Sourdéac
GLÉNAC
56200
Morbihan
56

Château de Sourdéac ? 1379 A appartenu à Robert de la Motte marié à Mahaud de Rieux, seigneur de Bossac en Pipriac. Au nombre des propriétaires de Sourdéac, figurent François de la Feuillée, époux de Cyprienne de Rohan, dame du Gué de Lisle et leur fille Renée de la Feuillée qui épousa François de Rieux, sire d’Acérac. ? 1427 A la réformation, est citée, la Frairie de Sourdéac. Le Haut de Sordeac. L’hébergement et manoir de Sordeac entien appartenant à Guillaume de la Motte ouquel il demoure et y a métaierie entienne et exemple. ? En 1448, l’hostel de Sourdeac appartient au sire de la Roche d’Iré et de Boczac. Et à présent n’y a point de météer, et enciennement ont accoustumé d’y sauver météer. ? C'était jadis le siège de la principale seigneurie de la paroisse, seigneurie qui avait haute justice.et basse justice ? 1531 La terre fut acquise, par Jean de Rieux, troisième fils du maréchal de Bretagne, Jean IV tuteur de la Duchesse Anne. Jean de Rieux édifia le château actuel vers 1544-1550. inventaire du patrimoine le date de la 1ere moitié du XVIe siècle ? 1536 à la réformation, il appartient aux filles de Jean de Rieux ? 1597 la terre est érigée en marquisat. La tour octogonale du XVe siècle, â quatre étages, bâtie en grand et moyen appareil et amortie en ardoises, a une porte en anse de panier et accolade à chou et crochets avec pilastres à pinacles et des fenêtres géminées à accolade. A l'origine c'était une tour d'angle. (Le retour en équerre a été détruit et remplacé au XIX e siècle par une aile en prolongement de la partie ancienne.) Selon une tradition locale elle aurait été démolie pour échapper à un fisc: dévorant Or à consulter la liste des successeurs de Sourdéac on tombe en arrêt devant la mention de Louis de Rieux mort en 1719 «sans hoir », pression juridique que les notaires seuls ont retenue pour dire sans « d'héritage », ce qui suppose une fin de vie sans le sou ! ? En 1761, Le château était complètement dévasté. La seigneurie de Sourdéac fut le théâtre d'une rencontre entre les troupes royales commandées par le maréchal d'Aumont et les troupes de la Ligue, en 1594. (voir bataille de Sourdéac) Par la suite, elle resta propriété des Rieux-Sourdéac jusqu'en 1713 (date où cette branche s'est éteinte. Louis François Cyr de Rieux dernier marquis de Sourdéac et dernier comte de Rieux mourut en Angleterre, son fils unique, Louis, le dernier descendant des Rieux, pris à Quiberon, périt fusillé au champ des Martyrs en 1795 MORT DU JEUNE DE RIEUX A QUIBERON « Le dernier des Rieux » comme les chroniqueurs qualifient le jeune Louis de Rieux, va être appelé par le destin à signer de son sang l'une des plus tristes pages de l'histoire bretonne. Agé de 22 ans à la Révolution, il avait émigré avec son père en Suisse. d'où il s'engagea comme lieutenant du corps expéditionnaire de Quiberon. Prisonnier, mis d'abord en sursis par une première commission militaire, il fut repris par une seconde, siégeant à Auray, et condamné à mort le 28 avril 1795. On a dit, sans certitude aucune, que l'intervalle entre les deux procédures correspondait à une tentative occulte de sauver l'infortuné jeune homme contre une forte rançon proposée à l'intendant de la Forêt-Neuve, Auguste Joyaut de Couesnongle qui avait réussi, en quelques jours, à réunir les 20 000 livres en or fixées pour le succès du projet. Alors qu'il se hâtait vers Auray, Joyaut fut délesté de son trésor et Rieux passé par les armes. Joyant traînant son cheval fourbu arrivait à Auray, il faillit devenir fou et dès ce moment fut un chouan extrême Un extraordinaire hasard faillit néanmoins le sauver. Au moment précis. de l'exécution dans le marais de Kerso, une seconde avant la salve meurtrière, il s'élançait dans les roseaux et il allait atteindre le Loch lorsqu'en se dégageant de la vase, il fut atteint du coup mortel qui l'avait épargné l'instant auparavant. Coup de feu, peut-être, mais une tradition constante affirme coup de faux asséné par un garçon meunier qui passait là, par une autre malchance tout aussi extraordinaire qui annulait le sort invraisemblable dont il venait de bénéficier. Invraisemblable, pas absolument unique : il arriva que des émigrés fussent seulement blessés, laissés pour morts dans les marécages où, la nuit tombée, s'aventuraient les femmes du manoir de Kerso : les filles de Philippe Lauzer dont les maris pourvoyaient l'Ankou de la Révolution : Lucas Bourgerel, accusateur public près le tribunal criminel, et Pierre Boullé, procureur général du département. Leurs épouses avaient déjà sauvé François de Lancour-Lanjégu qui s'était évadé de la chapelle de la Congrégation et, dans une cachette de Kerso, il avait attendu le moment de fuir. Pareillement étaient-elles prêtes à secourir Louis de Rieux dont elles avaient suivi la tentative. Tout ce qu'elles purent, c'est recueillir son corps et lui donner dans leur jardin une sépulture décente, complétée plus tard d'un petit monument, tertre et colonne que le temps, néanmoins, a flétri. Mais le souvenir de la tragique journée du 28 août 1795 demeure vivace au pays de Brech, comme celui du 29 septembre 1364 qui vit, en cette même vallée marécageuse, la défaite et la mort de Charles de Blois. Un semblable destin d'infortune a réuni, à quatre siècles et plus de distance, deux très grands noms de l'histoire bretonne : elle les conserve plus fidèlement que les brumes dissipées par le soleil sur les dramatiques marais de Kerso. Les droits RELIGIEUX ? 4 Octobre 1600 , Baptême de Jacques Mabon, fils de maître François Mabon et de Jacquette Pellené , sieur et dame de la Cherbonnays, fermiers de la terre et de la Seigneurie de Sourdéac , parrain maître Jacques Chesnaye, sieur de la Bouteveillays, maraine Jeanne Rouxeau , femme de Maître Jean Moysan ? 4 Juin 1606, Baptême de René Raoult, fils de nobles gens Jean Raoult et Françoise Le Prévost , sieur et dame du val , parrain messire René Rieux, seigneur de Sourdéac , et chevaliers des Ordres du Roi , lieutenant pour sa Majesté au pays bas de Bretagne . Conseiller en ses Conseils d’Etat et privé , Capitaine de cinquante Hommes d’armes et ses ordonnances etc. Marraine haute et puissante dame Françoise de Sauzay dame douairière de la Muse , propriétaire du Plessis de Peillac , de la Hubaudière, etc ? 