Moulin
Moulins gaciliens (Les)
LA GACILLY
56200
Morbihan
56

Du temps de Moïse, on employait déjà deux petites meules cylindriques de pierre dure pour broyer le grain des céréales, ces meules étaient actionnées par des esclaves ou des femmes. Puis, par la suite, on trouva le système d’attelage des ânes ou des mulets ou des chevaux pour faire tourner ces meules. Les moulins à eau, après avoir pris naissance en Asie Mineure (Turquie, Syrie, Palestine, Liban) deviennent communs en Italie à partir du V° siècle. Les moulins à vent sont nés également en Asie Mineure puis transitèrent par la Russie et la Hongrie où ils arrivèrent au VIII° siècle. Ils se répandirent ensuite en France ; certains avancent que ce sont les chevaliers, en prenant part aux Croisades (1° en 1096 et 8° en 1270), qui rapportèrent de Palestine le système de fonctionnement des moulins. Aussitôt revenus chez eux, ils se lancèrent dans la construction de ces moulins. Les Montfort/Montauban, futurs seigneurs de La Gacilly, prirent part aux Croisades ; ils furent peut-être à l’origine de l’installation des moulins autour de La Gacilly.

DIFFÉRENTS MOULINS

  • Moulin à Vent
  • Moulin à Eau
    distinctions à faire dans cette catégorie :
    • Moulin à grains ou à farine :
    • Chamoisage : c’est une opération de finition pour assouplir et affiner les peaux tannées. (Peau de chamois autrefois)

DICTIONNAIRE – Différents systèmes de fonctionnement

Bief : canal qui conduit les eaux pour les faire tomber sur le haut de la roue verticale d’un moulin ; l’eau arrive par une petite canalisation en bois de 50cm de large sur 30 de haut qu’on appelle le neau ; elle tombe sur le dessus de la roue dans des godets en bois plein dénommés seilles le plus souvent faits en chêne. La force motrice est transmise par un système de roues dentées d’abord en bois puis en fonte qui, grâce à un renvoi d’angle et à un axe vertical actionnent la meule. L’une de ces roues de transmission, le hérisson ou commandeur, possède des dents en bois de frêne, de pommier ou de cormier. Les dents sont à changer régulièrement ce qui est le travail de l’amoulageur, le spécialiste des mécanismes des moulins (JAG p.53)

Amoulageur : c’est un charpentier spécialisé dans la réparation des moulins principalement dans la réparation ou le changement des dents en bois des roues d’engrenage qui s’usaient très vite. Joseph Sorel de la rue St-Vincent était amoulageur vers 1750.

Les blatiers qui achètent et vendent du blé et d’autres graines. Mathurin Boucher est blatier dans la maison Martel de la rue Saint-Vincent, Laurent Mahé et Vincent Thomas ont le même commerce dans la rue du Pont en 1798.

Les meuniers : pour la confection de la farine, il y a de nombreux moulins à La Gacilly , aussi bien à eau (le Bout-du-Pont, la Bouère, le Lieuvy) qu’à vent (le Pavillon, Marette à Saint-Jugon, la Croix des Archers, Brozéas). C’est la raison pour laquelle des meuniers résident à La Gacilly : Jean Lesné en 1672 ; les frères Thomas, Guy et Jean, en 1694 ; Pierre Gautier en 1700 ; Pierre Mabon de la Bouère en 1798 ainsi que la veuve Jean Moulin (nom prédestiné) dans la rue du Pont. Toujours autour des grains et de la farine les blatiers qui achètent et vendent du blé et d’autres graines. Mathurin Boucher est blatier dans la maison Martel de la rue Saint-Vincent, Laurent Mahé et Vincent Thomas ont le même commerce dans la rue du Pont en 1798 Coursier : canal qui conduit l’eau sous les aubes d’une roue de moulin ; ces aubes pouvaient être fixées au milieu ou au bas de la roue verticale du moulin.

