le troisième prend sa source au pied de la chapelle templière Saint-Jean (route de Campénéac à Paimpont). Un filet d’eau sort du rocher sur lequel est bâtie cette chapelle, s’en va dans une fondrière qui donne naissance à un petit ru : c’est ainsi que naît l’Aff.
  • l’autre branche vient de l’étang du Pas du Houx à 152m d’altitude et passe ensuite par l’étang des Forges.

3 - Communes traversées

Cette rivière sert de limite territoriale entre les départements d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan sur la presque totalité de son parcours sauf pour :

  • la butte de la Croix Guillemaud (93m) en Comblessac,
  • l’enclave de Trémeleuc en Quelneuc,
  • et surtout l’enclave de Cournon.

 

Liste des 39 communes concernées par l’Aff et ses affluents

  • Rive droite : Beignon, Saint-Malo-de-Beignon, Guer, Ploërmel, Saint-Jean-de-Villenars, Campénéac, Augan, Porcaro, Monteneuf, Réminiac, Tréal, Ruffiac, Saint-Nicolas-du-Tertre, Les Fougerêts, Carentoir, Quelneuc, la Chapelle-Gaceline, La Gacilly, et Glénac.
  • Rive gauche : Paimpont, Plélan-le-Grand, Maxent, Loutehel, Campel, Bovel, la Chapelle-Bouëxic, Guignen, Lohéac, Lieuron, Pipriac, Mernel, Maure-de-Bretagne, les Brulais, Comblessac, Saint-Séglin, Bruc-sur-Aff, Sixt-sur-Aff, Cournon, et Bains-sur-Oust.

4 -   Parcours

L’Aff a une longueur de 50km environ. C’est une rivière très sinueuse car sa source est à une altitude relativement basse (210m) et, en plus, après 7km de parcours, elle n’est plus qu’à 70m d’altitude au Pont-du-Secret, près des Forges de Paimpont. Comme à son confluent avec l’Oust, elle se trouve à 4m au-dessus du niveau de la mer, cela lui donne un dénivelé de 66m pour un parcours de 43km, soit une pente moyenne de 1,5m au kilomètre.

Son confluent avec l’Oust est situé dans l’étang Hermelin (anciennement Humelin) au Sud du bourg de Glénac, près de l’Ile aux Pies.

Jusqu’au XIX° siècle, le cours était souvent encombré de pieds d’arbres mais surtout de pêcheries installées par les riverains ce qui allait jusqu’à occasionner de fréquentes inondations sur ces bords.

5 -   Bassin

Avec ses affluents, l’Aff couvre une superficie hydrographique de 1.OOOkm² environ. Ce bassin englobe les territoires de 39 communes d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan. Il est à signaler – et beaucoup de Gaciliens ne s’en doutent même pas – que l’eau qui passe au Bout-du-Pont arrive non seulement de la Forêt de Paimpont mais également des environs de Rennes avec les ruisseaux de Guignen par exemple et aussi de la banlieue de Ploërmel.

B - LES AFFLUENTS DE L’AFF

1 -  Le Combs

Appelé autrefois la Combe (qui veut dire vallée), il a sa source dans les étangs du château du Val au Nord de Campel. C’est la rivière des communes de Campel, la Chapelle-Bouëxic, Guignen, Maure, Lohéac, Saint-Séglin, et Pipriac. C’est l’affluent le plus important de l’Aff quant à sa longueur (30 km), à son débit et à son bassin. Son confluent avec l’Aff, un peu en amont du pont de la Chouannière, est situé au lieu-dit les Trois-Rivières à la limite des trois communes de Quelneuc, Saint-Séglin et Bruc-sur-Aff .

Certains de ses affluents portent des noms évocateurs comme le ruisseau des Grasses Noëes, le ruisseau de Feintenet, le ruisseau de Gabouille, le ruisseau du Cassouer, le ruisseau de la fontaine de Trouée. Vers 1840, il faisait tourner quatre moulins à blé et un à foulon.