31 Mai 1768 – Baptême de Claude Renée Louise Anne Guillart, née en 1767 , fille de messire Charles Guillart , chevalier , seigneur des Aulnays ,et de dame Marie Anne Elisabeth Le Gouvello , parrain messire René Pierre Couessin , chevalier , seigneur de Kerhaude , marraine très haute et très puissante dame Claude Louise Jeanne Dilliers, comtesse de Rieux , marquise de Gié et de Sourdéac , vve de très haut et très puissant seigneur Mgr Louis Auguste comte de Rieux , Baron de l’ancienne baronnie de la Hunauaudaye, etc…lieutenant général des armées du Roi , le dit baptême administré dans la chapelle du château de « Rieux en Glénac » Dans l'église de Glenac Se trouvaient les armes de Quintin, jadis seigneurs de Sourdéac , et près de la balustrade « un tombeau de deux pieds et demi de large ; Au-dedans de cette balustrade une pierre tombale avec une inscription gothique que l’on n'a pu lire. ». Dans le bourg de Glenac on note encore l'existence d'insignes alors disparus depuis un siècle, mais dont la description mérite d'être conservée. « Les dits sieurs Minet nous ayant « représenté le procès-verbal de prise de possession de 1671, « nous avons remarqué qu'il existait lors un vieux pilier de « bois à la maison des sieurs et dame Kerboullard, vis à vis la « grande passée du cimetière du côté du nord et un vieil « écusson en relief semé de besans, dans lequel était un autre écusson de fer penché '(sic) avec cinq besans en sautoir que « les officiers et autres personnes présentes avaient dit être « l'étalon et la maille des filets de pêche dans toute l'étendue « de la seigneurie de Rieux ; et que la galerie de ladite « maison était le siège et le lieu dans lequel, de tout temps a immémorial, les juges et officiers des eaux, bois et forêts « dans ladite seigneurie avaient coutume de tenir leurs « assises et exercer ladite juridiction des eaux, bois et forêts. « Ce fait, nous nous sommes transportés sur le rivage vis-« à vis l'église de Glenac, terrain propre de ladite seigneurie « de Rieux. Lesdits sieurs Minet nous ont fait remarquer un « poteau de bois aux armes de Rieux, que les gens présents « nous ont dit être l'endroit où les seigneurs de Rieux faisaient de tout temps immémorial courir la quintaine (voir explication) le jour de saint Léon, patron de la paroisse, par les mariés « de l'année. » En Carentoir, enfin, à la chapelle de Fondelienne qui existe encore, Dieu merci, sauvée par son isolement, il existe encore sur la jolie chaire du xve siècle, heureusement conservée, un écusson, identifié par M. l'abbé Leclair dans son histoire de Carentoir, qui a cru y voir celui de deux familles de petite noblesse du pays, Berruyer et Boisbrassu. Cet écusson, au dire des notaires de 1761, était celui de Rochefort et Bretagne, et la chapelle renfermait de plus l'écusson de Bretagne, Bourbon et Rieux. Droits des seigneurs LA QUINTAINE « Mannequin monté sur un pivot, qui, lorsqu'on le frappait maladroitement avec la lance, tournait et assenait un coup sur le dos de celui qui l'avait frappé » Le jeu de la Quintaine ? Le jeu est réservé aux jeunes hommes mariés dans l’année ils sont appelés quinteniers. Chaque jeune marié se saisit d’une gaule de bois d’aulne de sept pieds et demi de long (2,50m environ) appelée quintaine (pour certains, c’est le poteau qui porte ce nom), monte à cheval et, en s’élançant, court en direction d’un poteau planté au milieu de la cour du château sur lequel il doit rompre la gaule, trois essais lui étant accordés. Dans certaines paroisses, ce sont trois perches qui sont données à chaque combattant et qui doivent être rompues. Si la quintaine n’est pas rompue après trois tentatives, une amende de 60 sols et 12 deniers doit être payée, en 1639, d’après l’aveu de Gilles de Talhouët, l’amende était de « 60 sols et un denier monnoye . Dans certaines paroisses, à la place des 12 deniers, le perdant doit deux livres de cire à la fabrique de l’église paroissiale; la même amende était due par les mariés défaillants au dit jeu. Ces défaillances devinrent de plus en plus nombreuses et les participants se présentèrent ivres très souvent si bien que ce jeu tomba en désuétude à la fin du XVII° siècle. ? Le jeu de la Quintaine peut aussi avoir lieu sur l’eau, le poteau, dépassant la surface de l’eau de la hauteur d’un homme, le cheval fut remplacé par un chaland ; les jeunes mariés devaient construire une petite plate-forme à l’avant de la barque, conduire celle-ci pendant tout le déroulement du jeu et planter le poteau dans la rivière. Après vérification de la quintaine par le majordome du château, (l’intendant en fait qui prendra plus tard le nom de procureur fiscal et de sénéchal), le combattant se saisissait de sa perche, montait sur la plate-forme à l’avant de la barque, les rameurs lançaient alors celle-ci le plus vite qu’ils pouvaient en direction du poteau et, au passage, le jeune marié donnait de l’élan à sa perche pour essayer de frapper le poteau et de la rompre. Si un coup était donné trop haut ou trop bas, le combattant déséquilibré prenait un bain forcé sous les rires et les hourrahs de la foule amassée pour assister au spectacle. JUSTICE HAUTE Justice haute (ou haute justice): le seigneur (ou plus exactement le juge seigneurial) peut juger toutes les affaires et prononcer toutes les peines, dont la peine capitale, celle-ci ne pouvant toutefois être exécutée qu'après confirmation par des juges royaux (appel obligatoire, porté devant les parlements. La haute justice jouit de la plénitude de juridiction au civil comme au pénal. Explication Justice Haute Droits honorifiques du Seigneur Haut Justicier : a) Les Fourches Patibulaires : ce sont des colonnes de pierres au haut desquelles il y a une traverse à laquelle les condamnés à la mort sont attachés pour être étranglés, où, après avoir été suppliciés, ils sont exposés à la vue des passants. Il ne sert donc qu'aux supplices capitaux, dont les exécutions ne se faisaient autrefois que hors les villes. C'est pour cela elles sont toujours plantées hors les bourgs, sur les terres de la Seigneurie (dans les champs. Seul le seigneur Haut Justicier a le droit d'avoir des fourches patibulaires (ou gibets), puisqu'il a le droit de condamner un criminel à mort. De là vient que celui qui met à exécution les