Étier : bief qui sert à conduire de l’eau de mer Foulon : système qui avait pour but d’assouplir, de feutrer les toiles et les draps. Le foulonnier plongeait d’abord l’étoffe dans l’eau froide de la rivière puis la jetait dans une cuve d’eau chaude où elle était malaxée par deux gros et lourds pilons munis chacun de trois dents. Ces pilons ou maillets étaient soulevés lentement et successivement par les pales d’un arbre de couche mu par la roue d’un moulin. Ensuite, il dégressait le drap avec de l’argile appelée « terre à foulon », le redressait sur les bords et, une fois séché, le lustrait à la carde.

Tan : la roue du moulin actionne des pilons verticaux équipés de lames à trancher les écorces principalement de chêne afin d’obtenir une poudre, le tan, utilisée ensuite au tannage des peaux. Héri : Le sol de terre battue qui sert de cour au moulin porte le nom de héri. » En 1679, maître Julien Le Roy, chirurgien de la ville de La Gacilly, se noya proche le héri »

MOULINS GACILIENS Moulins à Eau :

  • Le Bout-du-Pont à farine
  • Le Bout-du-Pont à foulon
  • La Chamoiserie : La Bouère
  • Galny
  • Le Moulin-Gestin

Moulins à Vent :

  • La Croix des Archers
  • Le Pavillon
  • Bréhaut
  • Marette
  • Gralia
  • Sorel près du Tay
  • Sur la carte de Cassini, un moulin figure sur la grée Teignoux à la Glouzie.

Le Moulin du Bout-du-Pont et La Minoterie
Particularité
Le Moulin fonctionnait avec une roue horizontale, il n’y avait que cinq moulins comme cela dans le Morbihan, les autres moulins à eau possédaient une roue verticale OLIVIER de MONTAUBAN Après le décès de son épouse vers 1299, Olivier de Montauban épousa secrètement sa grand’tante Julienne de Tournemine vers 1301. Peu à peu cette union devint plus ou moins publique et Olivier de Montauban songea à la régulariser. Pour ce faire, il devait obtenir du pape la levée de l’empêchement de consanguinité. Afin de s’attirer les bonnes grâces de Jean XXII, le pape de l’époque qui résidait alors à Avignon, il commença par lui demander la permission de construire au Bout-du-Pont un pont, un hôpital et une chapelle en 1317. Dans cette demande il est écrit que ces constructions se feront « près des moulins Saint-Jean». C’est la preuve que des moulins existaient déjà à cet endroit et, de plus, on ne parle pas du moulin mais des moulins ce qui signifie qu’au tout début du XIV° siècle, au moins deux moulins étaient déjà en place. Quelques années plus tard, en 1465, dans le minu que Françoise d’Amboise présente après le décès de sa mère, Marie de Rieux, il est précisé « que le moulin à blé étant près l’hôpital et aulmônerie sur la rivière d’Aff à deus vols de chappons du chasteau » et, un peu plus loin, il est question « d’un moulin à fouller draps ou moulin à foulon avec son logis situé sur la dite rivière d’Aff avec ses distroitz » au-dessous de celui à blé « au bout de la dite chaussée du côté devers le bieff dudit lieu de La Gacilly ».
30 septembre 1856 : Un arrêté préfectoral annonce que Louis Poligné est autorisé à maintenir en activité les usines destinées à la mouture des céréales qu’il possède sur les deux rives de l’Aff aux deux extrémités du pont de La Gacilly, sur la commune de La Gacilly, à développer les édifices du moulin situé sur la rive gauche de la rivière, à porter à un mètre la largeur du coursier de l’usine située sur la rive droite. C’est sans doute sitôt après cet arrêté que Louis Poligné construira la minoterie que nous connaissons. Vente de la Minoterie (Article paru dans l’Avenir du Morbihan du 2 août 1884) Études de Me Éoche-Duval avoué-licencié et de Me Fischer notaire à Redon.

