Maison noble
Châtelier (Le)
LA GACILLY
56200
Morbihan
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CHATELIER (LE) -.La Motte Castrale - Le Châtelier figure dans la liste des tenues qui relevaient de la Roche-Gestin en 1406 ; d’après Ducrest de Villeneuve, ce village existait depuis le V° siècle ; des émigrants bretons de l’île de Bretagne (Grande-Bretagne) vinrent s’y établirent sous le règne de Conan-Mériadec dit Le Grand vers 420. Le 25-9-1629 eut lieu le mariage de Jeanne Aéoul du Châtelier et Pierre Coyac, fils de Julien. Pierre Coyac habitait à l’Hôpital Saint-Jean de La Gacilly. ? 12-10-1708 : mariage de Mathurine Auvray du Châtelier et Guillaume Durant de Malestroit, fils de Pierre. ? 21-02-1797 : mariage de Pierre Cheval et Renée Toudroit de la Haute Bardaie. ? 2-7-1810 : mariage de Marie Fontaine du Châtelier et Pierre Nouel de la Corblaie. ? 31-10-1840 : Louise Cheval et Joseph René Guillet de la Haute Bardaie ? 02-05-1859 : Marie Charlotte Loyer et Jean Louis Pignaud de la Bouère Une famille a marqué ce village, c’est la famille Le Chapt, très influente à La Gacilly. En 1741, Joseph Le Chapt est notaire et procureur du marquis de la Bourdonnaye. Il était le neveu de Claude Le Chapt devenu prêtre en 1733, lui-même cousin de René Glains, curé de La Gacilly en 1745 qui habitait le Tay. Joseph Le Chapt se dira sieur du Châtelier en attendant d’être sieur du Gripay en Sixt-sur-Aff. Un autre Le Chapt, Jacques, deviendra procureur au marquisat de la Bourdonnaye et se nommera curieusement sieur des Brelles. Un autre personnage a marqué ce village, c’est Jean Cheval. En janvier 1794, il est agent national ; il n’a alors que 28 ans et c’est en fait lui qui dirige les conseillers municipaux de La Gacilly. En juin 1794, Jean Cheval dénonce au district de Roche des Trois, comme mauvais citoyen, Joseph Guillemin, le fils d’un marchand de la rue des Ponts qui était chargé de réorganiser une garde nationale de 50 hommes à La Gacilly. Le conseil municipal destitue ce Joseph Guillemin et nomme, à sa place, un officier de santé de Redon. En juillet 1794, Jean Cheval part pour Rennes pour tenter de fédérer les modérés ; c’est alors qu’il est « attaqué » à son tour. En fait, il a fait des jaloux car il a des sympathies dans les deux camps ; il avait pu ainsi empêcher le départ de nombreux jeunes gens, il s’était opposé à l’application trop sévère des lois oppressives, il avait rendu difficile la perception des impôts nouveaux. Les Gaciliens avaient compris son rôle bienfaisant et ne voulurent pas le condamner. En septembre 1794, il est accusé de connivence avec les Chouans ; on lui reproche de ne jamais rien fournir aux réquisitions et d’y soustraire son frère Pierre habitant lui aussi le Châtelier. Jean Cheval fit nommer René Noël Rubault, le prêtre qui prêta le serment constitutionnel, comme curé de La Gacilly à la place de l’abbé Chantreau, le curé insermenté qui avait décidé de se cacher. Jean Cheval deviendra ensuite maire de La Gacilly. La Motte Castrale du Châtelier. Entre le Châtelier et la Roche Gestin, il existe un amas important de rochers blancs de poudingues quartzeux. Il semble bien qu’il s’agisse des restes d’une motte castrale vu la situation et la disposition de cet édifice. L’abbé Chérel signale qu’il s’agit d’un monument plus important que le Camp de Sigré et il l’attribue aux Gaulois parce qu’on « n’y a trouvé rien de romain mis à part que la légende l’attribue à l’époque romaine. » Cet édifice a toutes les caractéristiques d’une motte castrale : • une position prédominante : la vue s’étend très loin. • la proximité d’une fontaine : celle de la Haute Bardaie est toute proche. • la disposition des parties essentielles : le monticule et la basse-cour avec enceintes et fossés. En effet, les blocs de rochers occupent le sommet d’un point élevé d’où la vue est imprenable et vraiment exceptionnelle. A sa partie Est, l’édifice s’appuie sur de gros blocs de poudingues dans lesquels un passage a été fait de mains d’hommes. En se tournant vers le Nord, et en étant au sommet du monticule, deux enceintes circulaires apparaissent ; l’une autour de la butte sur laquelle on se trouve ; l’autre, moins régulière, d’une trentaine de mètres de circonférence ; chacune de ces enceintes est accompagnée d’un fossé accompagné d’un talus. Sur la façade Est, les deux fossés se rejoignent pour emprunter le passage, le couloir fait de mains d’hommes avec, d’un côté, le monticule et, de l’autre, deux gros blocs de quartz sur lesquels semble avoir été aménagée une niche où un guetteur pouvait très bien prendre place. Le monticule, formé de gros blocs de quartz, de terre et de débris de pierres environnantes, a une hauteur de 4 à 5 mètres. Il semble qu’aucune fouille n’ait été faite sur ce site peu connu et qui mériterait pourtant de l’être afin de déterminer au moins son origine. En 1824, sur le cadastre napoléonien, cette motte est appelée la Butte du Rocher (section B1, parcelles n°24 et 24bis appartenant à M. Marchandeau, le propriétaire de la Roche Gestin, habitant à Vannes).