jugements de condamnation à mort, est appelé "exécuteur de la Haute Justice". A l'égard du nombre des piliers des fourches patibulaires, il y en a à 2, à 3, à 4 ou à 6, selon le titre et la qualité des fiefs qui ont droit d'en avoir. Les simples seigneurs Hauts Justiciers n'ont ordinairement droit d'avoir que des fourches patibulaires à 2 piliers, s'ils ne sont fondés en titre ou possession immémoriale. Les fourches à 3 piliers n'appartiennent de droit qu'aux seigneurs châtelains; celles à 4 piliers n'appartiennent qu'aux barons ou Vicomtes; celles à 6 piliers n'appartiennent qu'aux Comtes. Mais après tout, ce droit est différent selon les différentes coutumes. Les fourches patibulaires tombées doivent être rétablies dans l'an et jour de leur destruction; après ce temps, il faut recourir au Prince pour les rétablir. Il en va de même d'ailleurs pour les piloris, échelles et poteaux à mettre carcan. Il est à remarquer que les Seigneurs particuliers ne peuvent élever des potences dans les localités où le Roi a une portion de la Justice. b) Le Pilori : c'est un poteau qu'un Haut Justicier fait élever en un carrefour pour marque de sa Seigneurie, où sont ses armes et ordinairement un carcan. Il sert pour les punitions corporelles non capitales qui, de tout temps, ont pu être faites dans les villes; c'est pourquoi il est toujours mis au principal carrefour ou endroit de la ville, bourg ou village de la Seigneurie. Les seigneurs qui n'ont que la Justice Moyenne et Basse n'ont pas le droit d'avoir des poteaux ou piloris. c) le Carcan : c'est un poteau où l'on attache un criminel par le cou avec un anneau de fer dans une place publique, et on l'expose ainsi à la risée des passants. Ce supplice emporte infamie. Il n'y a que les seigneurs Hauts Justiciers qui aient le droit d'avoir dans leurs terres un poteau à mettre carcan. d) Honneurs à l'Eglise : Il possédait les honneurs suivants (souvent objet de querelles sans fin): - avoir un banc dans le cœur de l'église paroissiale ou dans le lieu le plus éminent de l'église. Il était le seul à posséder un tel honneur; - précéder tous les habitants dans les processions et à l'Offrande, avec sa famille (femme et enfants); - recevoir en premier le pain bénit et les cierges; - lors des aspersions d'eau bénite, le curé doit la lui donner séparément et d'une manière distincte; - le curé doit le recommander en sa qualité de Seigneur dans les prières du prône; - lorsque le Seigneur vient à mourir, l'on peint à l'intérieur et à l'extérieur de l'église, en signe de deuil, une bande de couleur noire (appelée "litre" ou "ceinture funèbre". C'est un droit exclusif du Seigneur Haut Justicier. e) Autorisation des Danses Publiques : le Seigneur autorisait ou interdisait, à son gré, les danses publiques. Sur ce dernier point, il était énergiquement soutenu par le curé. f)Publication du Ban des Vendanges L’époque de la vendange venue, les prud'hommes de la Communauté fixent la date à laquelle on peut commencer les vendanges. La date fixée une fois publiée, personne ne peut vendanger plutôt, sauf le Seigneur, qui a 2 jours pour vendanger avant les autres (privilège qui lui donne des facilités de main d’œuvre. La publication est faite au nom du Seigneur. g) Droit de Château : Le Seigneur Haut Justicier possède un château avec tours, créneaux, girouettes, pont-levis et autres marques de domination seigneuriale. Il est le seul qui peut autoriser les particuliers à décorer leurs maisons de ces marques. Le château est une place d'honneur et de sûreté, qui est propre aux seigneurs qui ont fief de dignité; de sorte que le château est regardé comme le chef et principal manoir du fief, où réside l'honneur et la marque de la domination du seigneur. Celui qui possède le château et principal manoir d'une terre et seigneurie est présumé avoir la juridiction, s'il n'apparaît du contraire. Les vassaux et rentiers n'y peuvent bâtir d'autres châteaux et forteresses sans le consentement de leurs Seigneurs. Cela est absolument certain à l'égard des tenanciers. A l'égard des vassaux, les arrêts leur ont quelquefois permis, pourvu qu'il ne parût pas que leur dessein fût, en bâtissant, d'insulter leurs seigneurs. La concession d'un château comprend le territoire et la juridiction annexés au fief et au château au temps de la concession. Il en est de même des moulins et des autres dépendances annexées au château et domaine de celui qui dispose du château. Les reliques, les livres de chapelles, les ornements et les tableaux des châteaux des grands seigneurs sont censés inhérents aux châteaux, et par conséquent immeubles. Les forains qui n'ont pas d'habitation mais quelques terres, ne sont point tenus de contribuer aux réparations du château du seigneur. Plusieurs Seigneurs Haut Justicier dénombrent le droit qu'ils ont d'exiger des habitants, l'obligation de faire le guet et monter la garde à leur château, en cas de guerre ou troubles. Ce droit s'accompagne de celui de garder les clefs de la ville et d'obliger les habitants à des corvées particulières pour la réparation des murailles de défense. h) Droits divers : le Seigneur Haut Justicier a droit au respect de ses justiciables, qui lui doivent le "salut". La prise de possession de la Seigneurie par un nouveau Seigneur donne lieu à un cérémonial. i) Titre : seul le Seigneur Haut Justicier peut prendre le nom de "Seigneur de...", en prenant le nom du village. Lorsqu'il y a plusieurs Seigneurs Haut Justicier, le plus important prend le titre de "Seigneur de...", les autres celui de "Coseigneur de..." ou "Seigneur de... " La portion qui dépend d'eux. JUSTICE MOYENNE Justice moyenne (ou moyenne justice) : le seigneur peut juger les rixes, injures et vols. Les délits ne peuvent être punis de mort. Pratiquement, la moyenne justice joue un rôle important au civil, notamment en matière de successions et de protection juridique des intérêts des mineurs : apposition de scellés, inventaire des biens des mineurs, nomination des tuteurs Explication Moyenne Justice Le Moyen-Justicier est un seigneur qui a le droit de Moyenne Justice, à cause de la foi et hommage, et des droits qui lui sont dus par ses vassaux. Voici les articles qui expliquent le pouvoir du Moyen Justicier; et de quelles causes connaît le juge qui est préposé à une Moyenne