Vente publique aux enchères d’immeubles provenant de la communauté POLIGNÉ-VILLERIO

Le dimanche 17 août prochain une heure après midi au lieu-dit le Bout-du-Pont de La Gacilly en la commune de Sixt par Me Fischer notaire à Redon, il sera procédé à la vente publique aux enchères de Commune de La Gacilly

1° lot : la minoterie, la maison d’habitation, l’écurie aux vaches, une petite écurie, un appenti avec chaudière, l’écurie aux chevaux, le refuge à porcs, le petit pré Selot ; le jardin avec le ….et le hangar joignant au couchant la minoterie, au nord la rivière, au midi la route de Sixt d’une contenance d’environ 60 ares et la vieille maison servant de décharge sise au midi de la maison d’habitation, la cour servant la maison d’habitation et la minoterie d’une contenance d’environ 18 ares Commune de Sixt :

2° lot : maison au midi de la cour de la minoterie ci-dessus sise sur le bord de la route de Sixt côté nord avec 4m dans la vieille maison ci-dessus… au midi de la route avec sa cour devant et 10m à prendre au midi

3° lot : le clos Séro 1ha30a ; au nord, la route ; au couchant, le chemin ; du midi, le chemin ; du levant, le sieur Denis.

4° lot : le pré Macouille

5° lot : le grand pré de la Bouère

6° lot : Commune de Cournon : la butte St-Jean

7° lot : parcelles ensemencées de sapin

8 ° lot : 2 bois taillis

9° lot : Commune de La Gacilly : la maison de la Chamoiserie joignant du levant et du nord, la rue ; du couchant, la route ; du midi, la rivière et le sieur Bourrée

11° lot : une parcelle de terre sur les landes de St-Jugon

12° lot : une parcelle en pré dans l’étang de la Bouère

13° lot : Commune de Glénac : une parcelle en pré à Pré-Naval.

En vertu d’un jugement contradictoirement rendu par le tribunal civil de l’arrondissement de Redon le 21 juin 1884 entre : 1 François Poligné, minotier, fils de Louis ; 2 Melle Marie ; 3 Melle Marie-Louise Poligné sans profession demeurant à La Gacilly demandeurs ayant pour avoué Me Éoche-Duval et François Razé meunier demeurant au moulin de Cavalon en la commune de la Chapelle-Gaceline agissant en qualité de subrogé-tuteur de :1 Jean-Baptiste ; 2 Louis ; 3 Jeane ; 4 François ; 5 Vincente Poligné, enfants mineurs issus du mariage de François Poligné et de feue dame Jeanne-Marie Poligné défendeurs ayant pour avoué Me Vuatiné. En présence de Jean-Baptiste Legault propriétaire à Sixt subrogé-tuteur ad-hoc des mineurs sus-dénommés. Pour tous renseignements s’adresser à Me Fischer, commis pour la vente, dépositaire du cahier des charges et à Me Éoche-Duval avoué à Redon.
Redon le 15 juillet 1884.
L’avoué du demandeur E. Éoche-Duval
Enregistré à Redon le 17 juillet 1884 folio ; Reçu 1,88fr, décimes compris – Fouché

