Bruc
GUÉMENÉ-PENFAO
44290
Loire-Atlantique
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Le logis des Bruc, situé à Guénouvry. Suite à l'incendie de 1480, il est décidé de reconstruire l'édifice. La nouvelle construction comprend alors trois bâtiments en fer à cheval dont il ne subsiste aujourd'hui que la partie centrale restaurée en 1865. Un des Bruc, Guéthenoc de Bruc, prend part à la bataille d'Hasting en 1066. Trois membres de la famille de Bruc partent en croisade, dont Guillaume de Bruc, époux d'une fille Callac. Alain de Bruc est évêque de Dol en 1268. Jean de Bruc est évêque de Saint-Brieuc, élu en 1429. Trois autres de Bruc sont successivement prieurs de l'abbaye de Saint-Georges de Penfao, dans laquelle existent des reliques de Saint-Georges. François de Bruc, seigneur de Vieillecour sert ardemment le duc de Mercoeur vers 1590. En 1596, Anne de Bruc, héritière de la branche aînée, épouse son cousin Guillaume de Bruc, seigneur de Vieillecour. A la mort de Joseph de Bruc, époux de Jeanne Le Prestre de Châteaugiron, le fils Louis-Benoît de Bruc, épouse Jeanne de La Pommeraye de Kérambar, famille du Loroux-Bottereau. Auguste de Bruc de Montplaisir prend possession du domaine en 1808, et à sa mort en 1846, le propriétaire est Hyppolite de Bruc, époux de Pauline Saint-Mars, qui meurt au château de Bruc en 1890. Ses enfants sont : Marie (Mme de Sury), Mme de Coy, Mme de Sapinaud, Mme de Boisaubin et Jeanne de Bruc (née à Guémené en 1850 et décédée en 1926). Le château devient ensuite la propriété des Morendeau et Potiron de Boisfleury, avant de revenir entre les mains de la famille de Bruc . La châtellenie de Bruc : Dans la paroisse de Guémené-Penfao, le manoir seigneurial de Bruc a donné son nom à l'une des plus anciennes familles de la chevalerie bretonne, portant pour armoiries : D'argent à la rose de gueules, boutonnée d'or. Cette famille connue depuis le XIème siècle, possède encore Bruc à la fin du XIXème siècle. Nous ne pouvons songer à faire l'histoire des seigneurs de Bruc dont la généalogie a été plusieurs fois imprimée et se divise en multiples rameaux. Qu'il suffise de signaler les principaux seigneurs du lieu : un sire de Bruc prit part à la conquête de l'Angleterre et se distingua en 1166 à la bataille d'Hastings — Guéthénoc et Guillaume Ier de Bruc, se croisèrent l'un en 1190 avec le roi Philippe-Auguste, l'autre, son fils, en 1248 avec le roi saint Louis — Guillaume II de Bruc, époux d'Adelice de Callac, prit part ainsi que ses quatre fils à la guerre de la succession de Bretagne, en défendant la cause de Charles de Blois — Pierre Ier de Bruc fut l'un des signataires en 1381 du traité de Guérande — Pierre II de Bruc, époux de Tiphaine de la Noue, dame de Vieillecourt, accompagna en 1425 le duc de Bretagne à Amiens — Guillaume, IV de Bruc, fils de Guillaume III et de Perrine de Baulon, fut fait prisonnier en 1487 en allant secourir le duc François II assiégé dans Nantes — René Ier de Bruc, fils du précédent et de Guillemette d'Esdrieuc, combattit avec son père et se maria à Raouline Provost — Pierre III de Bruc, issu de cette union, épousa Isabelle Goheau de Saint-Aignan et mourut en 1535 — Jean Ier de Bruc, leur fils se signala aux guerres d'Italie, s'unit en 1548 à Françoise Durant de la Minière, et décéda en 1560 — enfin Jean II de Bruc, fils de ces derniers, servit également le roi dans les guerres d'Italie, épousa Jeanne Robelot de la Voltaye, mourut à Nantes en 1584 et fut inhumé en l'église de Guémené-Penfao, dans l'enfeu seigneurial de sa maison. Il ne laissait qu'un fils Pierre de Bruc décédé jeune dès 1587, et une fille, Anne de Bruc, mariée en 1596 à son cousin Guillaume de Bruc, seigneur des Guilliers ; ainsi s'éteignit la branche aînée des sires de Bruc. Guillaume V de Bruc, devenu par sa femme seigneur de Bruc, perdit en 1638 sa compagne, au château de Bruc, et mourut lui-même, fort âgé en 1653 — son fils aîné René II de Bruc lui succéda ; chevalier de l'Ordre du roi et époux de Renée de la Touche, il s'occupa beaucoup d'études historiques dans son manoir de Bruc — vinrent ensuite Louis de Bruc, seigneur dudit lieu, fils du précédent et reçu conseiller au Parlement de Bretagne en 1656 ; il épousa Lucréce Boux du Theil — René-François de Bruc seigneur dudit lieu, leur fils, également conseiller au Parlement en 1686, marié à Marie Hubert. — Jean-Baptiste de Bruc, seigneur dudit lieu, aussi conseiller au Parlement mourut à son château de Bruc le 16 juin 1759 et fut inhumé dans la chapelle Saint-Jean de l'église de Guémené ; sa veuve Jeanne-Thérèse Le Prestre de Châteaugiron lui survécut jusqu'en 1761 — leur fils, Louis-Jean comte de Bruc épousa à Rennes dès 1738 Anne-Sylvie du Breil de Pontbriant — Enfin Sébastien comte de Bruc s'unit à Paris, en 1768, à Marie de Sassenage. La seigneurie de Bruc, qualifiée châtellenie aux siècles derniers, relevait de la baronnie de Derval, ou plutôt de la châtellenie de Guémené-Penfao membre de cette baronnie. Au mois de juin 1680, Louis XIV unit en faveur de Louis de Bruc une dizaine de fiefs à sa vieille seigneurie de Bruc ; ces fiefs se nommaient : Toullan, Rieux, Vauguillaume, Boisorhan, la Violaye, Clisson, le Pont des Drieux, Sanguignac, la Varanne et la Melinnaye (Archives du Parlement de Bretagne, 24e reg. des édits, 158). C'est à partir de cette union que la terre de Bruc reçut la qualification de châtellenie, quoiqu'il ne semble pas qu'elle ait été régulièrement érigée, en ce titre ; peut-être l'érection du marquisat de la Guerche, faite en 1682 en faveur d'un autre membre de la famille de Bruc, fit-elle négliger l'érection moins importante de la châtellenie de Bruc. Un « rolle rentier de la chastellenie de Bruc », dressé en 1737 nous apprend que cette seigneurie s'étendait alors dans les trois paroisses de Guémené-Penfao, Avessac et Conquereuil, « y compris le fief de Rieux et Anguignac en Beslé ». On voit figurer dans ce rôle des rentes par deniers, grains, agneaux, poules, chapons, oisons, canes et canetons, oeufs et beurre — des dîmes, — quelques journées de bien — certains devoirs de guet et de manger — « un demi cent d'anguilles fraiches et bonnes, valant 20 sols et rendues à Bruc » — une bégasse estimée 5 sols, due à Noël — un « merle vif » à la Saint-Jean — et un cochon de lait à la Magdeleine (Archives de Loire Inférieure, E303)