Justice: Il connaît en première instance de toutes actions civiles, réelles, personnelles et mixtes. Il a aussi la connaissance des droits et devoirs dus au Seigneur, avec le pouvoir de condamner ses sujets à l'amende de la Coutume. En matière criminelle, il peut connaître des délits ou crimes légers, dont la peine ne puisse être tout au plus qu'une condamnation de 75 sols d'amende envers Justice. Si le crime commis en la terre du Moyen Justicier méritait plus grave peine, le procureur fiscal, appelé aussi procureur d'office, doit dénoncer le coupable au Haut-Justicier, pour qu'il ait à en connaître. Pour l'exercice de la Moyenne Justice, il doit avoir Siège, Juge, Procureur d'office, Greffier, Sergents, Prison au rez-de-chaussée, sûre et bien fermée. Peut le dit Moyen Justicier prendre, ou faire prendre tous délinquants qu'il trouve en sa terre, les emprisonner, informer, tenir le prisonnier l'espace de 24 heures. A l'instant des 24 heures, si le crime mérite plus grave punition que de 60 sols parisis envers Justice, il est tenu de faire conduire le prisonnier au Haut-Justicier, et y faire porter le procès, pour y être pourvu. Ainsi la connaissance des crimes dont la peine donne atteinte à l'honneur, n'appartient point au seigneur qui n'a que Moyenne et Basse Justice, mais seulement au juge du seigneur qui a la Haute Justice, auquel le vassal est obligé d'envoyer les délinquants dans les 24 heures qu'ils auront été constitués prisonniers. Le juge du Moyen Justicier peut donc informer, même décréter les prévenus de crimes qui méritent plus grave punition que de 60 sols parisis envers Justice, et faire dans les 24 heures l'instruction jusqu'à sentence définitive exclusivement, et ensuite il doit transférer les prisonniers dans les prisons du Haut-Justicier; mais après les 24 heures, il ne peut plus en prendre connaissance, ni faire aucune instruction. Si le Haut Justicier donne sentence contre un sujet du Moyen Justicier, ou autre dont il aura fait la capture, et si celui-ci le fait mener aux prisons du Moyen Justicier, le dit Moyen Justicier prendra préalablement, sur l'amende ou confiscation, 60 sols parisis, avec les frais de la capture et autres semblables. Celui qui a Moyenne Justice, peut créer et bailler tuteurs et curateurs, et pour cet effet, faire apposer scellés, faire inventaire des biens des mineurs auxquels il aura fait pourvoir de tuteurs, et non autrement. Peut le Moyen Justicier faire mesurer, arpenter et borner entre ses sujets les chemins et voies publiques, élire messiers dans la saison, auxquels il fera taxe raisonnable, et condamner ses sujets en l'amende par faute de cens non payé aux justices où l'amende est due. Droits utiles du Moyen Justicier Le Seigneur Moyen Justicier Justicier perçoit sa part des amendes. S'il ne possède pas de directe, il n'a aucun droit de chasse. Enfin, il peut orner sa maison des marques seigneuriales: tours, créneaux, girouettes et pont-levis, interdites à tout autre, sauf autorisation du Seigneur Haut Justicier. Droits honorifiques du Moyen Justicier Il a droit au respect de ses justiciables, qui lui doivent le "salut" et a toujours la préséance sur les Seigneurs Bas Justicier et Directe. JUSTICE BASSE Justice basse (ou basse justice) : le seigneur peut juger les affaires relatives aux droits dus au seigneur, cens, rentes, exhibitions de contrats et héritages sur son domaine. Il s'occupe aussi des délits et amendes de faibles valeurs (dégâts des bêtes, injures, amendes inférieures à 7 sols 6 deniers. Il doit posséder sergent et prison afin d'y enfermer tout délinquant avant de le mener au haut justicier. EXPLICATION BASSE JUSTICE Le Bas Justicier est un seigneur qui a droit de Basse Justice, que l'on appelle Justice Foncière ou Censuelle, à cause du cens, et des charges et redevances annuelles qui lui sont dues. Le juge préposé à une telle justice, connaît des droits dus au seigneur, cens et rentes, exhibitions de contrats, pour raison des héritages situés dans son territoire. Il connaît encore de toutes matières personnelles entre les sujets du seigneur, jusqu'à la somme de 60 sols parisis. Enfin, il connaît de la police, du dégât des bêtes, d'injures légères, et autres délits, dont l'amende ne pourrait être que de 10 sols parisis et au-dessous. Lorsque le délit requiert une plus grande amende, il doit en avertir le Haut Justicier, et alors le Bas Justicier prendra sur l'amende adjugée jusqu'à 6 sols parisis. Il peut prendre en sa terre tous les délinquants, et pour cet effet avoir maire, sergent et prison; à la charge toutefois de faire incontinent après la capture, mener le prisonnier au Haut-Justicier, avec l'information, sans pouvoir décréter. Peut aussi le Bas Justicier mesurer et mettre bornes entre ses sujets, de leur consentement; connaître de la censive et condamner ses sujets à l'amende, par faute de cens non-payé. Le Bas Justicier peut demander renvoi au Haut Justicier des causes et matières qui sont de sa compétence. On comprend facilement qu'avec la dépréciation constante de l'argent, les droits du Seigneur Bas Justicier avaient fini par devenir complètement illusoires. Mais l'amour des titres a toujours été si grand que l'on ne cessait d'usurper celui-là. Droits utiles du Bas Justicier Le Seigneur Bas Justicier perçoit sa part des amendes. S'il ne possède pas de directe, il n'a aucun droit de chasse. Enfin, il peut orner sa maison des marques seigneuriales: tours, créneaux, girouettes et pont-levis, interdites à tout autre, sauf autorisation du Seigneur Haut Justicier. Droits honorifiques du Bas Justicier Il a droit au respect de ses justiciables, qui lui doivent le "salut" et a toujours la préséance sur le Seigneur Directe. PECHERIES ET ECLUSES Le plus important des droits après étaient ceux de pêcheries et écluses sur la Vilaine, l'Out et l'Aff, droit de pêche prohibitive depuis Folleux en Béganne jusqu'au pont de Viel de Rays Sourdéac le droit de péage, ponts et pêche prohibitive dans l'Out et l'Aff et le droit d'obliger les pêcheurs à porter leur poisson au château pour que le seigneur en ait la préférence. Au port et passage du Port-Corbin en Glénac, la chaussée a été construite aux frais de la seigneurie, et les prés en dépendant, sont séparés de Bains par les vestiges de l'ancien lit de la rivière à Cournon; Château de Sourdéac ? 