A cette date, il est fort probable que ce fut le sieur Pierre-Marie Denis qui devint le propriétaire de la minoterie et de la chamoiserie. Pierre-Marie Denis Ne voulant pas être sous la domination prussienne, il quitte son Alsace natale et arrive à La Gacilly après la guerre de 1870. M. Pierre-Marie Denis dit le « Boër », sobriquet qui lui fut donné parce qu’il participa à la guerre du même nom en Afrique du Sud (1899-1902) C’est M. Alexandre Denis qui fit construire la belle maison faisant face à celle du graveur de verre actuel, maison qui fut appelée pendant longtemps le « Petit Château ». M. Pierre-Marie Denis restera propriétaire de la minoterie jusqu’en 1911 ; c’est alors que M. Chaumeil, ingénieur meunier, devient le minotier. M. Chaumeil fera remplacer les meules à moudre par un moulin à cylindre plus moderne. M. Chaumeil sera suivi par M. Delarue qui fera rénové le moulin à cylindres en 1929 par l’entreprise Teisset-Rose-Brault de Paris représentée par par la maison Jamet de Rennes. Ensuite, c’est M. Guénégo qui sera propriétaire de la minoterie et enfin M. Louis Lemonnier. Ce dernier achète la minoterie à Jean Guénégo le 1° février 1941. Il a alors comme chauffeur de camion Paul Bothamy qui sera suivi par Joseph Royer puis André Tardif, Eugène Foutel étant ouvrier. A ses débuts, Louis Lemonnier achète les grains directement aux cultivateurs mais, par la suite, il passera par des grossistes comme Melle Homet de la rue La Bourdonnaye. Après beaucoup d’améliorations dans la minoterie, Louis Lemonnier cessera son activité en 1967 et décèdera l’année suivante. Aucun de ses enfants ne reprendra l’affaire malgré une tentative de son fils Gérard. Réclamations 9 juin 1928 : le maire de La Gacilly fait connaître au préfet que M. Bourrée est propriétaire à La Gacilly d’une pairie située sur la rive droite de la rivière immédiatement à l’amont de la chaussée-déversoir de la minoterie. Cette prairie est inondée lors des crues du fait de M. Chaumeil propriétaire de la minoterie, lequel ne lève pas assez ses vannes ; il attend qu’on lui en fasse l’observation et alors il s’exécute. Le garde-champêtre de La Gacilly a constaté l’inondation de la prairie de M. Bourrée à plusieurs reprises, les vannes du vannage de M. Chaumeil restant fermées et que d’autres terrains se trouvent également submergés. De ces constatations, il résulte que M. Chaumeil ne se conforme pas à l’arrêté préfectoral du 31 octobre 1900 règlementant son usine avec pose d’un repère de niveau qui devient le niveau légal. Cette négligence ne constitue pas une contravention dont la répression soit du ressort de l’Administration. Il appartient à M. Bourrée de demander à M. Chaumeil réparation des dommages que pourrait lui causer une surélévation du plan d’eau résultant de la dite négligence en introduisant une instance devant les tribunaux ordinaires à défaut d’accord amiable entre eux ». 19 janvier 1932 : nouvelle réclamation de la part de 42 riverains morbihannais de la rivière de l’Aff qui signalent que « depuis deux ans, par le fait du mauvais vouloir de l’usinier concessionnaire de la chute d’eau, à lever les vannes en temps opportun et à les maintenir pendant le temps nécessaire à l’écoulement des eaux, les prairies et terrains sont submergés pendant la plus grande partie de l’hiver » 2 avril 1940 : nouvelle réclamation de M. Bourrée auprès de Mme Guénégo, propriétaire de la minoterie. L’ingénieur en chef du Morbihan a rappelé à cette dernière qu’elle doit respecter les dispositions prévues notamment le niveau légal des eaux. Elle a été invitée à permettre l’accès du répère aux riverains intéressés. Frontière Morbihan-Ille-et-Vilaine Comme on pourrait le penser, ce n’est pas la rivière qui sert de séparation entre les deux départements et entre les deux communes mais l’ancien bief que l’on voit très bien sur le cadastre de 1824 et dont il reste le creux après le pont, entre les deux maisons a droite vers Redon D’ailleurs, l’arrêté préfectoral de 1856 (travaux aux entreprises Poligné) précise bien que le moulin de la rive gauche se trouve sur la commune de La Gacilly. Dans l’acte de vente de la minoterie, il est bien fait la distinction entre les deux communes voire les trois : La Gacilly, Sixt-sur-Aff et Cournon.

Moulin a Foulon
Un foulon (du latin : fullo), également autrefois appelé moulin fouleur, moulin foulon, ou encore aujourd'hui, moulin à foulon, est un mécanisme (mû le plus souvent par un moteur hydraulique) servant à battre ou fouler la laine tissée (drap) dans de l'argile smectique pour l'assouplir et la dégraisser. Le moulin était exploité par un ouvrier foulon ou foulonnier. Il pouvait aussi servir pour les cuirs et peaux. Le moteur hydraulique entraîne un arbre actionnant une batterie de maillets, placés en position de bascule au-dessus des cuves à drap ou autre textile ainsi que pour le tannage des peaux. Dans le cas du foulage du feutre, les cônes sont trempés dans un bain d'eau bouillante et d'acide sulfurique puis pressés dans une cloche pour leur donner leur texture ferme et dense." L’abbé Chérel écrit que « l’Aff faisait tourner le moulin de La Gacilly et le moulin à foulon au-dessous de ce dernier ». Par « au-dessous », faut-il entendre qu’il se trouvait à quelques mètres en aval du premier ou bien, l’un était au rez-de-chaussée et l’autre à l’étage donc dans le même immeuble. Cette dernière hypothèse est fort probable si l’on observe le cadastre de 1824 où il n’apparaît qu’une seule bâtisse et aussi la litho de Lorette. De plus, sur le cadastre de 1824, on voit très bien qu’il y a deux coursiers d’arrivée d’eau à cette bâtisse. THOMAS Jan était, en 1670, meunier au moulin à foulon du pont de La Gacilly