2 -   L’Oyon

Il prend sa source à l’entrée Sud-Ouest de la forêt de Paimpont ; l’une des branches naît près du Val sans Retour (de l’autre côté de la colline, il y a une des sources de l’Aff) ; l’autre branche alimente, presque à sa naissance, le plan d’eau qui entoure le château de Trécesson.

L’Oyon est la rivière de Campénéac, d’Augan, de Porcaro, du Camp de Coëtquidan et surtout de Guer ; il s’appelait autrefois la Rivière de la Croix Lucas.

3 -   Le Rahun

C’est un nom celtique. A signaler que le Rahun passe à Huno et, dans ces deuxmots, il y a la syllabe « HUN ». Est-ce un nom de famille ?

Cet affluent a deux sources principales :

  • l’une au Nord de Réminiac, à 84m d’altitude, près du bois de la Minière de la Grée de Callac et non loin des ruines d’une chapelle dédiée à Sainte Zéphirine (Ste Leuphérine du Cartulaire de Redon ?) ;
  • l’autre, au bourg de Monteneuf, à partir d’un petit étang, dans les bois de la Voltais.
  • Sur un parcours de 18km, il arrose Monteneuf, Réminiac, la Bourdonnaye, Tréal où, dans un document de 1830, il est appelé « fleuve de Rahon » quand il passe au Vieux Bourg. Il draine également les eaux de Ruffiac, Saint-Nicolas-du-Tertre et Carentoir.

Dans cette commune, l’un de ses principaux affluents, le Beauché, alimente deux plans d’eau dans sa partie haute et porte ensuite le nom de Caurel (anciennement Cauril) dans sa partie basse. Ce ruisseau Caurel est souvent cité dans le Cartulaire de Redon. Il a sa source dans les « duénées » des Vignes près de Couëtu. A cet endroit et d’après une tradition, il y aurait eu une villa romaine (la voie Ahès n’est pas loin) qui se serait effondrée et aurait disparu dans les fondrières.

 Sur cette commune, le Rahun a donné son nom à plusieurs pièces de terre : une petite châtaigneraie, au bas du domaine du Bourget s’appelle Rahun, de même qu’une petite pâture près du village de la Boussardaie.

Sur La Gacilly, il reçoit sur sa droite les eaux du ruisseau de Sigré ou de Roselière ou encore de Ruselière du nom de la fontaine où il naît près de la ferme de Sigré [2]. Il reçoit aussi les eaux de la fontaine de Fondemay devenue une des stations de pompage de Carentoir, tout près de Haudiart. Ce ruisseau de Sigré forme la limite entre La Gacilly et Carentoir jusqu’à son confluent avec le Rahun après le pont du Bouillon de Guiho, près du Palis Percé.

Ce dernier a également comme affluent un ru venant de la fontaine de la Haute Bardaie qui formait autrefois l’étang de la Roche Gestin entre la Villio et la Saudraie. Autre affluent du Rahun sur La Gacilly, le Lobidy qui sortait d’un chemin creux entre le Chêne et Brozéas, traversait la prairie de la Villouët, séparait le Tay d’en Haut du Tay d’en Bas par un marécage ce qui rendait impossible la communication entre les deux villages autrefois. Il formait aussi, à la hauteur de la Mandraie (anciennement la Monneraye) avant son confluent avec le Rahun, une sorte d’étang marécageux qui obligeait les habitants de la Mandraie à passer par le Tay et la Villouët pour se rendre à La Gacilly.

Après être grossi par les eaux du ruisseau de Sigré, le Rahun forme la limite entre La Gacilly et Carentoir puis la Chapelle-Gaceline où il reçoit le ruisseau de Fondelienne avant d’arriver à son confluent avec l’Aff près du Lieuvy.

 

[1] Dictionnaire Historique et Géographique de la Province de Bretagne - OGÉE

[2] Bulletin paroissial de décembre 1959