1379 A appartenu à Robert de la Motte marié à Mahaud de Rieux, seigneur de Bossac en Pipriac. Au nombre des propriétaires de Sourdéac, figurent François de la Feuillée, époux de Cyprienne de Rohan, dame du Gué de Lisle et leur fille Renée de la Feuillée qui épousa François de Rieux, sire d’Acérac. ? 1427 A la réformation, est citée, la Frairie de Sourdéac. Le Haut de Sordeac. L’hébergement et manoir de Sordeac entien appartenant à Guillaume de la Motte ouquel il demoure et y a métaierie entienne et exemple. ? En 1448, l’hostel de Sourdeac appartient au sire de la Roche d’Iré et de Boczac. Et à présent n’y a point de météer, et enciennement ont accoustumé d’y sauver météer. ? C'était jadis le siège de la principale seigneurie de la paroisse, seigneurie qui avait haute justice.et basse justice ? 1531 La terre fut acquise, par Jean de Rieux, troisième fils du maréchal de Bretagne, Jean IV tuteur de la Duchesse Anne. Jean de Rieux édifia le château actuel vers 1544-1550. inventaire du patrimoine le date de la 1ere moitié du XVIe siècle ? 1536 à la réformation, il appartient aux filles de Jean de Rieux ? 1597 la terre est érigée en marquisat. La tour octogonale du XVe siècle, â quatre étages, bâtie en grand et moyen appareil et amortie en ardoises, a une porte en anse de panier et accolade à chou et crochets avec pilastres à pinacles et des fenêtres géminées à accolade. A l'origine c'était une tour d'angle. (Le retour en équerre a été détruit et remplacé au XIX e siècle par une aile en prolongement de la partie ancienne.) Selon une tradition locale elle aurait été démolie pour échapper à un fisc: dévorant Or à consulter la liste des successeurs de Sourdéac on tombe en arrêt devant la mention de Louis de Rieux mort en 1719 «sans hoir », pression juridique que les notaires seuls ont retenue pour dire sans « d'héritage », ce qui suppose une fin de vie sans le sou ! ? En 1761, Le château était complètement dévasté. La seigneurie de Sourdéac fut le théâtre d'une rencontre entre les troupes royales commandées par le maréchal d'Aumont et les troupes de la Ligue, en 1594. (voir bataille de Sourdéac) Par la suite, elle resta propriété des Rieux-Sourdéac jusqu'en 1713 (date où cette branche s'est éteinte. Louis François Cyr de Rieux dernier marquis de Sourdéac et dernier comte de Rieux mourut en Angleterre, son fils unique, Louis, le dernier descendant des Rieux, pris à Quiberon, périt fusillé au champ des Martyrs en 1795 MORT DU JEUNE DE RIEUX A QUIBERON « Le dernier des Rieux » comme les chroniqueurs qualifient le jeune Louis de Rieux, va être appelé par le destin à signer de son sang l'une des plus tristes pages de l'histoire bretonne. Agé de 22 ans à la Révolution, il avait émigré avec son père en Suisse. d'où il s'engagea comme lieutenant du corps expéditionnaire de Quiberon. Prisonnier, mis d'abord en sursis par une première commission militaire, il fut repris par une seconde, siégeant à Auray, et condamné à mort le 28 avril 1795. On a dit, sans certitude aucune, que l'intervalle entre les deux procédures correspondait à une tentative occulte de sauver l'infortuné jeune homme contre une forte rançon proposée à l'intendant de la Forêt-Neuve, Auguste Joyaut de Couesnongle qui avait réussi, en quelques jours, à réunir les 20 000 livres en or fixées pour le succès du projet. Alors qu'il se hâtait vers Auray, Joyaut fut délesté de son trésor et Rieux passé par les armes. Joyant traînant son cheval fourbu arrivait à Auray, il faillit devenir fou et dès ce moment fut un chouan extrême Un extraordinaire hasard faillit néanmoins le sauver. Au moment précis. de l'exécution dans le marais de Kerso, une seconde avant la salve meurtrière, il s'élançait dans les roseaux et il allait atteindre le Loch lorsqu'en se dégageant de la vase, il fut atteint du coup mortel qui l'avait épargné l'instant auparavant. Coup de feu, peut-être, mais une tradition constante affirme coup de faux asséné par un garçon meunier qui passait là, par une autre malchance tout aussi extraordinaire qui annulait le sort invraisemblable dont il venait de bénéficier. Invraisemblable, pas absolument unique : il arriva que des émigrés fussent seulement blessés, laissés pour morts dans les marécages où, la nuit tombée, s'aventuraient les femmes du manoir de Kerso : les filles de Philippe Lauzer dont les maris pourvoyaient l'Ankou de la Révolution : Lucas Bourgerel, accusateur public près le tribunal criminel, et Pierre Boullé, procureur général du département. Leurs épouses avaient déjà sauvé François de Lancour-Lanjégu qui s'était évadé de la chapelle de la Congrégation et, dans une cachette de Kerso, il avait attendu le moment de fuir. Pareillement étaient-elles prêtes à secourir Louis de Rieux dont elles avaient suivi la tentative. Tout ce qu'elles purent, c'est recueillir son corps et lui donner dans leur jardin une sépulture décente, complétée plus tard d'un petit monument, tertre et colonne que le temps, néanmoins, a flétri. Mais le souvenir de la tragique journée du 28 août 1795 demeure vivace au pays de Brech, comme celui du 29 septembre 1364 qui vit, en cette même vallée marécageuse, la défaite et la mort de Charles de Blois. Un semblable destin d'infortune a réuni, à quatre siècles et plus de distance, deux très grands noms de l'histoire bretonne : elle les conserve plus fidèlement que les brumes dissipées par le soleil sur les dramatiques marais de Kerso. Les droits RELIGIEUX ? 4 Octobre 1600 , Baptême de Jacques Mabon, fils de maître François Mabon et de Jacquette Pellené , sieur et dame de la Cherbonnays, fermiers de la terre et de la Seigneurie de Sourdéac , parrain maître Jacques Chesnaye, sieur de la Bouteveillays, maraine Jeanne Rouxeau , femme de Maître Jean Moysan ? 4 Juin 1606, Baptême de René Raoult, fils de nobles gens Jean Raoult et Françoise Le Prévost , sieur et dame du val , parrain messire René Rieux, seigneur de Sourdéac , et chevaliers des Ordres du Roi , lieutenant pour sa Majesté au pays bas de Bretagne . Conseiller en ses Conseils d’Etat et privé , Capitaine de cinquante Hommes d’armes et ses ordonnances etc. Marraine haute et puissante dame Françoise de Sauzay dame douairière de la Muse , propriétaire du Plessis de Peillac , de la Hubaudière, etc ? 