CHAMOISERIE
En 1770, vivait dans une bâtisse, sur le pâtis Sainte-Julitte, une dame nommée Mathurine Chamois ; était-ce bien son nom ou un surnom ? Elle était l’épouse de noble homme Joseph Clavier, chirurgien ; leur fille, Louise-Jeanne, épousa maître Jean Séguin dont la mère était Jeanne Grinsart. La propriétaire s’appelant Chamois, est-ce la raison pour laquelle la bâtisse prit le nom de chamoiserie ?
En 1772, une société d’actionnaires sous la direction de Messieurs Duffillol de Lorient et Viviers de La Gacilly construit, un bâtiment près du pâtis Sainte-Julitte et à l’extrémité de la rue de la Louiserie. Ce bâtiment prend également le nom de chamoiserie car des peaux tannées y sont préparées. Cette fabrique qui emploie d’abord un grand nombre d’ouvriers ne peut se soutenir et succombe par une faillite. Etait-ce également une tannerie ? Jusqu’à quand travailla-t-on les peaux dans cette chamoiserie ? Etait-ce bien une chamoiserie ?
Un Vincent Thomas est pourtant chamoiseur à La Gacilly
en 1790. Dès le début, est-ce que ce ne fut pas un moulin à grain ? Cela fait beaucoup de questions autour de cette chamoiserie. A la fin de ce XVIII° siècle, il y avait donc au Bout-du-Pont la chamoiserie sur la rive droite de l’Aff et, sur la rive gauche, un moulin à grain et un moulin à foulon mais la distinction entre ces trois bâtisses n’est pas évidente. Pour essayer d’apporter un peu de clarté dans cet imbroglio, il faut rappeler quelques faits historiques : ?
en 1670, c’est un Thomas qui tient le moulin à foulon. ? l’abbé Chérel écrit que « l’Aff faisait tourner le moulin de La Gacilly et le moulin à foulon au-dessous de ce dernier ». ?
en 1772, la bâtisse Chamoiserie existait bien et elle avait même un coursier (canal, rigole amenant l’eau au bâtiment) qui sera porté à une largeur de un mètre en 1856. ?
en 1798, Pierre Dréano est meunier au moulin du pont à La Gacilly. ? en 1856, Louis Poligné est propriétaire du moulin à grain et de la chamoiserie, un arrêté préfectoral permet d’en apporter la preuve : « Poligné Louis est autorisé à maintenir en activité les usines destinées à la mouture des céréales qu’il possède sur les deux rives de l’Aff, aux deux extrémités du pont de La Gacilly sur la commune de La Gacilly, à développer les édifices du moulin situé sur la rive gauche de la rivière, à porter à un mètre la largeur du coursier de l’usine située sur la rive droite ».

Que déduire de ce texte ?

  • qu’il y avait bien un moulin à grain sur la rive gauche et un autre sur la rive droite ;
  • que ces deux moulins sont situés sur la commune de La Gacilly, comme le pont d’ailleurs ;
  • qu’ils avaient Louis Poligné pour propriétaire ;
  • si ce dernier est « autorisé à maintenir en activité », cela veut-il dire que les bâtiments étaient vétustes ou inadaptés ?
  • Sur la rive gauche, il y a des « édifices », cela veut-il dire qu’il y a plusieurs bâtiments ? Par contre dans ce document, il n’est pas question : ? ni de la chamoiserie, a-t-elle été transformée en « usine destinée à la mouture des céréales ? L’élargissement du coursier tendrait à le prouver. ? ni du moulin à foulon à moins que « l’usine de la rive gauche » ayant plusieurs bâtiments, l’un d’eux servait de moulin à foulon et était situé au-dessous de celui à grain comme l’écrit l’abbé Chérel.

