Place
Place
Cas Rouge (du) (Placis)
LA GACILLY
56200
Morbihan
56

Aujourd’hui Place Ducrest de Villeneuve

Au début de la rue Saint-Vincent et de la rue de la Louiserie ; il a été dit qu’il fut dénommé ainsi à cause de la craie rouge qui compose son sol. Cette explication semble un peu fantaisiste pour plusieurs raisons : de la craie à La Gacilly, il n’y en a que très peu, et de la craie rouge de surcroît, cela paraît presque impossible, d’autant plus que la butte de la Bergerie, juste derrière, est entièrement schisteuse. Une autre explication a été donnée : Cas-Rouge ou Carrouge viendrait du latin « quadrivium » qui signifie « quatre voies », c’est à dire carrefour. Ceci serait plus plausible mais ne faut-il pas voir simplement dans cette dénomination, le mot « cas » que l’on rencontre souvent à La Gacilly, le « cas » étant une petite faille sur la pente d’une butte empruntée par un ru. Si un ru coulait dans le « cas » de la Bergerie, il est fort possible que l’eau devait être de couleur rouille après être passée dans les schistes ferrugineux de la butte, d’où son nom de Cas-Rouge. Il existe d’ailleurs une source « rouillée », sur la gauche de la route de Redon, peu après le panneau indiquant le début de la ville de La Gacilly, juste au-dessous de la maison perchée sur les rochers. Or cette source sort, elle aussi, des schistes ferrugineux de la Grée Saint-Jean.

Au milieu de ce placis, s’élevait une croix dont le piédestal servait d’arrêt et de dépôt aux convois mortuaires. C’est là que les ecclésiastiques venaient faire la levée des corps pour les introduire ensuite à l’église Saint-Nicolas. Cette croix existait encore en 1774. Elle fut enlevée peu après car elle gênait la circulation.

C’est sur la place du Cas-Rouge que se faisaient les bannies, le samedi, jour de marché et que se déroulait la fête de la Quasimodo pendant laquelle les jeunes gens cassaient les vieux pots inutilisables mis de côté pendant l’année ; les jeunes formaient un cercle et s’envoyaient les récipients en terre, les maladroits avaient droit à un gage. Cette manifestation marquait l’arrivée du printemps et le renouveau de l’énergie pour affronter les durs travaux agricoles à venir.

A la fin du XIX° siècle, ce placis servait aussi de marché de la laine et de marché aux châtaignes à partir de la mi-octobre.