31 Mai 1768 – Baptême de Claude Renée Louise Anne Guillart, née en 1767 , fille de messire Charles Guillart , chevalier , seigneur des Aulnays ,et de dame Marie Anne Elisabeth Le Gouvello , parrain messire René Pierre Couessin , chevalier , seigneur de Kerhaude , marraine très haute et très puissante dame Claude Louise Jeanne Dilliers, comtesse de Rieux , marquise de Gié et de Sourdéac , vve de très haut et très puissant seigneur Mgr Louis Auguste comte de Rieux , Baron de l’ancienne baronnie de la Hunauaudaye, etc…lieutenant général des armées du Roi , le dit baptême administré dans la chapelle du château de « Rieux en Glénac » Dans l'église de Glenac Se trouvaient les armes de Quintin, jadis seigneurs de Sourdéac , et près de la balustrade « un tombeau de deux pieds et demi de large ; Au-dedans de cette balustrade une pierre tombale avec une inscription gothique que l’on n'a pu lire. ». Dans le bourg de Glenac on note encore l'existence d'insignes alors disparus depuis un siècle, mais dont la description mérite d'être conservée. « Les dits sieurs Minet nous ayant « représenté le procès-verbal de prise de possession de 1671, « nous avons remarqué qu'il existait lors un vieux pilier de « bois à la maison des sieurs et dame Kerboullard, vis à vis la « grande passée du cimetière du côté du nord et un vieil « écusson en relief semé de besans, dans lequel était un autre écusson de fer penché '(sic) avec cinq besans en sautoir que « les officiers et autres personnes présentes avaient dit être « l'étalon et la maille des filets de pêche dans toute l'étendue « de la seigneurie de Rieux ; et que la galerie de ladite « maison était le siège et le lieu dans lequel, de tout temps a immémorial, les juges et officiers des eaux, bois et forêts « dans ladite seigneurie avaient coutume de tenir leurs « assises et exercer ladite juridiction des eaux, bois et forêts. « Ce fait, nous nous sommes transportés sur le rivage vis-« à vis l'église de Glenac, terrain propre de ladite seigneurie « de Rieux. Lesdits sieurs Minet nous ont fait remarquer un « poteau de bois aux armes de Rieux, que les gens présents « nous ont dit être l'endroit où les seigneurs de Rieux faisaient de tout temps immémorial courir la quintaine (voir explication) le jour de saint Léon, patron de la paroisse, par les mariés « de l'année. » En Carentoir, enfin, à la chapelle de Fondelienne qui existe encore, Dieu merci, sauvée par son isolement, il existe encore sur la jolie chaire du xve siècle, heureusement conservée, un écusson, identifié par M. l'abbé Leclair dans son histoire de Carentoir, qui a cru y voir celui de deux familles de petite noblesse du pays, Berruyer et Boisbrassu. Cet écusson, au dire des notaires de 1761, était celui de Rochefort et Bretagne, et la chapelle renfermait de plus l'écusson de Bretagne, Bourbon et Rieux. Droits des seigneurs LA QUINTAINE « Mannequin monté sur un pivot, qui, lorsqu'on le frappait maladroitement avec la lance, tournait et assenait un coup sur le dos de celui qui l'avait frappé » Le jeu de la Quintaine ? Le jeu est réservé aux jeunes hommes mariés dans l’année ils sont appelés quinteniers. Chaque jeune marié se saisit d’une gaule de bois d’aulne de sept pieds et demi de long (2,50m environ) appelée quintaine (pour certains, c’est le poteau qui porte ce nom), monte à cheval et, en s’élançant, court en direction d’un poteau planté au milieu de la cour du château sur lequel il doit rompre la gaule, trois essais lui étant accordés. Dans certaines paroisses, ce sont trois perches qui sont données à chaque combattant et qui doivent être rompues. Si la quintaine n’est pas rompue après trois tentatives, une amende de 60 sols et 12 deniers doit être payée, en 1639, d’après l’aveu de Gilles de Talhouët, l’amende était de « 60 sols et un denier monnoye . Dans certaines paroisses, à la place des 12 deniers, le perdant doit deux livres de cire à la fabrique de l’église paroissiale; la même amende était due par les mariés défaillants au dit jeu. Ces défaillances devinrent de plus en plus nombreuses et les participants se présentèrent ivres très souvent si bien que ce jeu tomba en désuétude à la fin du XVII° siècle. ? Le jeu de la Quintaine peut aussi avoir lieu sur l’eau, le poteau, dépassant la surface de l’eau de la hauteur d’un homme, le cheval fut remplacé par un chaland ; les jeunes mariés devaient construire une petite plate-forme à l’avant de la barque, conduire celle-ci pendant tout le déroulement du jeu et planter le poteau dans la rivière. Après vérification de la quintaine par le majordome du château, (l’intendant en fait qui prendra plus tard le nom de procureur fiscal et de sénéchal), le combattant se saisissait de sa perche, montait sur la plate-forme à l’avant de la barque, les rameurs lançaient alors celle-ci le plus vite qu’ils pouvaient en direction du poteau et, au passage, le jeune marié donnait de l’élan à sa perche pour essayer de frapper le poteau et de la rompre. Si un coup était donné trop haut ou trop bas, le combattant déséquilibré prenait un bain forcé sous les rires et les hourrahs de la foule amassée pour assister au spectacle. JUSTICE HAUTE Justice haute (ou haute justice): le seigneur (ou plus exactement le juge seigneurial) peut juger toutes les affaires et prononcer toutes les peines, dont la peine capitale, celle-ci ne pouvant toutefois être exécutée qu'après confirmation par des juges royaux (appel obligatoire, porté devant les parlements. La haute justice jouit de la plénitude de juridiction au civil comme au pénal. Explication Justice Haute Droits honorifiques du Seigneur Haut Justicier : a) Les Fourches Patibulaires : ce sont des colonnes de pierres au haut desquelles il y a une traverse à laquelle les condamnés à la mort sont attachés pour être étranglés, où, après avoir été suppliciés, ils sont exposés à la vue des passants. Il ne sert donc qu'aux supplices capitaux, dont les exécutions ne se faisaient autrefois que hors les villes. C'est pour cela elles sont toujours plantées hors les bourgs, sur les terres de la Seigneurie (dans les champs. Seul le seigneur Haut Justicier a le droit d'avoir des fourches patibulaires (ou gibets), puisqu'il a le droit de condamner un criminel à mort. De là vient que celui qui met à exécution les jugements de