En 1856, Louis Poligné est également propriétaire du bâtiment de l’ancienne gendarmerie, l’office de tourisme actuel ; en 1878, il abritera l’hôtel Bourrée, du nom du gendre de Louis Poligné. La même année, le moulin à grain est devenu une minoterie qui sera vendue en 1896 au sieur Denis, celui-là même qui fera construire quelques années plus tard la jolie demeure située en face de la maison du fileur de verre. Quant à la chamoiserie, en 1878, elle est devenue un « édifice à exproprier » puis, en 1896, ce sera un terrain communal. Cette place prendra alors le nom de Place de la Chamoiserie. En 1836, Julien Marie HALLIER, alors âgé de 19 ans était employé comme garçon–meunier au moulin de la Chamoiserie. Il décédera au bagne des Iles du Salut en Guyane à l’âge de 47 ans (15d67).

LES MEUNIERS GACILIENS

Au Grand Moulin à Grain du Bout-du-Pont

  • 1401 - Perrot de GUYGNEN
  • 1676 - François AMELINE
  • 1700 - Jacques SOREL
  • 1750 - Joseph Charles SOREL
  • 1798 - Pierre DRÉANO
  • 1880 - Louis POLIGNÉ
  • 1884 - François POLIGNÉ
  • 1885 - Pierre Marie DENIS
  • 1911 - CHAUMEIL
  • 1929 - DELARUE
  • 1935 - GUÉNÉGO
  • 1941 - Louis LEMONNIER

Au moulin à foulon du Bout-du-Pont

  • 1655 - Jan THOMAS
  • 1694 - Guy et Jean THOMAS

Au moulin Marette

  • 1670 - François AMELINE
  • 1676 - Jan LESNÉ
  • 1775 - Charles Marie SOREL
  • 1836 - Joseph BARON puis son fils Joseph
  • 1850 - Joseph SEGUIN puis son fils Joseph
  • 1855 - Jean Louis SOREL

Au moulin de Bréhaut (ou de Mabio)

  • 1674 - Jan LESNÉ

Au moulin de la Bouère

  • 1401 - Perrot de GUYGNEN
  • 1698 - Pierre MABON
  • 1700 - Vve de Jean MOULIN
  • 1872 - Louis POLIGNÉ

Moulin de La Bouère
Le moulin de la Bouère existait déjà en 1401 et Perrot de Guygnen en était le locataire. A ce moment-là, le ruisseau des Brelles sortait de l’étang de la Bouère près de la maison Moriceau et venait alimenter le moulin. Ce n’est que le 6 avril 1872 que la situation va évoluer: un arrêté préfectoral autorise le sieur Poligné, minotier, demeurant à La Gacilly à « établir sous le chemin de grande circulation n° 9, au lieu-dit La Bouère, un aqueduc destiné à conduire les eaux de sa parcelle n° 681 section E. Cet aqueduc solidement construit en maçonnerie avec mortier de chaux, présentera un débouché de 0,40m sur 0,40m, les pieds-droits auront 0,30m, le radier et les dalles de recouvrement 0,15m d’épaisseur, ces dernières auront au moins 0,15m de portée sur les pieds-droits et ne pourront être placées à moins de 0,20m en contre-bas du dessus de la chaussée. La construction devra se faire par demi-largeur de chemin. Les fouilles munies de garde-corps, devront être éclairées pendant la nuit. Cet ouvrage sera établi et entretenu aux frais du pétitionnaire qui devra, après l’achèvement des travaux, remettre la chaussée dans son état primitif. Il sera responsable des accidents qui pourraient survenir par suite du défaut d’entretien. L’agent-voyer assurera l’exécution du présent arrêté. »

Moulin Gestin
Le Lieuvy de Haut s’appelait, à cette époque, le Moulin-Gestin car il y avait effectivement un moulin à eau appartenant au seigneur de la Roche Gestin, il portait encore ce nom en 1705. Dans le minu de 1401, il est question du moulin Gestin (166 G) En 1412, Guillaume de Cancouët renonce à tous ses droits y compris les moulins de Dano et de la Roche-Gestin En 1531, plusieurs seigneurs avaient des droits envers la Roche-Gestin dont le seigneur du Bois-By qui possédait le moulin de Dano sur le Rahun et où il y avait un droit de mouture. Ce moulin cessa son activité le 7 mai 1785.