condamnation à mort, est appelé "exécuteur de la Haute Justice". A l'égard du nombre des piliers des fourches patibulaires, il y en a à 2, à 3, à 4 ou à 6, selon le titre et la qualité des fiefs qui ont droit d'en avoir. Les simples seigneurs Hauts Justiciers n'ont ordinairement droit d'avoir que des fourches patibulaires à 2 piliers, s'ils ne sont fondés en titre ou possession immémoriale. Les fourches à 3 piliers n'appartiennent de droit qu'aux seigneurs châtelains; celles à 4 piliers n'appartiennent qu'aux barons ou Vicomtes; celles à 6 piliers n'appartiennent qu'aux Comtes. Mais après tout, ce droit est différent selon les différentes coutumes. Les fourches patibulaires tombées doivent être rétablies dans l'an et jour de leur destruction; après ce temps, il faut recourir au Prince pour les rétablir. Il en va de même d'ailleurs pour les piloris, échelles et poteaux à mettre carcan. Il est à remarquer que les Seigneurs particuliers ne peuvent élever des potences dans les localités où le Roi a une portion de la Justice. b) Le Pilori : c'est un poteau qu'un Haut Justicier fait élever en un carrefour pour marque de sa Seigneurie, où sont ses armes et ordinairement un carcan. Il sert pour les punitions corporelles non capitales qui, de tout temps, ont pu être faites dans les villes; c'est pourquoi il est toujours mis au principal carrefour ou endroit de la ville, bourg ou village de la Seigneurie. Les seigneurs qui n'ont que la Justice Moyenne et Basse n'ont pas le droit d'avoir des poteaux ou piloris. c) le Carcan : c'est un poteau où l'on attache un criminel par le cou avec un anneau de fer dans une place publique, et on l'expose ainsi à la risée des passants. Ce supplice emporte infamie. Il n'y a que les seigneurs Hauts Justiciers qui aient le droit d'avoir dans leurs terres un poteau à mettre carcan. d) Honneurs à l'Eglise : Il possédait les honneurs suivants (souvent objet de querelles sans fin): - avoir un banc dans le cœur de l'église paroissiale ou dans le lieu le plus éminent de l'église. Il était le seul à posséder un tel honneur; - précéder tous les habitants dans les processions et à l'Offrande, avec sa famille (femme et enfants); - recevoir en premier le pain bénit et les cierges; - lors des aspersions d'eau bénite, le curé doit la lui donner séparément et d'une manière distincte; - le curé doit le recommander en sa qualité de Seigneur dans les prières du prône; - lorsque le Seigneur vient à mourir, l'on peint à l'intérieur et à l'extérieur de l'église, en signe de deuil, une bande de couleur noire (appelée "litre" ou "ceinture funèbre". C'est un droit exclusif du Seigneur Haut Justicier. e) Autorisation des Danses Publiques : le Seigneur autorisait ou interdisait, à son gré, les danses publiques. Sur ce dernier point, il était énergiquement soutenu par le curé. f)Publication du Ban des Vendanges L’époque de la vendange venue, les prud'hommes de la Communauté fixent la date à laquelle on peut commencer les vendanges. La date fixée une fois publiée, personne ne peut vendanger plutôt, sauf le Seigneur, qui a 2 jours pour vendanger avant les autres (privilège qui lui donne des facilités de main d’œuvre. La publication est faite au nom du Seigneur. g) Droit de Château : Le Seigneur Haut Justicier possède un château avec tours, créneaux, girouettes, pont-levis et autres marques de domination seigneuriale. Il est le seul qui peut autoriser les particuliers à décorer leurs maisons de ces marques. Le château est une place d'honneur et de sûreté, qui est propre aux seigneurs qui ont fief de dignité; de sorte que le château est regardé comme le chef et principal manoir du fief, où réside l'honneur et la marque de la domination du seigneur. Celui qui possède le château et principal manoir d'une terre et seigneurie est présumé avoir la juridiction, s'il n'apparaît du contraire. Les vassaux et rentiers n'y peuvent bâtir d'autres châteaux et forteresses sans le consentement de leurs Seigneurs. Cela est absolument certain à l'égard des tenanciers. A l'égard des vassaux, les arrêts leur ont quelquefois permis, pourvu qu'il ne parût pas que leur dessein fût, en bâtissant, d'insulter leurs seigneurs. La concession d'un château comprend le territoire et la juridiction annexés au fief et au château au temps de la concession. Il en est de même des moulins et des autres dépendances annexées au château et domaine de celui qui dispose du château. Les reliques, les livres de chapelles, les ornements et les tableaux des châteaux des grands seigneurs sont censés inhérents aux châteaux, et par conséquent immeubles. Les forains qui n'ont pas d'habitation mais quelques terres, ne sont point tenus de contribuer aux réparations du château du seigneur. Plusieurs Seigneurs Haut Justicier dénombrent le droit qu'ils ont d'exiger des habitants, l'obligation de faire le guet et monter la garde à leur château, en cas de guerre ou troubles. Ce droit s'accompagne de celui de garder les clefs de la ville et d'obliger les habitants à des corvées particulières pour la réparation des murailles de défense. h) Droits divers : le Seigneur Haut Justicier a droit au respect de ses justiciables, qui lui doivent le "salut". La prise de possession de la Seigneurie par un nouveau Seigneur donne lieu à un cérémonial. i) Titre : seul le Seigneur Haut Justicier peut prendre le nom de "Seigneur de...", en prenant le nom du village. Lorsqu'il y a plusieurs Seigneurs Haut Justicier, le plus important prend le titre de "Seigneur de...", les autres celui de "Coseigneur de..." ou "Seigneur de... " La portion qui dépend d'eux. JUSTICE MOYENNE Justice moyenne (ou moyenne justice) : le seigneur peut juger les rixes, injures et vols. Les délits ne peuvent être punis de mort. Pratiquement, la moyenne justice joue un rôle important au civil, notamment en matière de successions et de protection juridique des intérêts des mineurs : apposition de scellés, inventaire des biens des mineurs, nomination des tuteurs Explication Moyenne Justice Le Moyen-Justicier est un seigneur qui a le droit de Moyenne Justice, à cause de la foi et hommage, et des droits qui lui sont dus par ses vassaux. Voici les articles qui expliquent le pouvoir du Moyen Justicier; et de quelles causes connaît le juge qui est préposé à une Moyenne Justice: Il connaît en première instance de toutes actions civiles, réelles, personnelles et mixtes. Il a aussi la connaissance des droits et devoirs dus au Seigneur, avec le pouvoir de condamner ses sujets à l'amende de la Coutume. En matière criminelle, il peut connaître des délits ou crimes légers, dont la peine ne puisse être tout au plus qu'une condamnation de 75 sols d'amende envers Justice. Si le crime commis en la terre du Moyen Justicier méritait plus grave peine, le procureur fiscal, appelé aussi procureur d'office, doit dénoncer le coupable au Haut-Justicier, pour qu'il ait à en connaître. Pour l'exercice de la Moyenne Justice, il doit avoir Siège, Juge, Procureur d'office, Greffier, Sergents, Prison au rez-de-chaussée, sûre et bien fermée. Peut le dit Moyen Justicier prendre, ou faire prendre tous délinquants qu'il trouve en sa terre, les emprisonner, informer, tenir le prisonnier l'espace de 24 heures. A l'instant des 24 heures, si le crime mérite plus grave punition que de 60 sols parisis envers Justice, il est tenu de faire conduire le prisonnier au Haut-Justicier, et y faire porter le procès, pour y être pourvu. Ainsi la connaissance des crimes dont la peine donne atteinte à l'honneur, n'appartient point au seigneur qui n'a que Moyenne et Basse Justice, mais seulement au juge du seigneur qui a la Haute Justice, auquel le vassal est obligé d'envoyer les délinquants dans les 24 heures qu'ils auront été constitués prisonniers. Le juge du Moyen Justicier peut donc informer, même décréter les prévenus de crimes qui méritent plus grave punition que de 60 sols parisis envers Justice, et faire dans les 24 heures l'instruction jusqu'à sentence définitive exclusivement, et ensuite il doit transférer les prisonniers dans les prisons du Haut-Justicier; mais après les 24 heures, il ne peut plus en prendre connaissance, ni faire aucune instruction. Si le Haut Justicier donne sentence contre un sujet du Moyen Justicier, ou autre dont il aura fait la capture, et si celui-ci le fait mener aux prisons du Moyen Justicier, le dit Moyen Justicier prendra préalablement, sur l'amende ou confiscation, 60 sols parisis, avec les frais de la capture et autres semblables. Celui qui a Moyenne Justice, peut créer et bailler tuteurs et curateurs, et pour cet effet, faire apposer scellés, faire inventaire des biens des mineurs auxquels il aura fait pourvoir de tuteurs, et non autrement. Peut le Moyen Justicier faire mesurer, arpenter et borner entre ses sujets les chemins et voies publiques, élire messiers dans la saison, auxquels il fera taxe raisonnable, et condamner ses sujets en l'amende par faute de cens non payé aux justices où l'amende est due. Droits utiles du Moyen Justicier Le Seigneur Moyen Justicier Justicier perçoit sa part des amendes. S'il ne possède pas de directe, il n'a aucun droit de chasse. Enfin, il peut orner sa maison des marques seigneuriales: tours, créneaux, girouettes et pont-levis, interdites à tout autre, sauf autorisation du Seigneur Haut Justicier. Droits honorifiques du Moyen Justicier Il a droit au respect de ses justiciables, qui lui doivent le "salut" et a toujours la préséance sur les Seigneurs Bas Justicier et Directe. JUSTICE BASSE Justice basse (ou basse justice) : le seigneur peut juger les affaires relatives aux droits dus au seigneur, cens, rentes, exhibitions de contrats et héritages sur son domaine. Il s'occupe aussi des délits et amendes de faibles valeurs (dégâts des bêtes, injures, amendes inférieures à 7 sols 6 deniers. Il doit posséder sergent et prison afin d'y enfermer tout délinquant avant de le mener au haut justicier. EXPLICATION BASSE JUSTICE Le Bas Justicier est un seigneur qui a droit de Basse Justice, que l'on appelle Justice Foncière ou Censuelle, à cause du cens, et des charges et redevances annuelles qui lui sont dues. Le juge préposé à une telle justice, connaît des droits dus au seigneur, cens et rentes, exhibitions de contrats, pour raison des héritages situés dans son territoire. Il connaît encore de toutes matières personnelles entre les sujets du seigneur, jusqu'à la somme de 60 sols parisis. Enfin, il connaît de la police, du dégât des bêtes, d'injures légères, et autres délits, dont l'amende ne pourrait être que de 10 sols parisis et au-dessous. Lorsque le délit requiert une plus grande amende, il doit en avertir le Haut Justicier, et alors le Bas Justicier prendra sur l'amende adjugée jusqu'à 6 sols parisis. Il peut prendre en sa terre tous les délinquants, et pour cet effet avoir maire, sergent et prison; à la charge toutefois de faire incontinent après la capture, mener le prisonnier au Haut-Justicier, avec l'information, sans pouvoir décréter. Peut aussi le Bas Justicier mesurer et mettre bornes entre ses sujets, de leur consentement; connaître de la censive et condamner ses sujets à l'amende, par faute de cens non-payé. Le Bas Justicier peut demander renvoi au Haut Justicier des causes et matières qui sont de sa compétence. On comprend facilement qu'avec la dépréciation constante de l'argent, les droits du Seigneur Bas Justicier avaient fini par devenir complètement illusoires. Mais l'amour des titres a toujours été si grand que l'on ne cessait d'usurper celui-là. Droits utiles du Bas Justicier Le Seigneur Bas Justicier perçoit sa part des amendes. S'il ne possède pas de directe, il n'a aucun droit de chasse. Enfin, il peut orner sa maison des marques seigneuriales: tours, créneaux, girouettes et pont-levis, interdites à tout autre, sauf autorisation du Seigneur Haut Justicier. Droits honorifiques du Bas Justicier Il a droit au respect de ses justiciables, qui lui doivent le "salut" et a toujours la préséance sur le Seigneur Directe. PECHERIES ET ECLUSES Le plus important des droits après étaient ceux de pêcheries et écluses sur la Vilaine, l'Out et l'Aff, droit de pêche prohibitive depuis Folleux en Béganne jusqu'au pont de Viel de Rays Sourdéac le droit de péage, ponts et pêche prohibitive dans l'Out et l'Aff et le droit d'obliger les pêcheurs à porter leur poisson au château pour que le seigneur en ait la préférence. Au port et passage du Port-Corbin en Glénac, la chaussée a été construite aux frais de la seigneurie, et les prés en dépendant, sont séparés de Bains par les vestiges de l'ancien lit de la rivière à Cournon;