Moulin Marette
En 1657, le domaine personnel de la seigneurie de la Roche-Gestin comportait entre autres le moulin à vent de Marette, le moulin à eau avec son étang de Dano, un emplacement de moulin à vent près de La Minardais nommé le moulin de la Roche et aussi le moulin de la seigneurie désigné sous le nom de moulin Gestin qui deviendra le Lieuvy-de-Haut). Le moulin Marette sera acheté par Yves-Jean Mancel pour 100 livres le 2 floréal an III Près de Saint-Jugon, entre le moulin Marette et le Châtelier, un amoncellement de roches blanches couronnent le sommet d’un petit monticule. Il s’agit manifestement de pierres déplacées. Pourquoi ces pierres sont-elles là et qui les a amenées ?

Moulin de Galny
Le moulin de Galny était bien sur la commune de La Gacilly Le Seigneur de la VILLE-ORION était propriétaire de ce moulin En 1447, le moulin de Galny appartenait au seigneur Guillaume Mallessecte En 1837, Melle du Haffont épouse le comte Charles Le Gouvello qui devient alors propriétaire de la Gélinaye, du Boschet, de Buhan et du moulin de Galny.

Moulin à la Croix des Archers
La moulin etait rattaché à la Villouët, le Vieux Moulin dans le Clos du Moulin à la Croix des Archers non loin du carrefour de la Peuillauderie avec bistrot.

Le moulin de Graslia
Situé entre Graslia et la Forêt-Neuve; sur la commune de Glénac, l’abbé Chérel aurait repéré les ruines de ce moulin : « une butte de 1m de hauteur et de 20m de diamètre ».

Le moulin de Bréhaut
Comme beaucoup de villages, Brozhéas était divisé en plusieurs sections : la partie Ouest a dû s’appeler la Ville Herçay ou la Ville Hercouët et la partie Sud, sur le haut de la colline, la Bréhardière. Cette dernière section se composait d’une maison d’habitation, d’une écurie et d’un moulin à vent nommé le moulin de Bréhaut. Sur le cadastre napoléonien de 1824, le moulin n’existe plus, les deux bâtisses sont devenues des masures et l’ancienne écurie porte le curieux nom de l’hôtel de la Mule. Les propriétaires de ces deux masures étaient Mme Vve Joseph Bouchet de la Ville-Jarnier et M. Julien Texier également de la Ville-Jarnier. Sur la carte de Cassini, figure un moulin à vent dans la forêt du Grand-Bois. Ne serait-ce pas le moulin de Bréhaut ? De plus, dans le registre paroissial de 1674, figure le baptême de Pierre Lesné dont le père Jan est dit meunier au moulin de Mabio. Bréhaut, Grand-Bois et Mabio, ces trois moulins ne sont-ils pas qu’un seul et même moulin. Question ? Le moulin du Pavillon Le 15 mars 1898, vers 7 heures du soir, un incendie dû à l'imprudence de la nommée Marie Vétié épouse MAURICE , racomodeur de parapluies à La Gacilly, se déclarait dans un moulin à vent situé au Pavillon , servant d'habitation aux époux Morice et appartenant au nommé Denis, Pierre-Marie, âgé de 32 ans, meunier au Bout-du-Pont ; Vu l'intensité du feu qui en quelques instants a tout embrasé, et le manque absolu d'eau dans les environs, il a été impossible de songer à l'éteindre, et l'immeuble a été entièrement détruit .Les pertes, qui ne sont couvertes par aucune assurance, s'élèvent pour le propriétaire à 500 Fr environ et pour le nommé Morice à 10 Fr. Ce dernier a pu sauver la majeure partie de son mobilier.